Lecture analytique 4 Ziméo

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Correction du questionnaire

1. Un cadre idyllique

1- Le narrateur est un certain Georges Filmer, « né primitif ». Ce terme désigne les quakers, très nombreux en Pennsylvanie.

2 – L'ouverture du conte situe l'intrigue aux Antilles, et plus précisément en Jamaïque, où les « affaires de [son] commerce » ont conduit le narrateur.

3 – Le cadre dans lequel évolue le narrateur – qui s'est retiré « dans une maison située au penchant des montagnes, vers le centre de l'île » -, apparaît luxuriant. La luxuriance est mise en évidence par la description poétique du narrateur qui révèle une nature idyllique : « [...]plusieurs ruisseaux serpentaient autour de la montagne qui était revêtue de la plus belle verdure ; ces ruisseaux allaient se rendre à la mer, après avoir parcouru des prairies émaillées de fleurs et des plaines immenses couvertes d'orangers, de cassiers, et d'une multitude d'habitations ».

1. A la découverte de l'île

1- Lorsqu'il parcourt l'île, le narrateur est le témoin de la barbarie avec laquelle les habitants des lieux traitent leurs esclaves ; « [...]je les voyais entourés d'esclaves qu'ils traitaient avec barbarie. Je m'informais de la manière dont ces esclaves étaient nourris, du travail qui leur était imposé, et je frémissais des excès de cruauté que l'avarice peut inspirer aux hommes ».La cruauté dont ils font preuve le heurte d'autant plus qu'elle contraste avec leur « opulence » et leur « empressement » pour l'accueillir.

2- Le traitement des esclaves chez son ami Paul Wilmouth contraste avec celui que le narrateur a observé dans les autres habitations : « Je revenais chez mon ami, l'âme abattue de tristesse, mais j'y reprenais bientôt la joie; là sur les visages noirs, sur les visages blancs, je voyais le calme et la sérénité. » Chez Wilmouth, les esclaves mènent une vie paisible et ne travaillent pas uniquement pour leur maître ; ils oeuvrent aussi pour eux cultivant et jouissant des fruits de leur propre lopin de terre. Ils vivent dans « la concorde et la gaieté », dans la festivité et le ludisme et ne connaissent aucun des vices qui sont à cette époque considérés comme les fléaux de toute société (la paresse, le vol, le crime...)

3-Le contraste entre les deux types de traitement observés est perceptible dans la structure syntaxique. Le recours à une structure gouvernée parle « ne » explétif vise à insister sur le peu de travail exigé par Wilmouth : « Wilmouth n'exigeait de ses esclaves qu'un travail modéré ». La forme négative permet de mettre en évidence leur absence de vices : »[...] il y avait rarement des maladies parmi ces esclaves, peu de paresse, point de vol, ni suicide, ni complots, et aucun de ces crimes que fait commettre le désespoir, et qui ruinent quelquefois nos colonies.

4-Pour avoir été témoin des peines endurées par les esclaves dans les autres habitations, le narrateur porte un regard très positif sur la vie des Noirs dans la plantation de Wilmouth, pointant le caractère paternaliste que son ami a imprimé à son domaine. Exigeant peu d'efforts de ses esclaves, leur permettant de cultiver un terrain et de vendre leurs productions pour leur propre profit., les laissant vivre en famille dans la joie et la concorde, Wilmouth incarne le bon maître qui aime ses esclaves au point de les affranchir: « Un esclave qui pendant dix années se conduisait en homme de bien, était sûr de sa liberté ».

1. Le climat insurrectionnel

1-Ce sont les prémisses d'une révolte qui viennent troubler la belle harmonie dans laquelle évolue le narrateur : »Il y avait trois mois que j'étais à la Jamaïque, lorsqu'un Nègre du Bénin, connu sous le nom de John, fit révolter les Nègres de deux riches habitions, en massacra les maîtres et se retira dans la montagne ». Le massacre des propriétaires de deux domaines rappelle brutalement que l'harmonie qu'a su créer Wilmouth ne correspondant pas à la norme mais constitue uen exception.

2-La juxtaposition des proprositions décrivant la progression des insurgés et la panique des propriétaires traduit la rapidité avec laquelle la révolte gagne l'île: « [...]les Nègres marrons ont surpris nos postes, ils ont  taillé en pièces les troupes qui les défendaient, ils sont déjà dispersés dans la plaine; on attend des secours de la ville; on enchaîne partout des esclaves, et je vais armer les miens » On passe d'un cadre idyllique à un climat insurrectionnel. A feu et à sang, l'île semble prête à basculer dans la terreur et le chaos.

Ziméo est un conte de St Lambert. Né à Nancy, le 16 décembre 1716,  mort en 1803. Officier, il fut attaché à la cour du Roi Stanislas et fit partie de l'Académie de Nancy ; poète, il est l'auteur des Saisons  (1769); encyclopédiste et philosophe matérialiste, il fut l'ami de tous les philosophes et fréquenta tous les salons, familier de Mmes Geoffrin, du Deffant, Houdetot, du Châtelet, de Lespinasse. Il est considéré par ses contemporains comme un des grands poètes du siècle En 1772, il fait paraître ses Fables orientales, en  prose, en 1787, il participe à l'élaboration des projets de réforme du Comité de législation concernant les hommes de couleur de Saint-Domingue. En 1788, il adhère à la Société des amis des Noirs qui milite en faveur d'une abolition progressive de l'esclavage dans les colonies françaises.

Ziméo emprunte au roman sensible que l'on peut trouver au XVIIIème siècle, dans la mesure où l'on rencontre tous les lieux communs caractéristiques de ce type romanesque, l'idylle de Ziméo et Ellaroé, victimes du mercantilisme de vils négociants portugais, mais aussi Ziméo peut être lu comme un apologue, dans la mesure où il illustre une thèse qui sera prolongée et radicalisée dans les « Réflexions sur les Nègres ».

Situation du passage

Le texte se situe dans le climat insurrectionnel , Wilmouth et le narrateur envoie un jeune Nègre vers le chef des Noirs, au matin, le narrateur se réveille dans un climat inquiétant. Nous allons examiner la valeur argumentative de la description de l'île. Tout d'abord nous envisagerons

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