L'arrogance des forts dans les fables de La Fontaine
Synthèse : L'arrogance des forts dans les fables de La Fontaine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar claire.roux • 16 Avril 2020 • Synthèse • 1 223 Mots (5 Pages) • 2 587 Vues
Dans le livre 1 des Fables de La Fontaine, trois fables présentent un défaut moral, l’arrogance : « La Génisse, la Chèvre et la Brebis, en société avec le Lion » (fable 6) « Le Loup et l’Agneau » (fable 10), « Le Chêne et le Roseau » (fable 22).
« La Génisse, la Chèvre et la Brebis, en société avec le Lion » (fable 6) raconte l’histoire d’une Génisse, une Chèvre et une Brebis qui se sont associées avec un Lion pour fonder une société équitable. Mais lors du partage d’un cerf attrapé par la Chèvre, le Lion décide de garder les quatre parts pour lui. La morale implicite de cette fable est que d’être allié avec le plus fort peut être risqué car il peut profiter de sa supériorité pour s’attribuer tous les droits.
Cette fable évoque la société du XVII ème siècle dans laquelle Louis XIV exerce une monarchie absolue en s’attribuant tous les pouvoirs. Le lion exerce un pouvoir violent sur une communauté pacifiste pleine de bonnes intentions ce qui évoque aussi la noblesse qui s’attribue des privilèges sur le Tiers états.
« Le Loup et l’Agneau » (fable 10) raconte l’histoire d’un Loup et d’un Agneau qui se désaltèrent dans le même cours d’eau. L’agneau est en aval mais le Loup décide que ça le dérange. Tout montre que l’agneau est innocent mais le Loup décide de le punir même si ses arguments sont infondés. La morale de cette fable est explicite et annoncée dès le début « La raison du plus fort est toujours la meilleure ». Même s’ils ont raison, les faibles auront toujours tort face aux plus forts.
Cette fable dénonce la partialité de la justice de l’époque de La Fontaine qui donne plus facilement raison à un noble face à une personne du peuple.
« Le Chêne et le Roseau » (fable 22) est une conversation entre un Chêne et un Roseau. Le Chêne plaint le Roseau qu’il trouve fragile peu gâté par la nature car il plie sous le poids d’un petit oiseau ou d’une brise légère alors que lui y résiste fièrement sans frémir. Le roseau répond habilement et suggérant que l’avenir prouvera peut-être que sa souplesse est en fait sa force. Un violent vent de tempête souffle. Il courbe le roseau et déracine le chêne. La morale implicite de cette fable est qu’il faut rester modeste et na pas se laisser aveugler par son orgueil car le faible est prudent, il s’adapte plus facilement et peut plier pour contourner une difficulté.
La Fontaine donne ici une leçon de vie à valeur éducative toujours d’actualité mais cette fable peut aussi avoir un aspect autobiographique pour La Fontaine. Le chêne représente le protecteur de La Fontaine, Fouquet. Arrogant et trop fier de sa puissance symbolisée par son château de Vaux-Le-Vicomte, il a été emprisonné par le roi. La Fontaine est comme le roseau, il sait qu’il doit se montrer prudent et plier si nécessaire s’il veut garder les faveurs du Roi.
Ces trois fables opposent un ou plusieurs personnages faibles à un personnage fort : trois faibles herbivores génisse, chèvre et brebis s’opposent à un carnivore le lion, un agneau innocent et jeune s’oppose à un loup qui est son prédateur, un roseau frêle et pliable s’oppose à un chêne résistant et stable. Dans ces trois fables, le personnage fort est arrogant.
Le Lion est orgueilleux, il est présenté comme un « fier Lion » L2, dans les prétextes qu’il donne pour garder chaque part il est prétentieux : il avance son statut de « Sire » L10, il est vaniteux, il se considère comme « le plus fort » L15, et « le plus vaillant » L16. L’utilisation de ces deux superlatifs montre qu’il se place au-dessus de tous. Il méprise ses partenaires en leur rappelant sa force et sa supériorité lorsqu’il les menace de les étrangler L18. Cette vanité est renforcée par l’emploi des pronoms personnels « à moi » L11, « me » L14 et plusieurs fois « je » : « je m’appelle » L12, « je prétends » L16, « Je l’étranglerai » L18 qui donnent encore plus d’importance à sa personne et expriment son arrogance.
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