"La Solitude" de Charles Baudelaire
Commentaire de texte : "La Solitude" de Charles Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar anuch • 14 Mars 2016 • Commentaire de texte • 1 381 Mots (6 Pages) • 4 910 Vues
MARGRIN Lundi 14 Mars 2016
Anuhea
1ère L Commentaire – Français
« La Solitude » est un poème rédigé en prose extrait du recueil Petits poèmes en prose écrit par Charles Baudelaire en 1869. Datant alors du XIXe siècle, ce recueil rentre dans un mouvement particulier : le romantisme. Celui-ci avait pour visée pour les auteurs de faire primer les sentiments sur la raison en faisant part aux lecteurs des méandres de leurs pensées et de leur mal-être existentiel. Bien que ce mouvement littéraire était censé avoir pris fin au début de la seconde moitié du XIXe siècle, il semblerait que quelques auteurs auraient décidé du prolongement du romantisme, dont Baudelaire, étant reconnu comme l’un des plus grands auteurs romantiques. À l’intérieur de ce poème en prose, nous relevons différents procédés utilisés par l’auteur afin de défendre sa thèse à propos de la vie en société. Ainsi nous demanderons-nous comment Baudelaire met-il en place sa thèse dans le poème « La Solitude ». Dans un premier temps, nous étudierons la thèse de Baudelaire, dans un second temps, nous verrons pourquoi ce texte est une argumentation et dans un dernier temps, nous verrons que ce poème est un texte où réside l’ironie.
Le poème serait pour Baudelaire un moyen de défendre sa thèse et de se tenir contre le dogme de son époque.
L’idée communément admise par la population, dite le dogme, serait d’après le « gazetier philanthrope » que la solitude est mauvaise pour l’Homme. « Philanthrope » désigne une personne qui se préoccupe et s’occupe des personnes autour de lui : c’est un altruiste. Mais ce terme est discrédité par l’ironie de Baudelaire par rapport aux « paroles des Pères de l’Église ». En effet, il cite un terme à connotation péjorative : « incrédules ». Si le gazetier philanthrope cite « comme tous les incrédules » les propos des hommes soi-disant de l’Église que sont les religieux, l’auteur se moque littéralement du concerné. Du fait qu’il soit incrédule, il est hypocrite, et cela accentue le fait que le dogme soit faussé. L’Homme naturel est désigné, puisqu’il détourne le message divin en proposant une vision erronée de Dieu. Baudelaire associe ces incrédules au tentateur, le démon lui-même. Nous pouvons affirmer l’omniprésence de la religion dans ce poème, avec « le démon », « les lieux arides » - ces termes faisant référence à la tentation de Jésus dans le désert, référence biblique. Le « meurtre » est considéré comme un péché du point de vue religieux, et la a « lubricité » désigne le fait d’être attiré par la char : on relève une connotation péjorative dans chaque terme, mais cela reste ambigu puisqu’il y a une antithèse dans « s’enflamme merveilleusement ». Bien évidemment, en donnant une connotation péjorative à sa description du dogme, il s’y oppose et c’est donc un être paradoxal.
Il se fait sa propre opinion, mais celle-ci s’avère être contre le dogme de son époque. Si le dogme veut que la solitude soit mauvaise pour l’Homme et que la vie en société soit préférable, Baudelaire pense le contraire. Il dit que la société, caractérisée par le bavardage des personnes (« bavard ») serait une pierre d’achoppement dans le processus d’évolution de l’Homme. Selon lui, la solitude serait bonne pour l’homme et nous retrouvons cela dans le deuxième paragraphe : son épanorthose vient rectifier la thèse du « gazetier ». Il n’est pas complètement contre le fait que la solitude soit mauvaise, mais il restreint les « aptitudes » requises pour entrer dans le cercle des hommes de la société. Grâce au mouvement de la concession et au conditionnel présent « il serait possible », il ne désigne que les « âmes oisives et divagante » comme étant les seules à être sujettes à la dangerosité de la solitude. La solitude ne serait donc pas mauvaise pour tout le monde, et c’est cela qu’il essaie de défendre dans son texte. Pour se faire, il doit donner des arguments pour appuyer se thèse et faire rejoindre les lecteurs de son côté.
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