La mort de Dom Juan

La mort de Dom Juan

Commet interprétez-vous les différentes figures du spectre ?

Le spectre commence par apparaître sous la forme d’une femme voilée qui annonce dès d’entrée la raison de sa venue : « Dom Juan n'a plus qu'un moment à pouvoir profiter de la miséricorde du Ciel ; et s'il ne se repent ici, sa perte est résolue » (l.214-216). Cette dernière est une messagère du Ciel représentant toutes les femmes trompées par Dom Juan.

Le spectre se change ensuite de figure, et représente le Temps avec sa faux à la main. Dom Juan continue cependant de défier en affirmant qu’il n’a pas peur et en essayant de transpercer ce dernier avec son épée : « Rien n’est capable de m’imprimer de la terreur, et je veux éprouver avec mon épée si c’est un corps ou un esprit » (l.226-228). Au moment où Dom Juan essaye de le frapper, le Spectre s’envole ce qui représente qu’il a laissé passer sa dernière chance et qu’il n’a donc plus de temps.

Comment interprétez-vous l’intervention de la statue du Commandeur ?

Durant la scène suivante, la statue du Commandeur fait son apparition. Elle commence par lui rappeler sa promesse : « Vous m’aviez hier donné la parole de venir manger avec moi » (l.233-234), lui prend la main : « Donnez-moi la main » (l.236), lui annonce son jugement final : « L'endurcissement au péché traîne une mort funeste, et les grâces du Ciel que l'on renvoie ouvrent un chemin à sa foudre » (l.238-240) et finit par le punir : « Un feu invisible me brûle » (l.241), « Le tonnerre tombe avec un grand bruit et de grands éclairs sur Don Juan ; la terre s'ouvre et l'abîme ; et il sort de grands feux de l'endroit où il est tombé » (didascalie). L’intervention de la statue du Commandeur rentre donc dans le registre surnaturel et peut être interprétée comme l’intervention de la puissance divine.

Quelles sont les attitudes respectives de Dom Juan et Sganarelle dans ces scènes ?

Lors de ces deux dernières scènes, Dom Juan reste fidèle à lui-même. Il est toujours aussi arrogant et borné : « Qui ose tenir ces paroles ? » (l.218), « Rien n’est capable de m’imprimer de la terreur » (l.226) et continue à renier l’existence du surnaturel : « Je veux éprouver avec mon épée si c'est un corps ou un esprit. » (l.227-228). Il avance vers sa mort sans remords, sans hésitation et sans s’excuser : « Où faut-il aller ? » (l.235), « La voilà » (.237).

Quant à Sganarelle, il reste, tout comme Dom Juan, fidèle à lui-même et continue ainsi à essayer de raisonner son maître : « Ah ! Monsieur, rendez-vous à tant de preuves, et jetez-vous vite dans le repentir » (l.229-230). Il finit par énoncer la dernière réplique de la pièce qui est également une liste des péchés de Dom Juan : « Ciel offensé, lois violées, filles séduites, familles déshonorées, parents outragés, femmes mises à mal, maris poussés à bout » (l.245-247). Après ce bilan, il finit par se lamenter sur son sort et son argent perdu : « Mes gages ! Mes gages ! » (l.244), « Il n’y a que moi seul de malheureux » (l.248) tournant ainsi le sort de son maître et la fin de cette pièce.

Quel sens donnez-vous au comportement final de Sganarelle ?

Le comportement final de Sganarelle permet de rendre la fin de la pièce plus comique et ainsi moins tragique. En effet, le comportement de ce dernier fait basculer la tragédie dans la farce et la comédie : son égoïsme et sa cupidité tourne au ridicule la gravité de la situation. Ses paroles le ramène finalement à son rôle initiale de valet égoïste et matérialiste.    

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