Le poète est-il un marginal ?
Dissertation : Le poète est-il un marginal ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Banana-Protocol • 23 Mai 2018 • Dissertation • 915 Mots (4 Pages) • 548 Vues
Les poètes sont depuis toujours surnommés les bohèmes, les marginaux par la société. Les messages qu’ils cherchent à faire passer, les images qu’ils veulent suggérer et la rythmique de leurs vers en font des personnes différentes, pourrait-on penser. Mais est-ce vraiment le cas? Afin de répondre à cette question, nous verrons tout d’abord que le poète est un être semblable à ses congénères, puis qu’il présente des spécificités qui le font de détacher de la masse.
Le poète reste un être humain avec des sentiments, ces derniers étant souvent communs.
En effet on retrouve dans les poèmes des thèmes universels, récurrents. L’amour et le lyrisme en sont des exemples classiques. Pierre de Ronsard exprime son amour de vivre avec Le Second des Odes, écrit en 1571, dans l’ode 18:«Il est temps que je m’ébatte/Et que j’aille aux champs jouer», «Je veux vivre sans repos». Le but premier du poète est ici de s’épanouir. On retrouve une énumération de ce que Ronsard aime: «Achète des abricots/Des pompomps, des artichauts,/Des fraises, et de la crème:/C’est en été tout ce que j’aime». La nourriture est pour beaucoup de personnes un plaisir simple de la vie et l’auteur fait partie de ces gens. Son amour de la nature se fait ressentir dans l’utilisation de son champ lexical: «ruisseau», «eau», «rivage». L’eau peut également symboliser la fraîcheur de la vie, le désir de s’épanouir.
Ensuite arrivent les autre sentiments humains tels que l’horreur, le malheur ou la tristesse. Ceci est d’ailleurs souvent mêlé à la mort. Par exemple Théophile Gautier rédige dans le chapitre 2 de La vie dans la mort, provenant du recueil La Comédie de la Mort: «Est-ce une illusion? Cette nuit tant rêvée,/La nuit du mariage est-elle donc arrivée?» ainsi que: «Cette nuit sera longue, ô blanche trépassée,/Avec moi, pour toujours, la mort t'a fiancée;». On retrouve l'ironie, d'abord dans les titres de l'oeuvre et de l'anthologie, qui passe par l'antithèse des termes «vie» et «mort» ainsi que «comédie» et «mort». Cette dernière expression révèle l'humour noir du poète mais également son questionnement sur une potentielle vie après la mort dans le titre du poème. Les questions du départ trouvent leurs réponses par la suite, le tout en évoquant la frivolité et déception du mariage pour l'innocence. Ainsi nous pouvons aisément voir qu'un poète, comme tout homme, questionne son existence et sa place d'individu. Ces thèmes peuvent être qualifiés de communs, rapprochant de fait le poète des autres.
Toutefois l'originalité avec laquelle ces sujets sont abordés provient du fruit de l'imagination du poète.
C'est là que le poète se démarque, par sa capacité inhérente à trouver le moyen de s'exprimer sur une idée, opinion ou un sentiment. Son inspiration lui est innée. Il s'agit d'un talent propre au poète. Arthur Rimbaud, auteur du XIX° siècle, raconte sa vie dans Ma Bohème. Il parle de son train de vie et évoque ses valeurs: «Mon paletot aussi devenait idéal», «Mon auberge était à la Grande-Ourse», «Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes/De rosée à mon front comme un vin de vigueur». Ici le poète livre où il puise son inspiration, c'est-à-dire dans la nature et non le société. La métaphore et la comparaison mettent en valeur le naturel, avec «la Grande-Ourse» et «des gouttes de rosée» par rapport aux créations humaines que sont «l'auberge» et «un vin». Le poète s'écarte des normes de la société.
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