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L'artiste en saltimbanque

Étude de cas : L'artiste en saltimbanque. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Avril 2018  •  Étude de cas  •  1 504 Mots (7 Pages)  •  850 Vues

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François                                                                        le 04/03/2018

de Francqueville                         Français

1ère L                                        Corpus sur l’artiste saltimbanque

Ce corpus est composé de quatre poèmes, le premier, de douze strophes de Banville tiré des Odes funambulesques est intitulé le Saut du tremplin. Il met en scène un artiste, un clown admiré par son public à qui il offre le rêve du spectacle. Le second texte est de Baudelaire, c’est un poème en prose qui a pour titre le Fou et la Vénus. Il montre sous forme allégorique la condition du poète, comme celui qui est là pour amuser et qui ne peut pas gouter aux plaisirs. Verlaine s’identifie à son Pierrot, poème issu du recueil Jadis et naguère où il décrit l’artiste oublié et rejeté. Enfin dans un poème plein d’entrain, Crépuscule, Apollinaire nous dévoile le portrait de l’artiste comme personnage intemporel qui est le prophète d’un monde toujours meilleur. Ces quatre poèmes nous donnent une image de l’artiste. Quel portrait nous proposent-ils ? Dans un premier temps nous verrons un portrait de l’artiste comme un homme différent, puis comme un prophète et une vedette, enfin un portrait de l’artiste ignoré et oublié.

Le poète, l’artiste en général, est celui qui nous explique la vie, l’homme et tout ce qui l’entoure par un langage qui lui est propre. L’artiste, comme nous le montrent ces quatre poèmes, est un être différent, c’est-à-dire qu’il se distingue des autres hommes. Apollinaire parle de l’artiste comme d’un saltimbanque, d’un bohémien, qui apparaît nomade et mystérieux aux yeux des hommes, il est représenté comme un être qui côtoie un monde imaginaire fantastique : « Quelques fées et les enchanteurs » (l.12). Comme le suggèrent Banville et Baudelaire, l’artiste vient du ciel ou en est proche : « étoile, crépusculaire, azur, ciel pur, lunaire », il est l’homme inaccessible qui rêve et appartient à un autre monde. Dans les poèmes de Verlaine, Baudelaire, Apollinaire et Banville, l’artiste a une figure allégorique, imaginaire, ou alors porte un masque qui le rend méconnaissable de sa condition homme : il est Pierrot, Vénus, Clown… C’est ce caractère qui l’éloigne de notre humanité et fait de lui un être inaccessible. Cet artiste perd son humanité car ceux qui le regardent l’admirent et ne le voient pas comme un homme mais comme un magicien. Ces poèmes nous donnent une image de l’artiste différente des autres hommes.  Dans les poèmes de Baudelaire et de Banville, la figure de l’artiste évolue ensuite. Pour Apollinaire l’artiste n’est pas un homme comme les autres, alors que pour Banville l’artiste est d’abord un homme puis devient par la suite un être hors du commun, un artiste. C’est le schéma inverse pour Verlaine car selon son expérience personnelle, il fut d’abord artiste comme Pierrot auquel il s’identifie, puis fut ensuite un homme, mais un homme misérable : « Ce n’est le rêveur lunaire du vieil air / Et son spectre aujourd’hui nous hante, mince et clair. » vers 1 et 4.

Ces poèmes nous proposent un autre visage de l’artiste, qui est celui de l’artiste comme un message un prophète dans le monde. Apollinaire dans son poème utilise un peuple nomade pour parler de l’artiste c’est-à-dire en quelque sorte, que l’artiste est celui qui n’appartient pas au temps, il parle aussi des rêves des enfants et du ciel constellé. L’artiste est intemporelle, il n’appartient pas à une époque, le poète est celui qui est toujours en mouvement. Il est le prophète, qui appelle à une sagesse simple. Apollinaire nous montre dans son poème le visage de l’artiste comme prophète, il reçoit du ciel et transmet au monde un message que lui seul entend et comprend, par le rêve et par la proximité du ciel et des étoiles. Banville et Apollinaire nous parle aussi de l’artiste qui transmet  un message : c’est un prophète. « Parlait bas en langue inconnue. » ou alors dans un langage « trismégiste »   L’artiste reçoit et transmet ce langage inconnu, il nous explique l’imaginaire par la poésie, il est le magicien des mots. Le clown de Banville à le désir d’aller toujours plus haut  mais il est retenu par la pesanteur terrestre : les expressions qui jalonnent le poème « si haut, plus haut, plus loin », nous montre bien cette envie toujours plus forte de gloire. Ce clown  vedette est le prophète d’un monde meilleur, un monde utopique. C’est une échappatoire vers le haut vers l’espoir, avec l’artiste témoin d’espérance qui traverse tous les temps, aussi comme dans le texte d’Apollinaire Banville utilise un présent et un passé d’éternité. Enfin l’artiste messager et  vedette est porté par la figure de la Vénus de Baudelaire : « Mais l’implacable Vénus regarde au loin je ne sais quoi avec ses
yeux de marbre » (l.25). Comme nous le montre Baudelaire l’artiste est celui qui passe un message capable de faire étinceler, d’exciter, de bruler de désir les hommes. L’artiste est une vedette car il possède des capacités que les autres n’ont pas : il rend visible ce qui est invisible aux autres hommes, le poème de Banville tout comme celui d’Apollinaire montre le visage de l’artiste qui vend du rêve à un monde qui le regarde et l’interroge, c’est son rôle de messager.

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