Lecture analytique les âmes grises Claudel
Commentaire de texte : Lecture analytique les âmes grises Claudel. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar cribrimajo • 15 Mars 2017 • Commentaire de texte • 1 158 Mots (5 Pages) • 7 562 Vues
Lecture analytique de l’incipit de « Les âmes grises » jusqu’à «… jamais rien su »
Introduction : Philippe Claudel est un écrivain contemporain qui est également cinéaste. Son roman « Les âmes grises » a pour arrière-plan la guerre de 14. Ce texte est l’entrée dans le roman, son incipit.
Vous m’avez demandé comment l’auteur captait notre attention dès ces premières lignes.
J’y répondrai en étudiant dans un premier temps les personnages, à commencer par le narrateur-personnage, qui nous offre une vision subjective et partielle ; puis dans un deuxième temps, les informations sur les thèmes de l’œuvre et son contexte, plus suggérés que décrits ; enfin, nous verrons comment l’auteur ménage des effets d’attente en ne nous dévoilant qu’une partie des informations.
- Les personnages
- Une narration à la première personne, un narrateur-personnage mystérieux
- Narrateur mystérieux qui nous dévoile que partiellement son identité« c’était jadis un peu mon métier » « les faire parler les entendre »…policier ; indice : il fréquente les prisons l.50. N’appartient pas au même milieu que le Procureur : « nous autres »
- L’auteur nous laisse deviner son métier de policier
- Mais un narrateur privilégié car témoin de l’intrigue et des faits : « ils me sont familiers ».Point de vue subjectif : nous livre son interprétation des personnages : sur Destinat : « c’était je pense tout simplement du détachement » ;
- Un narrateur maladroit « c’est bien difficile » « je ne sais pas trop par où commencer »« j’essaie de dire » « Il faut » : pourquoi cette obligation ? cf. « j’ai passé ma vie » : bilan d’une vie ? Vieillesse de ce narrateur ? cf. « le greffier du temps » en épigraphe : récit rétrospectif annoncé.
- Un narrateur coupable « remords » ? ce qui me travaille le cœur » narration interne laisse planer le mystère sur celui qui écrit « tout ce temps parti » : des regrets avoir perdu son temps : pourquoi ?
- Un narrateur qui s’adresse à qui « si on me demandait »…Mais qui ne répond pas aux questions» je le sais c’est tout » qui constate le « miracle » de ses souvenirs donc du contenu de l’histoireL.11
- Deux autres personnages importants ?
- Pierre Ange Destinat
- Face à ce narrateur mystérieux, apparaît très vite le nom d’un personnage identifié comme persg clef. Personnage de « premier plan »Nom significatif « Ange » Destin cf épigraphe Pierre : homme inébranlable cf. « comme une horloge mécanique » Mais incertitudes « on l’appelait différemment selon les endroits et les gens » deux surnoms différents « bois-le sang » et « Tristesse »
- Portrait rapide avec des phrases courtes l.33. Informations sur son attitude et quelques éléments physiques.l.31. (Placer ici les citations …
- Métaphore de l’oiseau exprime sa distance par rapport au monde « majestueux, lointain ». âge-à 60ans ou plus loin mais un oiseau immobile « des yeux…immobiles »
- Le narrateur le présente semble le connaître bien mais se distingue de lui « nous autres dans la rue » L’absence de moustache a une époque où elle est beaucoup portée souligne cette différence voulue
- Une jeune fille, d’autres personnages ?
- Apparition d’un autre personnage lié à ce premier : « une jeune fille »
- Evoque un « défilé d’ombres » : personnages morts, l.19
II. Lieux, temps et thèmes du roman : quelles informations nous délivre le narrateur ?
- Quelques indices « réalistes » : lieux et temps
- Une date 1917. Références à la guerre. « monstre » Voc « le front n’était pas loin » situation probable de l’intrigue dans l’est de la France.
- Lieu non identifié, une lettre « V » mais qui n’est pas la ville du narrateur identifiée par un simple « chez nous » ; situation rétrospective, description de la guerre, de la difficulté à parcourir des distances exprimée par une longue phrase l.38 à 46 et quelques mots « camions » « charrettes » « fumées puantes « pour évoquer probablement les gaz, « coups de tonnerre »
- Un village proche de la guerre mais isolé de celle-ci cf. les deux métaphores« un monstre invisible, un pays caché » la guerre de 14 n’apparaît pas comme le sujet essentiel du roman mais son cadre.
- Chronologie du récit annonce un récit rétrospectif : « 20ans »des regrets « tout ce temps parti »
- Les thèmes
- Le thème du temps cf. avant épigraphe / des mots impuissants/ de la douleur/le remords, /la faute l.74 ce qui me travaille le cœur et la culpabilité : lexique de la justice : procureur, prison, procès, cellule
- thème de la tristesse cf. le surnom de Destinat
- du mépris et des rapports sociaux « les hommes soulevaient leur casquette.. » « Celles qui étaient de son monde » »les grandes » « nous » ///lui : contexte d’une société dans laquelle la hiérarchie et les différences sociales sont très marquées.
- Le sujet de l’œuvre formulé sous ces mots énigmatiques « Les grandes questions ? » l.7
- Métaphore effrayante « j’ouvre au couteau comme un ventre » appelle le thème du meurtre et de la violence
III. Un incipit déconcertant et qui crée des effets d’attente
A. des effets d’attente
- Ces thèmes ajoutent au suspense en nous laissant attendre avec notamment le thème de la guerre, quelque chose de violent et de sanglant.cf « monstre »
- Suspense : « mystère » « l’Affaire »mis en italiques avec une majuscule « que tout est arrivé ; elle n’en a jamais rien su » pas d’explication
- Paradoxe de la première phrase : un début qui n’en est peut-être pas un : annonce un possible désordre dans la narration
- « dont je reparlerai » effet d’attente « rien ne changera rien à rien » mélange des temps des verbes : présent du narrateur ; futur, passé. « sera »
- Qui est le personnage principal ? le narrateur ou le procureur ??
B. Personnage narrateur devient incarnation de la figure de l’écrivain :
- mais simplicité du style voire maladresse cf. double utilisation de la métaphore de l’oiseau l.32 et 62 « peut-être », « essayer de dire », « un peu mon métier », « c’est difficile » : marques du doute, de l’hésitation
- Narrateur double de l’écrivain « ils me sont familiers » : puis métaphore qui dit l’évidence « comme le soir… »mais une métaphore simple
- Langage simple, souvent métaphorique avec des métaphores simples et ordinaires « c’est un monde » répétitions « dire »…
- Humour « Il faut dire que l’artiste avait eu tout le temps.. »l.55 ou » les quatre lorgnons » Peut-on faire confiance à ce narrateur ? Ecrit-il pour lui (confessions), pour nous ?
Conclusion : cet incipit créée des effets d’attente qui capte notre attention de lecteur…
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