Le roman autobiographique dans la littérature maghrébine d'expression française
Fiche : Le roman autobiographique dans la littérature maghrébine d'expression française. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Enseignante El Fath • 26 Septembre 2018 • Fiche • 464 Mots (2 Pages) • 4 066 Vues
- - Le roman autobiographique :
Le roman autobiographique est un genre littéraire issu de l'autobiographie ainsi que du roman-mémoires. À la différence du roman-mémoires, il y a identité de l'auteur et du narrateur. Donc, c’est un texte écrit à la 1re personne, (auteur/narrateur) qui prend en charge la narration et parle de lui-même, de son caractère, de sa manière d'écrire, de ses points de vue, de ses expériences … etc. C'est ainsi que Philippe Lejeune a défini l'autobiographie :
« Récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle nous fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur une vie individuelle, en particulier l'histoire de sa personnalité ». Un texte autobiographique implique l’identité de l'auteur, du narrateur et du personnage.
Quant à l'emploi des temps du récit (puisque le texte autobiographique est un récit « rétrospectif »), bien sûr le recours aux temps de la narration à savoir l’imparfait et le passé simple … etc. est de rigueur mais le narrateur peut revenir sur son passé (ou tenter de le « revivre ») en utilisant le présent dans la mesure où cela lui permet d’actualiser un fait passé qui l’a beaucoup marqué.
Parlons des textes autobiographiques maghrébins, qui eux représentent une grande particularité dans le monde littéraire puisqu’ils ne répondent pas strictement à la définition classique de Philippe Lejeune. En effet, l´autobiographie marocaine s´envisage comme un carrefour de différentes formes autobiographiques – les Mémoires, le journal – et doit s’entendre ici comme un genre ouvert où l’on trouve « un contrat de lecture référentiel » mais dans lequel le pacte autobiographique n’est pas toujours clairement signé. Ces textes apparaissent comme réticents ou réfractaires aux critères définitoires généralement acceptés.
Mais ils acquièrent, par d’autres stratégies leur statut autobiographique : déclarations de l’auteur, accumulation d´indices autobiographiques. Cela s’explique par le fait que les sociétés du Maghreb ne sont peut-être pas prêtes à recevoir une littérature qui dévoile l´intimité de la personne, voire celle de sa famille. Ce caractère problématique est de même visible dans la réception critique de ces textes qui sont tour à tour abordés comme des romans ou des romans autobiographiques. Il est renforcé par le statut particulier de l´individu, indissociable de l´identité collective.
L’écriture personnelle a marqué l’émergence de cette littérature autobiographique. Un des textes fondateurs en est Le Passé simple (1954) de Driss Chraïbi. Mais c’est dans les années 1990 que l’une et l’autre de ces littératures vont véritablement se développer. Mohammed Choukri va poursuivre sa trilogie initiée avec Le Pain nu en 1982, Driss Chraïbi va rédiger ses mémoires dans Vu, lu entendu (1998) et Le Monde d´à côté (2001). Par ailleurs, une littérature de témoignage consacrée aux « années de plomb » (expression qui désigne les répressions contre les opposants politiques qui eurent lieu au Maroc dans les années 1970) va se développer.
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