Le Malade Imaginaire, Molière
Commentaire de texte : Le Malade Imaginaire, Molière. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar i7gtk • 24 Septembre 2022 • Commentaire de texte • 1 247 Mots (5 Pages) • 325 Vues
Le Malade Imaginaire
Acte 1 scène 1
Introduction :
Molière est loin d’être le genre de figure littéraire qui ont besoin d’une introduction. Il s’agit aujourd’hui d’un des plus grands dramaturges du théâtre français. L’œuvre étudiée est justement l’un de ses plus grands succès, Le Malade Imaginaire, écrit en 1673. Grand créateur de formes dramatiques, interprète du rôle principal de la plupart de ses pièces, il est loin de se limiter à des divertissements anodins. Dans ses créations littéraires , Molière fait souvent figure de moraliste et écharpe les défauts de ses contemporains : l’avare, le misanthrope ou les précieuses ridicules font l’objet d’une peinture sans concession. De son vrai nom, Jean-Baptiste Poquelin, crée des personnages individualises, a la psychologie complexe, qui sont rapidement devenus des archétypes. Le personnage principal du malade imaginaire est justement introduit dans l’extrait analysé, la scène d’exposition. Argan est un personnage comique typique de Molière. Hypochondriaque et monomaniaque, il se plaint toujours et crie constamment à l’aide. Mais l’un se doit d’argumenter qu’il cache derrière son absurdité, une facette plus profonde. Ainsi, nous allons donc explorer en premier la victimisation d’Argan, avant de creuser sa psychologie.
La victimisation d’Argan :
Le terme « imaginaire » présent dans le titre de la pièce annonce les intentions du dramaturge. La scène d’exposition commence par un long monologue qui se présente sous forme de dialogue entre Argan et lui même. En effet, l’énumération de ses remèdes et médicaments donne un effet de ridicule si présent qu’on comprend très vite qu’Argan n’est pas vraiment malade. On le découvre en pleine crise de démence, avec une entrée in media res, on saisit que le nœud de l’intrigue sera en lien avec la passion absurde et comique d’Argan pour sa maladie non-existante. Le dialogue se prolonge sur la majeure partie de la scène et est structuré par les calculs d’Argan. La répétition introduit une dimension de ridicule. Quant au faux dialogue de théâtre, il constitue une mise en abyme, caractéristique du procédé du théâtre dans le théâtre. La scène s’anime, les propos gagnent en vivacité. Le spectateur a l’impression justifier que la maladie est aussi « imaginaire » que le dialogue, qu’Argan est en quelque sorte le metteur en scène de ses maux.
Il est seul dans sa chambre. Cette solitude ne semble pas quelque chose d’exceptionnel (dans la seconde partie du monologue il se plaint : « J’ai beau dire, on me laisse toujours seul… ils sont sourds ». Formulation qui isole Argan du reste de la maison. Ainsi, ce monologue est justifié par la solitude du personnage. Il s’isole puis se plaint de son isolement, il collectionne les maladies et les remèdes comme l’un collectionne des timbres. Il s’infantilise et se victimise tellement qu’il semble évoquer chez les spectateurs un sens de dégout et de fatigue envers son caractère. On voit qu’il ne se passe pas de jours qu’il n’ait un sinon deux lavements, ou qu’il ne boive des potions, somnifères et autres remèdes inutiles, imposes par lui-même ; une « addiction » aux drogues de toutes sortes qui par suite rendent Argan très dépendant de ceux qui les lui fournissent, médecins et apothicaires.
« Si vous en usez comme cela, on ne voudra plus être malade », réplique dit par Argan, l’utilisation du verbe vouloir semble indiquer que la maladie est un choix, un mode de vie décider par Argan. A la fin du monologue. Il
appelle son entourage—avec sa sonnette ou par ses cris—afin
d’affirmer son pouvoir. Son comportement dévoile un tyran qui cherche à contrôler les siens.
Il va appeler Toinette comme un enfant gâté appelle sa mère. “Est-ce possible qu’on laisse comme cela un pauvre malade tout seul ?” La scène commence et se termine avec Argan assis, ce qui montre une position de faiblesse ou Argan se met volontairement (puisqu’on comprend qu’il n’est pas malade et peut très bien se lever).
...