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Le spleen de Paris : "les yeux des pauvres"

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Par   •  16 Février 2019  •  Commentaire de texte  •  1 427 Mots (6 Pages)  •  1 444 Vues

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Charles Baudelaire est un poète du 19èmes. Né à l’époque du romantisme, il préfère inventer son propre genre, une poésie bien plus moderne. Ce nouveau style se caractérise par de nouveaux rapports entre l’émotion et le langage. C’est lui qui ouvrira les voies vers le Parnasse et le symbolisme. Malheureusement, les textes de Baudelaire ne se font pas encore acceptés. Ils sont jugés scandaleux et révolutionnaire. Malgré tout, il continu à cultiver cette nouvelle vision du monde à travers ses voyages, qui l’inspirent pour écrire L’albatros ou encore Parfums exotiques. Baudelaire est aussi un homme perturbé, exprimant son mal être dans des œuvres tel que Les Fleurs du mal, ou encore Le spleen de Paris, dont l’extrait «les yeux des pauvres» est étudié ici. Ainsi, comment le poète exprime t-il sa déception face à un monde privé de ses idéaux ? Nous parlerons d’abord d’un monde idéal vu par Baudelaire, puis de sa désillusion et de son retour brutal à la réalité.

Pour commencer, plusieurs mode idéal du narrateur sont abordés dans ces différents paragraphes.

Tout d’abord, le texte a la forme d’une lettre directement adressée à une ancienne amante : «cher amour», «cher ange». Même si son amour est passé : «je vous hais aujourd’hui», il revient dans ce poème sur l’idéal amoureux qu’il c’était imaginé. Il a une conception particulière d'un amour idéal : pour lui c'est l'idée que deux âmes peuvent faire qu'une lorsqu'un amour fort les unit : «nous, ensemble, communes, nos deux âmes, plus qu’une». L’amour lui fait aussi perdre la notion du temps avec cette opposition : «longue journée … paru courte».

Ensuite, le décor de la rencontre est tout aussi idéal, c’est un café chic sur un « boulevard » de Paris, un endroit de promenade élégante, décrit avec précision et de façon hyperbolique, vraisemblablement positif. Baudelaire multiplie les notations de lumière et de couleurs, accrues par les « miroirs » qui les reflètent : « le café étincelait », « le gaz […] éclairait », l’obélisque est « bicolore », il y a « des ors ». Les pluriels soulignent le luxe et la surabondance : « miroirs », « baguettes », « corniches », « carafes », « verres ». Les termes mélioratifs : « glorieusement, splendeurs, déployait » témoignent la luxuriance. Dans une longue phrase énumérative, le poète s’attarde sur l’abondance de la décoration intérieure, les tapisseries et les peintures, avec ces créatures qui créent une impression de foule varié : «les pages » et «les dames riant au faucon perché sur leur poing » côtoyant des figures mythologiques, « nymphes et (des) déesses », « Hébés » et « Ganymèdes ». Cet univers, étourdissant d’objets, de lumières et de mouvements, donne l'image d'une fête excessive et artificielle.

Finalement, si le narrateur est le point de vue interne de ce poème et le café celui neutre, alors les pauvres représentent le point vue externe. Se sont les spectateurs de cette luxuriance, ils y rêvent intimement, c’est leur monde idéal à eux. Réunis dans une fascination admirative, les pauvres ne disent rien : leurs propos rapportés au style direct sont la retranscription de leurs pensées par le poète, seul à savoir les interpréter : « les yeux […] disaient ». Ces pensées prennent une tournure poétique, avec leurs exclamations répétées : « Que c’est beau ! ». Aussi, l’image de « l’or du pauvre monde, venu se porter sur ces murs » tire sa force de l’antithèse entre « or » et « pauvre ».

Malheureusement, le narrateur prend conscience qu’il est le seul, dans ce café, à voir le monde sous cet angle.

Tout d’abord, le poème tourne principalement au sujet d’une rupture. À travers l’expression brutale « je vous hais », puis le rappel « nous nous étions promis » laissant supposer une promesse non tenue, les conditionnels : « seraient », « feraient » et l’expression « un rêve » qui « n’a été réalisé par personne », Baudelaire coupe court à tout espoir que la relation amoureuse puisse se poursuivre, ce qui explique l'interjection « ah ! » qui ouvre le poème. Il suscite ainsi des interrogations chez le lecteur qui se demande ce qui a pu causer la rupture. L’explication, sous forme d’un retour en arrière sur une anecdote anodine : « nous avions passé ensemble une longue journée… », constitue l’histoire du poème.

L’amante, qui est qualifiée cruellement par le superlatif hyperbolique et l'adjectif anti phrastique « bel » dans : «le plus bel exemple d’imperméabilité féminine », est désigné par des

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