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La Maison du Chat-qui-pelote, de Honoré de Balzac, 1830

Commentaire de texte : La Maison du Chat-qui-pelote, de Honoré de Balzac, 1830. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Mai 2022  •  Commentaire de texte  •  2 152 Mots (9 Pages)  •  522 Vues

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Commentaire, La Maison du Chat-qui-pelote, de Honoré de Balzac, 1830

Le réalisme se caractérise par un refus d’embellir la réalité et une volonté de la représenter telle qu’elle est. Honoré de Balzac, auteur français du XIXe siècle et grande figure du réalisme, est l’auteur d’un gigantesque cycle romanesque, La Comédie Humaine, qui lui a valu sa renommée, et dans lequel il fait l’étude et la peinture des mœurs de la société du XIXe siècle. Il s’inspire de la vie des gens ordinaires et met en scène la vie sociale parisienne : il fait donc part d’un témoignage socio-historique. Dans la catégorie Scènes de la vie privée, La Maison du Chat-qui-pelote, une de ses premières oeuvres, publiée en 1830, il fait le récit d’un amour passionné entre Théodore de Sommervieux, un jeune aristocrate et peintre talentueux et Augustine Guillaume, bourgeoise et fille de commerçant, qui finiront par se marier. L’extrait que nous allons étudier se situe juste après leur mariage. D’abord aveuglé par les premiers émois de l’amour, Théodore finit par se rendre compte du manque d’esprit de sa femme, et ne la considérant pas à sa hauteur, il s’éloigne peu à peu d’elle pour revenir à ses activités d’artiste et à la vie mondaine. Nous pouvons alors nous demander dans quelles mesures Balzac fait-il la peinture des mœurs de la société de son époque en faisant le récit d’un amour éphémère entre deux personnages que tout oppose. Dans un premier temps nous verrons en quoi Théodore de Sommervieux est il l’archétype de l’Artiste, puis dans un deuxième temps, nous étudierons la confrontation entre deux personnages que tout oppose, et enfin nous montrerons qu’en étudiant les moeurs de la société, Balzac se veut sociologue et historien de son époque.

Théodore de Sommervieux peut être considéré comme l'archétype de l’Artiste.

Une des caractéristiques de l’Artiste peut être sa vanité et l’importance de sa personne au détriment des autres, son égoïsme et son égocentrisme. On peut remarquer que Sommervieux est un artiste égoïste et vaniteux. En effet, il change de comportement du jour au lendemain. Il “sentit un matin la nécessité de reprendre ses travaux et ses habitudes” puis annonce la grossesse de sa femme dans une phrase courte comme pour exposer une situation de manière objective, sans aucune excitation face aux joies de la paternité, comme si cela l’importait peu. Cela se confirme par la phrase qui suit “il revit ses amis”, qui donne plus d’importance à ses amis qu’à sa propre femme. Une métaphore de la grossesse suivie de “il travailla sans doute avec ardeur”, où “sans doute” signifie selon les apparences mais sans certitude, montre qu’encore une fois la grossesse de sa femme ne lui fait ni chaud ni froid et qu’au contraire, il s’agit peut-être d’une des raisons de son éloignement d’elle. Son indifférence est accentuée par la révélation d’une maîtresse potentielle, “la duchesses de Carigliano”, qui montre qu’il ne pense pas aux sentiments de sa femme mais bel et bien qu’à ses plaisirs personnels puisqu’il n’hésite pas à la tromper, et durant sa grossesse ce qui est encore plus cruel. Son amour pour Augustine est réduit à une “jouissance d’amour-propre”; il n’aime plus que sa beauté “une belle femme”

Une autre caractéristique de l’artiste est le fait qu’il soit incompris du reste du monde, qu’il fasse partie comme d’un autre monde, ce qui fait que Balzac possède comme une sorte d’empathie envers lui. On peut remarquer que Sommervieux possède cette caractéristique. On peut d’abord penser qu’en tant que peintre, Sommervieux avait seulement besoin d’une muse, puisque le narrateur évoque la beauté d’Augustine, la qualifiant “d’objet d’envie et de convoitise” mais pas forcément péjorativement, puisque la beauté en société est toujours valorisée, démontrée par l’expression “ la jouissance d’amour-propre que nous donne la société”, avec “donne” au présent de vérité générale, pour montrer qu’elle est toujours valable aujourd’hui. On observe également une énumération “la poésie, la peinture et les exquises jouissances de l'imagination” qui liste les “droits imprescriptibles” de l’Artiste, également nommés dans le texte par le groupe nominal “besoins d’une âme forte”. L’association entre “possèdent”, au présent de vérité générale et l’adjectif “imprescriptibles”, qui signifie que le temps ne peut pas abolir, montre le caractère intemporel de ce propos et la généralisation : cette intervention du narrateur qui est surement Balzac, montre qu’il est ici en faveur de l’Artiste. “l’imagination” peut ici être associée à “tête dans les cieux”, métaphore de la rêverie située à la fin du texte, qui montre que l’Artiste est en partie rêveur et vit dans sa sphère. On peut penser qu’il y a tout de même une raison valable face à l’éloignement de Théodore de sa femme puisqu’il “ne put se refuser à l'évidence d'une vérité cruelle : sa femme n'était pas sensible à la poésie, elle n'habitait pas sa sphère”, ce qui montre qu’il est peut-être à la quête de la personne qui lui correspondra le mieux, celle qui le suivra “dans tous ses caprices, dans ses improvisations, dans ses joies, dans ses douleurs”. Cette énumération montre que le caractère de l’artiste est assez imprévisible puisqu’il vit presque tout avec une intensité supérieure à celle des autres et possède un comportement bipolaire : il aime à la folie puis se réveille “un matin”, sentant “la nécessité de reprendre ses travaux et ses habitudes”.

Réunissant des caractéristiques telles que l’égoïsme et la cruauté, Théodore ne peut être qu’haït par tous. Mais, étonnamment, l’incompréhension du monde face à Théodore en fait un personnage tragique qui reçoit l’empathie de l’auteur. Le texte nous suggère que la première à ne pas le comprendre est en fait sa femme.  

Les deux personnages sont sûrement mariés mais cela n’empêche pas le fait que tout les oppose.

Augustine est une femme fidèle, sentimentale manquant évidemment d’esprit et par dessus tout d’un milieu totalement différent de celui de Sommervieux, soit totalement le contraire de son mari. En effet, elle est issue d’une famille de commerçants, bourgeois certes mais pas nobles comme Sommervieux, le “grand monde” désignant également la haute société. Leurs différences trouvent sûrement leur origine dans leur éducation. De plus, Augustine possède une “croyance sur parole” en l'amour. Et, contrairement à son mari, elle est “insensible à la poésie”, à l’art et préfère “un regard au plus beau tableau”, et “le seul sublime qu'elle connût était celui du coeur”, métaphore de l’amour, ce qui montre qu’elle accorde une importance sans mesure à l’amour et recherche seulement de l’attention et de l’affection de la part de son mari. On peut penser qu’elle est presque jalouse de ses compositions tant il leur accorde du temps et de la passion. Cependant, ce qui l’oppose le plus à son mari est son manque d’esprit. Etant la femme d’un artiste talentueux, elle se doit d’être à sa hauteur. Elle va “offenser la vanité de son mari” où le verbe “offenser” accentue la gravité de son acte. L’expression “vains efforts” montre qu’elle tentera tout de même de s’améliorer mais inutilement. L’énumération “son ignorance, l'impropriété de son langage et l'étroitesse de ses idées” contrarie les “droits imprescriptibles" des “esprits élevés”, et creuse une fosse entre les deux personnages.

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