Lecture analytique de l'esprit et des lois

Séance 4 : L-A. Défendre l’autre par la plume

Objectif :

•  Déceler les grandes techniques argumentatives à travers l’étude d’un texte consacrée à l’altérité
• Le registre

Support : (Montesquieu « De l’esprit des lois »)

[Etape 1] : L’amorce

Les nombreux voyages entrepris par des scientifiques (comme Bougainville et La Pérouse) au XVIII ème siècle permet de connaitre des sociétés lointaines totalement différentes du modèle européen. Ils conduisent les philosophes à remettre en cause le gout du pouvoir et de l’argent, les hiérarchies figées, les coutumes rigides et les mœurs figées.                                                                                                                C’est dans ce contexte que Montesquieu rédige De l’esprit des lois.

[Etape 2] : Présentation auteur et œuvre.

Cet auteur de 1689-1755 est originaire de Bordeaux et hérite de la charge de conseiller au parlement de Bordeaux. Il est élu à l’académie française en 1728, il se consacre à ses études et il voyage à travers l’Europe. De 1731 à 1755, il rédige De l’esprit des lois, chef d’œuvre de la pensée politique des lumières. Il analyse la diversité des régimes politique tout au long de l’histoire et il défend avec vigueur la tolérance.

[Etape 3] : Résumer de l’œuvre

[Etape 4] : On lit le texte 

[Etape 5] : Problématique 

Comment Montesquieu procède-t-il à une dénonciation de l’esclavage ?

[Etape 6] : Annonce du plan 

On analysera le raisonnement inepte mis en place ; ce qui nous conduiras à voir qu’il s’agit d’un plaidoyer caractéristique des lumières ; on constatera finalement que « L’esprit des lois ».

1. Un raisonnement inepte

1. Un texte possédant toutes les caractéristiques de l’argumentation

Démontrer que ce texte est de type argumentatif, soutenez votre point de vue avec 3 idées ?

Il s’agit d’un texte argumentatif construit autour d’une thèse. (La légitimité de l’esclavage)                              Et d’une série d’argument qui cherche à valider la thèse soutenu. Chaque phrase a effectivement une apparence démonstrative et s’organise de manière binaire.

• On a une proposition qui expose un fait « Le sucre serait trop cher » (L 5) ou sous argument  « Il est […] des hommes » (L 19)
• Dont une autre proposition tire logiquement les conséquences « Si l’on […] esclave » (L 5-6), « Parce que si […] chrétien » (L 19-21)

L’ensemble s’ordonne également comme une véritable démonstration :

• Champs lexical de l’argumentation « Une preuve que » (L 17) ; « que nous supposions » (L 19) ; « On peut juger »  (L14)
• Connecteur logique « si on prouve que »
• On a des exemples en guises d’illustration. « Les peuple d’Asie » (L12) ; « Chez les égyptiens » (L14)

1. …Mais ce qui s’avère être une contre-argumentation ironique

Mais cet argumentation qui semble menait rigoureusement à 1ère vu n’est que l’apparence d’une démonstration : chaque argument et effectivement bâti sur un principe de causalité (si a donc b ; a parce que b …) mais cette causalité apparait de toute évidence fragile au lecteur : « le fait que les Noirs aient un nez si écrasé » (L 7) n’aient aucunement qu’il soit « presque impossible de les plaindre » (L 8). La logique est absurde.

La première phrase du texte éclair alors le reste » Si j’avais […] esclave ». C’est une phrase conditionnel le « Si » précise l’attitude adopter par Montesquieu : Il s’agit d’une position hypothétique, soumise qui plus est à une contrainte : « j’avais à soutenir » est équivalent « Si je me trouver dans l’obligation de soutenir ». Il nous dévoile donc un contrat de lecture particulier. L’auteur n’assume pas la thèse qui se propose pourtant de défendre. Il instaure ainsi une distance avec ce qui va suivre.

...