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L'enterrement du père Goriot, lecture analytique

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Par   •  7 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  1 090 Mots (5 Pages)  •  2 285 Vues

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Par Folayan Thomias

Séquence 3 Lecture Analytique 1

Balzac, Le père Goriot

L’enterrement du père Goriot, 1835

Le Père Goriot est un roman d’Honoré de Balzac,dont la publication commence dans la Revue de Paris en 1842. Le père Goriot est depuis le début passionné par ses filles et il se sacrifie pour elles. Mais celles-ci refusent de le voir et il en meurt de chagrin.  Ce roman fait parti des scènes de la vie privée de La Comédie Humaine, qui a pour but de décrire le plus profondément possible les recoins de la condition humaine. Cet extrait constitue la fin du roman et nous montre l’enterrement froid et solitaire du père Goriot abandonné par ses filles. L’injustice sociale est au coeur de ce texte car du fait de ses petits moyens, l’enterrement est écourté. L’histoire qui aurait due se clore avec l’enterrement du père Goriot semble ouvrir sur Rastignac, personnage au centre de ce passage.

Après la lecture de ce texte nous pouvons nous demander en quoi cette scène d’enterrement est-elle le reflet d’une réalité sociale ?

I) Solitude

a)Enterrement solitaire

L’enterrement du père Goriot s’effectue dans la solitude: seuls Rastignac et Christophe sont présents; en effet on peut lire (l.4): “Rastignac et Christophe accompagnèrent seuls, avec deux croquemorts, le char…”. L’opposition de “seuls” avec “deux croquemorts”renforce l’idée de solitude et l’on sent que les deux croquemorts ne partagent d’aucune façon cet enterrement d’un point de vu émotionnel, ils sont là mais simplement pour accomplir machinalement leur travail. Même les filles du père Goriot sont absentes, il est abandonné par sa famille. Le seul vraiment concerné semble être Rastignac car Christophe est surtout venu par politesse: emploi du terme “se croyait obligé” (l.8). Cet enterrement est froid “chapelle basse et sombre” (l.7) et le sentiment est renforcé avec le champs lexical de la mort:“bière”, “corbillard”, “agonisant”. Il est important de noter que le “bonhome” (l.2) devient “le pauvre homme” (l.5) qui devient le “corps” (l.6) Cette dégradation témoigne de la chute sociale du père Goriot et de sa solitude.

b) Enterrement bâclé

De plus, l’enterrement du père Goriot est bâclé. En effet, sa pauvreté ne lui permet pas d’avoir un enterrement digne et long. Cela est ironisé dans le texte avec: “ la religion n’est pas assez riche pour prier gratis” (l.16). Le prêtre assume complètement le fait que l’enterrement soit écourté et se finisse au plus vite : “Il n’y a point de suite...afin de ne pas nous attarder”. De façon générale tout est fait de manière machinale. La seule marque de respect semble être lorsque Eugène “placa religieusement” (l.1) une image sur la poitrine du père Goriot. Le rythme rapide et  les énumérations (l.1à4) accentue cette impression que tout doit aller vite afin que cela soit terminé. Cet enterrement a lieu dans une petite chapelle et le service des hommes d’église dura à peine 20 minutes (l.17). En seulement 30 minutes il est descendu et enterré.

II) Critique de la société

a) Hypocrisie

L’hypocrisie se mêle de différentes façons à cet enterrement. Pour commencer, les propres filles du père Goriot sont absentes mais envoient deux voitures vides conduites pa cr des domestiques pour accompagner le convoie: “deux voitures armoriées… Père Lachaise”(l.21). C’est un grand manque de respect de faire semblant d’être présent à un enterrement surtout quand c’est celui de l’un de ses parents. On voit que ses filles agissent de cette manière uniquement pour leur réputation mais elles n’ont que faire de la mort leur père. Ensuite, Christophe prononce de bonnes paroles mais inutiles et redondantes sur le père Goriot ligne 12: “C’était un brave et honnête homme...fait de mal”. C’est un mensonge, on voit qu’il ne connaissait pas réellement le père Goriot, ce portrait est ironique. Cela montre l’hypocrisie de Christophe qui voulait se montrer poli à l’égard du père Goriot mais c’est encore pour une histoire d’agent. Pour finir même l’église est hypocrite et semble rendre ce service uniquement pour l’argent “donnèrent tout ce qu’on peut avoir pour 70 franc” (l.14). Tout cela est contraire aux principes fondamentaux de l’église. Il y a une négation restrictive: “il n’y avait qu’une seule voiture de deuil” (l.17) qui montre que le minimum est fait par politesse et l’expression “consentirent” (l.18) nous confirme que cela est fait sans aucune envie.

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