Le malade imaginaire, Molière
Commentaire de texte : Le malade imaginaire, Molière. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar gohan_691 • 25 Novembre 2020 • Commentaire de texte • 1 128 Mots (5 Pages) • 900 Vues
Commentaire littéraire Le Malade Imaginaire
Molière, à travers ses pièces de théâtre, a toujours su mettre en valeur les différents comportements humains. En 1673, Molière critique la médecine et dénonce les sociétés patriarcales dans le Malade Imaginaire. Dans cette pièce de théâtre, Argan, un hypocondriaque, tente de forcer sa fille à épouser un médecin. Au cours de cet extrait, Argan et sa servante Toinette, prêchent le faux (la mort d’Argan) pour avoir le vrai visage et mieux comprendre les intentions de Béline, sa femme. Nous verrons comment cette mise en abyme permet de révéler la vérité cachée des personnages. Après avoir étudié la façon dont Toinette annonce un terrible évènement de façon parodique, nous verrons l’absence de sentiments de Béline envers Argan pour enfin analyser la situation comique de la fin de cet extrait.
La scène débute par une parodie de tragédie. En effet nous pouvons voir que Toinette exagère celle-ci. La didascalie « s’écrie » introduit le fait que Toinette semble désemparée. De plus, elle déploie le champ lexical de la fatalité en une seule réplique en utilisant les termes « Dieu, malheur, étrange, accident ». Les modalités exclamatives et les interjections accentuent la tonalité tragique. Nous voyons, néanmoins, que le tragique de cette scène est joué car Toinette est à la fois metteur en scène et actrice. Nous voyons aussi, que Toinette surjoue l’action car elle use d’une réplique en douze syllabes et arrive donc à s’employer à la poésie car il s’agit d’un alexandrin. De plus, certains termes sont dissonants dans cet alexandrin tragique comme « accident » qui vient clôturer cette réplique, ce qui ramène à la tonalité tragique où il est question de fatalité, à la comédie où il est question d’évoquer ce mot pour un évènement quelconque. La réponse de Toinette « Ah, Madame ! » à la question de Béline « Qu’est-ce Toinette ? » crée un effet de suspense, d’insistance. Nous pouvons donc constater qu’une mise en abyme est présente dans cet extrait : une petite comédie dans la comédie.
Nous pouvons retrouver la comédie dans cet extrait. En effet, après que Toinette ait annoncé de manière brutale la mort du mari de Béline « Votre mari est mort ? », cette dernière reformule cette réplique en question « Mon mari est mort ? », ce qui met en valeur un effet d’insistance. Par ailleurs, cette question peut avoir deux significations : d’un côté, Béline est désemparée suite à l’annonce de la mort de son mari et de ce fait demande confirmation, ou, bien au contraire, en demandant confirmation elle attendait cet évènement. Toinette, en répondant « Hélas ! » amplifie la situation de tragique mais celle-ci est arrêtée à cause du pléonasme « défunt/trépassé ». Enfin, l’euphémisme « le pauvre défunt est trépassé » établit une sorte d’antithèse entre la brutalité de l’annonce auparavant et cet euphémisme.
Au cours de cet extrait, Béline révèle son manque de sentiments à l’égard d’Argan. En effet, nous pouvons voir que Béline a une réaction plutôt inattendue. En posant la question « assurément ? », elle permet de lever le doute sur la précédente question « Mon mari est mort ? ». En effet, l’adverbe employé ici trahit les réels sentiments qu’elle n’a, en fait, point. Béline, en questionnant Toinette, s’assure du fait qu’Argan est réellement mort et la réponse de Toinette « Assurément. » vient confirmer ce fait telle une délivrance. La synecdoque qu’emploie Béline « Le Ciel en soit loué ! » traduit un remerciement envers Dieu ce qui est contradictoire avec l’image de la veuve habituelle. De plus, l’utilisation du déterminant démonstratif « cette » pour « cette mort » révèle le fait que Béline reste indifférente face à la mort d’Argan. Les verbes « falloir » et « pleurer » dénoncent les obligations de comportements que les personnes du 17ème siècle pouvaient avoir sur la scène. On peut donc voir que la scène reste comique car un décalage est présent entre le comportement de Béline et le vrai comportement d’une veuve. De plus, le comique est d’autant plus renforcé du fait que le spectateur sait qu’il s’agit d’une mise en abyme et qu’Argan n’est pas réellement mort.
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