La princesse de Clèves l'aveu
Commentaire de texte : La princesse de Clèves l'aveu. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Princesse6 • 22 Mars 2022 • Commentaire de texte • 1 293 Mots (6 Pages) • 471 Vues
SEQUENCE 3 : LA PRINCESSE DE CLEVES
CHAPITRE 3 : L’AVEU
Séance 1
Compréhension globale :
les mouvements du texte et la problématique
Contextualisation du passage dans l’œuvre
La Princesse de Clèves rencontre de plus en plus de difficultés à résister à sa passion amoureuse pour le duc de Nemours. Elle a pu vivre cette passion de façon platonique au début, elle choisit ensuite de ne plus voir Monsieur de Nemours et de se retirer à la campagne pour trouver le “repos” (page 181). Elle se rend dans une maison de Coulommiers “à une journée de Paris” (page 179), son époux l’y rejoint. En « s’égarant » dans la forêt, Monsieur de Nemours dissimulé dans un pavillon assiste à la conversation entre les deux époux.
Monsieur de Clèves demande à son épouse de façon pressante de lui expliquer les raisons de sa recherche de repos, Madame de Clèves finit par céder. Madame de Clèves parle donc à son époux, monsieur de Nemours entend ses propos sans que cette dernière le sache.
Les mouvements du texte et la problématique
L’extrait est constitué de paroles rapportées directement : le lecteur entend donc les propos des personnages. Cet extrait donne à voir au travers d’un dialogue explicatif et argumentatif les justifications des personnages en réaction à l’événement qui a modifié leur vie : la passion amoureuse de la Princesse pour le duc.
Partie 1 : Lignes 1 à 11 : Les justifications de Madame de Clèves
Partie 2 : Lignes 12 à 34 : La réaction de Monsieur de Clèves
SEANCE 2
MOUVEMENT 1
Une attitude déférente
Madame de Clèves est dans la position de quelqu’un qui demande quelque chose à son époux. : « Je vous demande mille pardons » et « en se jetant à ses genoux » .
Le respect de son époux
Tout au long de sa prise de parole, Madame de Clèves montre qu’elle respecte son époux. Cette marque de respect se manifeste par le caractère unique de sa démarche sur lequel elle insiste à plusieurs reprises comme le montre l’expansion du nom « aveu » à la ligne 1, « que l’on n’a jamais fait à son mari » souligné par l’adverbe « jamais ». Ces marques de respect sont également exprimées dans une proposition subordonnée circonstancielle de comparaison aux lignes 9 et 10, « il faut avoir plus d'amitié et plus d'estime pour un mari que l'on en a jamais eu ». Dans cette phrase le comparatif de supériorité permet de donner à l’intention qui guide son action un caractère unique par sa supériorité. Elle valorise également son époux en évoquant son honneur dans l’expression « pour me conserver digne d'être à vous » à la ligne 7.
Les justifications
Dans les lignes 2 et 4, Madame de Clèves justifie sa fragilité par son manque d'expérience comme le montrent les deux expressions, " l'innocence de ma conduite et de mes intentions" et " les personnes de mon âge" et son manque de soutien à la ligne 6, "si j'avais encore madame de Chartres pour aider à me conduire". Pour donner plus de poids à son argumentation, elle oppose cet âge aux "périls" que représente la cour à la ligne 3.
Ces exemples soulignent que : Madame de Clèves cherche à susciter la pitié de son interlocuteur, Madame de Clèves est fragile.
Madame de Clèves valorise son choix
1.
Argument :Elle associe des sentiments et des valeurs positifs à son action
Exemple : "la force", ligne 4 et "la joie" ligne 6
Exploitation de l'exemple : Les noms de sentiment et de valeur sont explicitement évoqués dans cet aveu.
2.
Argument : Elle place son honnêteté morale au-dessus de toutes les autres valeurs
Exemple :« si j'ai des sentiments qui vous déplaisent, du moins je ne vous déplairai jamais par mes actions ».
Exploitation de l’exemple : en opposant les "sentiments" à la ligne 8 aux « actions » à la ligne 9 dans un chiasme
3.
Argument :Elle donne une image effrayante de ce choix pour souligner sa force morale à le faire
Exemple : « Quelque dangereux que soit le parti que je prends »
Exploitation de l’exemple : L’adjectif « dangereux » qualifie le nom « parti ».
Bilan : L’ambiguïté de l’aveu
Cette stratégie argumentative souligne la force de caractère de l’héroïne et peut susciter de l’admiration chez le lecteur. On peut voir également l’absence d’amour qu’elle ressent pour son époux dans la phrase « j'ai des sentiments qui vous déplaisent ». L’aveu se termine pourtant par la demande de la princesse d’être aimée de son époux alors que la réciproque n’est pas possible, au travers d’une série d’impératifs, « conduisez-moi, ayez pitié de moi, et aimez-moi encore ». Cet aveu témoigne de la force de caractère de Madame de Clèves qui explique à son époux qu’elle choisit d’agir en femme vertueuse. Cet aveu est à la fois une marque de respect mais n’en demeure pas moins cruel car la solution de se retirer de sa cour n’est jamais évoquée comme une garantie d’amour pour Monsieur de Clèves.
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