Lecture analytique du "A Philis"
Commentaire de texte : Lecture analytique du "A Philis". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Saida Ghalia • 26 Juin 2019 • Commentaire de texte • 899 Mots (4 Pages) • 3 630 Vues
Fiche Analytique : Sonnet à Philis
Pierre de Marbeuf 1628
- Introduction générale ::
Si la lyrique amoureuse peut permettre au poète l’expression de ses sentiments intimes et la narration d’une expérience vécue, elle fut aussi souvent l’occasion d’exercices de style dans le cadre d’une poésie conventionnelle. Ainsi le poète baroque, Pierre de Marbeuf, dans son célèbre sonnet « A Phillis », publié en 1628 dans le Recueil des vers de Monsieur de Marbeuf, use-t-il du motif de l’amour pour faire montre de sa virtuosité toute baroque. Plus que la sincérité, c’est en effet l’habileté poétique qui se déploie dans ces vers adressés à Phillis. Nous nous demanderons alors comment le poète exprime-t-il le sentiment amoureux ?
- Le poète exalte les tourments de l’amour
- Une lyrique amoureuse conventionnelle:
- Le discours est adressé à la dame, à la femme aimée– le titre opère comme une dédicace + marque de la 2ème pers. sg. : « ton amour » (v.13)
- C’est un chant d’amour à la femme, et l’amour est dit être aussi infini que la mer :
→ Métaphore filée de la mer : “La mer”, “les eaux”, “le rivage”, “naufrage”
→ Répétitions : “Amour” (x8) + Polyptote : “amour”, “aimé”, “amoureux”
→ Paronomase : “amour”, “amer”, “la mer”
Le lecteur assiste donc à une sorte de conversation amoureuse, un discours galant du poète à sa belle, mais il s’agit d’un amour de convention.
- L’amour comme souffrance:
- L'amour est tout d'abord associée avec le feu, comme si c’était une brûlure douloureuse → métaphore de la tempête, du feu : “feu”, “brûler”, “brasier”
- Présence du champ lexical de la souffrance : “maux”, “souffre” (v.6), “douloureux” (v.13), “amer” (v.1/2), “larmes” (v.14) → intensité des souffrances amoureuses.
Au v.14, l'hyperbole « la mer de mes larmes » insiste sur l'abondance de la souffrance.
_● Les rimes :« Partage » (≈amour) au v.1 à la rime avec « orage » au v.4 montre que lorsqu'on aime, ça finit souvent mal.
Idem pour « amoureux » (v.12) à la rime avec « douloureux » (v.13).
- Il prévient et conseille les lecteurs sur les dangers de l’amour:
- C’est un discours généralisant adressé à tous les amants, qui prévient des dangers de l’amour, comme la souffrance que cela peut causer. Pour Marbeuf, aimer est un acte héroïque, qui nécessite l’affrontement d’épreuves. On retrouve là la fonction argumentative propre à la poésie, où le poète nous persuade que pour aimer, il faut pouvoir affronter la souffrance.
→ Il conseille à l’aide de phrases injonctives au subjonctif et au présent de vérité générale qui utilisent la 3e pers. sg. : “qu’il demeure”, “qu’il ne se laisse”
→ Pour persuader, il a recours à des connecteurs logiques : “Car”, “Et”, “Mais”
→ Anaphore de “craindre” : “celui qui craint” (x2)
→ Rime interne eaux/maux, hasard/naufrage
- Le plaisir d’écrire en virtuose sublime la passion, dépasse l’objet aimé
- Le poète ancré dans son élément : le baroque
- Un sonnet parfait, métrique
→ Métrique liée à la syntaxe : 4 phrases : 1 phrase = 1 strophe
Progression thématique des strophes : 1) analogie mer/amour, 2) conseil aux amants, 3) développement de dangers, 4) chute, exacerbation de la souffrance, adressée à la femme aimée
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