Koltes

Commentaire littéraire :

Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès      

        Le texte de Koltès met en scène dans sa pièce un jeune homme de vingt-quatre ans, d'une extrême violence et nervosité. Zucco fait irruption au domicile de sa mère après s’être échappé d'une prison. L'intrus, se comportant comme un tyran domestique, finira par assassiner sa propre mère. D'emblée, nous sommes frappés par l'insignifiance de ce personnage impulsif, au vocabulaire appauvri, réclamant avec une insistance presque obsessionnelle son treillis oublié. Mais aussi par la brutalité sans concession de cette jeune crapule.

        Nous nous demanderons donc comment Koltès met en œuvre l'aspect tragique de la pièce.

        Dans une premier temps, nous nous pencherons sur le portrait de ces deux personnages:un sociopathe sans pitié élevé par une mère complètement dépassée par les événements. Dans un deuxième temps nous nous intéresserons sur les sentiments éprouvés par le lecteur que nous apporte cet affrontement mère/fils. Ce texte de Koltès nous invite à réfléchir sur la folie du crime et aussi sur la souffrance des familles connaissant une histoire similaire.

        Tout d'abord l'aspect tragique est mit en place par le fait d'avoir une mère souffrante et triste et de voir que son propre fils n'en n'a guère à faire. Nous observons que Koltès ici met en œuvre deux personnages opposé, l'un sans retenue et sans pitié prêt à tout pour obtenir ce qu'il désir, et l'autre impuissante se posant des questions sur son existence.

        On remarque que Zucco est l'opposé de sa mère de part son portrait de tueur en série. Cela est visible dès la première phrase ou Zucco tétanise sa mère « N'aie pas peur de moi, maman. J'ai toujours été doux et gentil avec toi. »(l.1) qui montre ici que Zucco est une personne que l'on craint de peur de mourir, nous voyons que Zucco insiste sur le fait qu'il est gentil avec sa mère ce qui nous invite à croire qu'il ne l'ai sûrement pas avec d'autres. Ensuite nous voyons dans la ligne 2 « Pourquoi aurais-tu peur de moi ? Pourquoi est-ce que tu ne me donnerais pas mon treillis ?» qui est une anaphore avec la répétition du mot « Pourquoi » en début de phrase. De plus on constate aussi « J'en ai besoin, maman j'en ai besoin »(l.3) qui est un procédé qui montre clairement que Zucco est un personnage impulsif, se répétant et n'aillant aucune patience. Ensuite nous pouvons poursuivre avec la violence de ce personnage comme nous le montre le passage « Comment tu veux que j'oublie que tu as tué ton père, que tu l'as jeté par la fenêtre, comme on jette une cigarette ? » qui sont les paroles de sa mère qui elle, insiste sur l'assassinat de son mari, du propre père de Zucco qui lui n’éprouve aucuns remords car la seule chose qui l’intéresse c'est de récupérer son treillis. Toute la scène est construite autour d'un vêtement à récupérer : le treillis. Le treillis de camouflage ne relève pas que du cliché ou du stéréotype. Ici le treillis que Roberto Zucco convoite tant au point de tuer c'est pour qu'il se sente bien dans sa peau, c'est un sociopathe sans pitié avec une soif de puissance, le treillis lui donnerais l'impression d’être supérieur aux autres, une impression de domination. Une domination qu'il exerce déjà sur sa mère.

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