La vie est un songe, Calderon

La vie est un songe, Calderon

1. La vanité du monde

Le memento mori 5souviens toi que tu es mortel) est un thème abordé dans la pièce et fait parti de la vanité du monde. C’est le valet Clarin qui va rappeler aux autres qu’ils vont tous mourir (rôle des esclaves dans l’Antiquité). Comme la nature morte en peinture, le songe permet dans cette pièce de dénoncer la fausseté des apparences.  (Vanitas Vanitatum et omnia vanitas de l’Ecclésiaste) Cette formule est reprise par Sigismond dans la pièce qui dénonce la Gloria mundi, la gloire du monde (« Car la gloire n’offre en effet d’autres jouissances que celle dont on jouit en songe »). Sueno en espagnol veut dire rêve et sommeil, la vie est donc un songe, une illusion mais également un long sommeil qui ne prendra fi qu’à la mort. Le monde est un théâtre selon Calderon (teatrum mundi), ce thème est très présent dans la pièce notamment au moment où Sigismond se livre à la tyrannie et dit « Que sur la vaste place du grand théâtre du monde apparaisse ma valeur sans égale », à ce moment il voit le monde comme un théâtre, il n’a pas encore saisi la portée de ses propos, il devra attendre son deuxième réveil et faire un autre songe pour se rendre compte de la fausseté du monde. Clarin refuse de jouer un rôle dans ce théâtre du monde, il en mourra. La métaphore théâtrale est lourde de sens puisqu’elle fait du théâtre le lieu où l’on comprend la structure du monde.

« Les œuvres baroques soulignent non pas la beauté du monde ou le pouvoir qu’il donne mais son cliquant, son brillant superficiel, ses fausses apparences. Ce théâtre n’est pas microcosme du monde mais représentation de son néant. » B

Dans cette pièce « La salle du trône qu’emplit la trahison, que l’horreur envahit, désormais n’est plus qu’un théâtre funeste ». Les auteurs baroques veulent dénoncer la facticité des activités humaines. Grâce à la théâtralité du songe, l’homme contemple le spectacle du monde mais â travers une distance.

1. Un théâtre de l’illusion

1. La structure de l’œuvre

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