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Le Corbeau et Cage d'oiseau

Dissertation : Le Corbeau et Cage d'oiseau. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Décembre 2022  •  Dissertation  •  812 Mots (4 Pages)  •  266 Vues

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Devoir 3C – Dissertation critique        

Sujet de dissertation critique

A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ? Discutez.

En premier lieu, il est possible d’affirmer que les poèmes présentent une même vision de la fatalité puisqu’elle est, dans les deux cas, associée à la mort. En effet, elle représente une certaine libération chez les auteurs, qui ont l’impression de s’éteindre peu à peu. Dans l’œuvre Cage d’oiseau de Saint-Denys Garneau, ce sentiment se transmet à travers ces vers : « Il ne pourra s’en aller/Qu’après avoir tout mangé/Mon cœur/La source du sang/Avec la vie dedans ». L’auteur ressent donc la mort approcher, ce qui le fait souffrir, et la finalité lui offrira une libération par la cessation de cette souffrance. Le poème Les Corbeaux de Nelligan présente aussi ce sentiment : « Déchirant à large coup de bec, sans quartier,/Mon âme, une charogne éparse au champ des jours,/Que ces vieux corbeaux dévoreront en entier ». À l’aide d’une métaphore, l’auteur compare son âme à une charogne, donc pourrissant en attendant d’être consommée par des corbeaux. Cela montre que seule la mort pourra le libérer de sa souffrance liée à son impuissance. Les deux poèmes présentent également la mort en l’illustrant par un oiseau. Saint-Denys Garneau écrit : « L’oiseau dans ma cage d’os/C’est la mort qui fait son nid » alors que dans Les Corbeaux, on retrouve : « J'ai cru voir sur mon cœur un essaim de corbeaux/En pleine lande intime avec des vols funèbres ». Les deux œuvres utilisent l’oiseau comme symbole de la mort qui les emportera bientôt.   

Alors que la finalité est, dans les deux cas, associée à la mort, la vision de la vie avant celle-ci diffère. En effet, Saint-Denys Garneau présente une vision plus optimiste : « Lorsque rien n'arrive/On entend froisser ses ailes/Et quand on rit beaucoup/Si l'on cesse tout à coup/On l'entend qui roucoule/Au fond/Comme un grelot ». L’auteur montre à travers cette comparaison qu’en profitant de la vie, il est possible d’éviter de se concentrer sur la finalité qui attend. La mort ne peut être ignorée, mais elle ne devrait pas prendre tant d’importance. Cependant, Nelligan suggère une vision différente : « Or, cette proie échue à ces démons des nuits/N'était autre que ma Vie en loque, aux ennuis/Vaste qui tournant sur elle ainsi toujours/Déchirant à large coup de bec, sans quartier,/Mon âme, une charogne éparse au champ des jours,/Que ces vieux corbeaux dévoreront en entier ». Cet auteur ne voit pas vraiment de vie avant la mort, il se voit plutôt comme un être vivant dans l’ennui et la misère en attendant l’heure venue. Ce pessimisme peut être expliqué par le fait qu’Émile Nelligan souffrait de schizophrénie et qu’il possédait une certaine obsession pour la mort. Donc, les deux auteurs ont une vision différente du chemin qui mène à la mort et de l’importance qu’on devrait lui accorder.

Malgré leur vision différente de la vie avant la mort, les deux auteurs présentent une même vision de la fatalité, c’est-à-dire son association à la mort. Même si d’un côté, Nelligan possède une vision très pessimiste de la vie, et de l’autre, Saint-Denys Garneau y voit une possibilité de bonheur, les deux s’entendent sur le fait que la mort est omniprésente et inévitable. Le poème Les Corbeaux se conclut ainsi : « Que ces vieux corbeaux dévoreront en entier ». Ce dernier vers possède une similarité avec la fin du poème Cage d’oiseau dans lequel l’auteur écrit : « Il aura mon âme au bec ». Les deux œuvres terminent donc en démontrant que peu importe la vie menée, la finalité reste la même pour tous : la mort. Celle-ci est inévitable et finira par emporter les deux auteurs puisqu’il n’y a aucune façon d’y échapper. L’omniprésence de cette mort se ressent aussi dans les deux poèmes : dans celui de Saint-Denys Garneau : « Il ne pourra s’en aller », où le pronom ‘il’ désigne l’oiseau qui quittera seulement après l’avoir tué. Dans le poème de Nelligan, c’est plutôt : « J’ai cru voir sur mon cœur un essaim de corbeaux », qui signifie qu’il porte constamment l’idée de la mort dans son cœur, puisque celle-ci est illustrée par des corbeaux. Bref, la finalité est représentée par la mort ainsi que son omniprésence dans les deux poèmes.

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