La solitude : « Seuls avec tous »

BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR TOUTES SPÉCIALITÉS SESSION 2020

Éléments de corrigé pour la synthèse

sur le thème « Seuls avec tous » (/ 40 points)

Une copie qui saura rendre compte des différentes tensions que présente le corpus  sera valorisée.

On acceptera tout type de plan, en deux ou trois parties, à condition qu’il soit  cohérent et qu’il présente une confrontation valable des documents.

Analyse du corpus

La modernité et l’extension des grandes villes conduisent parfois à un sentiment de  solitude au sein même de la communauté. Les changements urbains, économiques et  technologiques nous isolent les uns des autres et nous forcent à agir pour reconstruire  ce qui semblait aller de soi avant.

Problématiques possibles

Plusieurs initiatives actuelles, telle la fête des voisins, visent à lutter contre le  sentiment d’isolement en ville mais est-ce efficace ? Suffit-il de le vouloir pour ne plus  être seul ? Comment lutter contre la solitude en ville ?

Pistes possibles

1. Seuls au milieu de tous, la ville comme lieu de solitude et non plus comme  lieu d’échanges

- Un constat amer 

De plus en plus de personnes vivent seules dans des immeubles. La structure  même des logements et la quête nouvelle de vie privée enferment les individus comme  on peut le lire dans l’extrait de l’essai de Kermadec. Même constat dans l’article du  Courrier International qui pointe du doigt l’architecture et les mutations de société.  L’extrait du roman de Gary met en scène un personnage qui éprouve ce sentiment de  solitude en ville, 10 millions de solitudes qui coexistent.  

On valorisera une lecture fine de l’affiche qui semble montrer la nécessité de  sortir des logements, la fête de quartier se situe en-dehors de l’immeuble.

- Un phénomène de plus en plus étendu 

Monique de Kermadec et Éva Andrews s’appuient sur des études chiffrées pour  montrer que ce phénomène est de plus en plus présent dans nos sociétés. L’affiche  insiste, par la multiplicité des lieux et milieux représentés, sur le fait que cela touche  toutes les régions.  

.../...

BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR TOUTES SPÉCIALITÉS SESSION 2020

On valorisera les candidats qui auront perçu les éléments suivants :  

L’image de l’absence de tonalité au téléphone utilisé par Gary montre que ce  phénomène était déjà en place en 1974.

Ce phénomène est à prendre au sérieux car il génère des problèmes d’engagement  politique, des problèmes de santé publique (comme on peut le lire dans l’article d’Éva  Andrews) ainsi que la fin de la mixité sociale (comme le montre l’extrait de Un  sentiment de solitude).

- Des voisins anonymes et inquiétants 

L’autre devient celui qui s’oppose, qui inquiète, dont on ne sait rien, celui que l’on  jalouse, que l’on ne peut atteindre (Le roman Gros-Câlin insiste sur les efforts vains  de son personnage pour nouer des contacts et montre l’impossibilité de rester près de  l’autre, le refus de la proximité). De même, l’article du Courrier mentionne de façon  humoristique la possibilité que le voisin soit un blaireau de taille humaine quand  Monique de Kermadec s’inquiète du fait que les relations avec l’autre ne se fassent  que sur le mode du conflit faute de savoir qui est réellement dans l’appartement d’à  côté.

2. Des actions pour lutter contre la solitude et l’isolement

- Célébrer le sens du collectif 

Le corpus montre que des initiatives sont prises, notamment en France, « La fête  des voisins ». Les gens peuvent se retrouver et renouer des liens afin de créer une  communauté à nouveau. L’affiche de la fête des voisins 2018 ainsi que l’essai Un  sentiment de solitude le montrent clairement. L’article d’Andrews parle d’initiatives  américaines mais qui ont le même but : recréer des liens entre personnes habitant  dans le même immeuble. Le roman de Gary, même s'il n’aborde pas la notion de fête  des voisins (puisqu’antérieur à cette manifestation) montre un personnage qui agit  pour créer des liens, des contacts avec les gens de son quartier, ce qu’il appelle « une  tournée d'information ».

- Lutter contre la fatalité de l’isolement en ville 

La solution semble devoir venir des individus eux-mêmes et d’une volonté politique,  le personnage agit à plusieurs reprises pour entrer en communication avec les  autres : dans le train, il s’assoit à côté des autres, dans la rue, il promène son python  afin d’échanger à son sujet. L’affiche montre des personnes souriantes, heureuses de  partager un moment festif, un repas ensemble et mêle les générations, les sexes, les  origines. L’ampleur de la réussite de cette fête montre que l’on peut agir et faire  changer les choses. De même Kermadec évoque les nouvelles technologies comme  une autre voie de communication et de lutte contre la solitude. L’article du Courrier mentionne des exemples qui fonctionnent de microsociétés et parle du programme  lancé par la ville de New-York pour enrayer ce phénomène.

.../...

BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR TOUTES SPÉCIALITÉS SESSION 2020

On valorisera les candidats qui auront perçu les éléments suivants :

On peut s’interroger sur l’efficacité de toutes ces actions : les sourires de l’affiche  paraissent factices et l’idée utopique. Kermadec se demande si l’on ne va pas vers  une société avec des contacts « sans aucun contact » (internet et réseaux sociaux),  la dernière phrase de l’article s’interroge sur les causes réelles de cette sensation  d’isolement, le problème n’est peut-être pas conjoncturel mais bien interne. Certes le

...