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L'huître de Francis Ponge

Commentaire de texte : L'huître de Francis Ponge. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  28 Mai 2017  •  Commentaire de texte  •  1 511 Mots (7 Pages)  •  1 908 Vues

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TEXTE N°3: « L’huître », Francis Ponge, Le Parti pris des choses, 1942

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Problématique: Comment le poète transfigure-t-il l’huître? I) La description de l’huître

a) est-ce une description scientifique, une leçon de chose?

· description réaliste et précise de l’huître, on parle de sa taille, de sa grosseur, de sa texture et de sa couleur: « grosseur d’un galet moyen » (l.1); « apparence plus

rugueuse » (l.2); « couleur moins unie » (l.2); « brillamment blanchâtre » (l.3)

· méthode, explication pour l’ouverture de l’huître: « on peut l’ouvrir » (l.4) « il faut alors la tenir » (l.4); « se servir » (l.5); « s’y reprendre » (l.6)

· Ponge s’inspire inévitablement des leçons de choses: il consacre un poème entier à l’huître, en fait une description réaliste et propose une méthode pour son ouverture

b) un monde miniature

· utilisation de métaphores pour décrire l’huître -> « sous un firmament de nacre » (l.11)

➤ 2 points de comparaison: dureté / coquille et nacre / étoiles + ciel

-> « les cieux d’en dessus s’affaissaient sur les cieux d’en dessous » (l.12-13)

➤ « Dieu sépara les eaux qui étaient en dessous du firmament d’avec celles qui étaient au dessus. »: Ancien Testament de la Bible, dans la Genèse qui raconte la création du monde

➤ principe de l’intertextualité: référence/écho qu’un auteur fait par rapport à un texte très connu

le titre du recueil annonce le projet poétique du poète qui consiste à prendre parti pour, à défendre des « choses »: il consacre des poèmes à des objets ordinaires banals comme « Le pain », « Le morceau de viande » ou encore « Le cageot »

ces objets font parti du quotidien et ne sont pas des sujets poétiques soit parce qu’on ne les regarde pas, soit parce qu’ils sont purement utilitaires, insignifiants ou repoussants, il y a très peu de poèmes sur les humains

Ponge a voulu s’inspirer des livres de « Leçons de choses »: dans ces livres, l’objet ou la chose est analysée sous toutes ses formes et toutes ses fonctionnalités

ce poème en prose est une description de l’huître

évolution au cours du poème car l’huître qui au départ est fermée, s’ouvre petit à petit

description de l’extérieur de l’huître mais aussi de l’intérieur de l’huître: il y a de la laideur, de la beauté et quelque chose de bon à manger



-> l’huitre est comparée à un monde miniature avec les expressions « C’est un monde opiniâtrement clos. » (l.3) et « on y trouve tout un monde » (l.10)

-> l’eau qu’il y a dans l’huître est comparé à « une mare » (l.13)

-> la chair de l’huître est comparée à « un sachet visqueux et verdâtre » (l.14) -> le filament noir qui est autour de la chair de l’huître est comparée à « une

dentelle noirâtre » (l.15)

-> la taille de l’huître est comparée à « un galet moyen » (l.1)

-> les comparants sont plus petits que les comparés, d’où un monde miniature

· ligne 10 -> « on trouve tout un monde, à boire et à manger » -> expression familière, à prendre au sens figuré

-> « il y a du bon et du mauvais »

· plusieurs termes s’opposent

-> « perle » (l.16) et la coquille de l’huître

-> « brillamment » qui est mélioratif et « blanchâtre » qui est péjoratif (l.3) -> « dentelle » qui est mélioratif et « noirâtre » qui est péjoratif (l.15)

-> les adjectifs qui se terminent en -âcre sont souvent péjoratifs

-> « cieux » (l.12) et « mare » (l.13)

-> « ronds blancs » (l.9) et « halos » (l.9)

II) Mimétisme entre l’objet décrit et le langage poétique qui le décrit

a) les sons et les rythmes

· « blanchâtre » (l.3), « verdâtre » (l.14) et « noirâtre » (l.15) rappellent le titre car ils se terminent en -tre et on un accent circonflexe sur leur voyelle

· « les cieux d’en dessus s’affaissent sur les cieux d’en dessous » (l.12-13) ➤ allitération en s

· « Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d’où l’on trouve aussitôt à s’orner. » (l.16-17)

➤ allitération en r

· « qui flue et reflue à l’odeur et à la vue » (l.14-15)

➤ assonance en u

· récurrences lexicales:

➤ lignes 3 et 10 -> « monde » ➤ lignes 11 et 17 -> « nacre »

· récurrences grammaticales:

➤ verbes d’action à l’infinitif -> « ouvrir » (l.4); « tenir » (l.4); « se servir » (l.5)

« s’y reprendre » (l.6)

➤ répétitions de la tournure « s’y » -> « s’y reprendre » (l.6); « s’y coupent » (l.7)

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