Le Malade Imaginaire de Molière

Dissertation sur le travail de Molière dans la dernière de ses œuvres

C’est donc la dernière œuvre de Molière, composée à la veille de sa mort en 1673, Le Malade imaginaire s’impose souvent comme la plus extraordinaire, la plus complète et la plus aboutie de toutes les comédies du dramaturge. Comment et avec quels procédés Molière réalise et aboutie la plus grande de ses œuvres ? Je vais d’abord parler, en détails, d’une partie qui résumera tous les points comiques de cette pièce, puis elle sera suivie d’une seconde partie qui portera sur les effets de la comédie ballet.

        La pièce de Molière Le Malade imaginaire, écrite en 1673, comporte toutes les facettes du comique. La pièce est basée sur un comique de caractère destiné au rôle d’Argan, un personnage malade d’après lui-même, hypocondriaque d’après les autres. Ce rôle forme une mise en abîme puisqu’il joue un malade factice, une fausse maladie, cela est d’autant plus hilarant quand il oublie qu’il doit faire semblant d’être malade. Le comique de geste est aussi présent dans la pièce, c’est le comique le plus usuel qui rapproche la comédie de la farce. Le jeu du personnage est au centre du rire. Pour cela, on crée des personnages qui incarnent non une personnalité, mais un stéréotype, auquel on associe une gestuelle déterminée et excessive. Dans les pièces de l’époque, le maître était celui qui donne des coups de bâtons, le valet était celui qui les reçois. Dans Le Malade imaginaire, Argan poursuit la servante Toinette son bâton à la main. (Acte 1, scène 5) Il y aussi la présence du comique de mot, cela peut-être des insultes dans la bouche du maître ou des répétitions comme avec le fameux « drelin drelin drelin »de l’acte 1, scène 1. Mais cela peut être aussi plus subtil, comme des jeux de mots. Molière passe encore par Toinette qui n’a pas sa langue dans sa poche.

1.         Un spectacle total grâce à une comédie-ballet mêlant théâtre, musique et danse, Le Malade imaginaire offre un spectacle total à son public : pour la création de la pièce, Molière s'entoure du chorégraphe Beauchamp avec lequel il a déjà travaillé plusieurs fois et du jeune compositeur Marc-Antoine Charpentier, qui signe alors sa seconde collaboration avec lui. Danse et musique s'entremêlent ainsi à la comédie : un prologue ouvre la pièce tandis que chacun des trois actes est suivi d'un intermède chanté et dansé. Ces scènes de ballet empruntent toutes à des univers littéraires connus du public : le prologue met en scène le monde de la pastorale, le premier intermède s'inscrit dans le sillage de la commedia dell'arte et de la farce, le deuxième puise dans la mode de l'orientalisme qui s'installe peu à peu en France et le dernier exploite la tradition du carnaval. Molière use des divers moyens artistiques et styles littéraires à sa portée afin de faire de cette comédie un modèle de divertissement.

...