« Je vous envoie un bouquet » Pierre de Ronsard
Discours : « Je vous envoie un bouquet » Pierre de Ronsard. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lydiaaam • 22 Avril 2022 • Discours • 4 549 Mots (19 Pages) • 598 Vues
Texte bac n°1
« Je vous envoie un bouquet » Pierre de RONSARD
Extrait du recueil Continuation des Amours, 1555 XVIe siècle= Renaissance, influence de la culture italienne
Problématique possible : Comment sentiment amoureux et mélancolie du temps qui passe se mêlent-ils dans la tradition poétique ?
Introduction
Ce sonnet correspond aux sonnets italiens dans la tradition du poète Pétraque au XVe siècle.
Poème composé en décasyllabe, c’est un sonnet ( 2 quatrains et 2 tercets). Rimes embrasées dans les quatrains, rimes croisées er suivies dans les tercets. Le poète s’adresse à une femme pour lui témoigner son amour.
1er mouvement : dans les 2 quatrains : Le poète rend hommage à la beauté de la femme en la comparant à une fleur, mais il l’averti en lui disant que sa beauté est éphémère.
2e mouvement : dans les 2 tercets sauf le derniers vers (14) : Le poète évoque le temps qui passe et la mort qui est inévitable pour tout homme.
3e mouvement : dans le dernier vers (14) : c’est une invitation à l’amour que le poète fait à la femme.
1er mouvement vers 1 et 2
Je vous envoi un bouquet que ma main Vient de trier de ces fleurs épanies
« bouquet » à la place centrale du vers « que ma main vient de trier de ces fleurs épanies » est une proposition relative
Ces vers sont une image concrète de : -la situation du poète, il s’adresse à quelqu’un comme le montre les pronoms je/vous juxtaposés qui soulignent la proximité entre le poète et la personne à qui il s’adresse. -de son sentiment en décrivant son geste qui correspond à la posture d’un amoureux qui présente son hommage à sa bien aimée par l’offrande d’un bouquet (=son geste). Geste simple et significatif du sentiment et de l’attention d’un homme envers une femme, cadeaux traditionnel et délicat qui à valeur de distinguer la femme parmi les autres, valeur de déclaration amoureuse. C’est un geste qui rappelle la « fin amor » = l’amour courtois du chevalier pour sa dame, on a mise en scène de l’amour à travers ce geste.
La proposition relative suggère que le poète s’est impliqué personnellement dans le choix des fleurs ce qui se remarque grâce au verbe « trier ». « revient de » donne l’idée qu’il s’est empressé d’envoyer les fleurs à peine cueillies. La mise en scène de « la main » suggère le désir de rapprochement physique, de geste sensuel. Mais « épanies » suggère de la mélancolie car offrir des fleurs au summum de leur beauté fais prévenir qu’elles sont sur le point de faner, qu’elles sont juste à la veille de leur déclin.
Vers 3 et 4
Qui ne les eût à ce vêpre cueillies Chutes à terre elles fussent demain.
Le subjonctif passé ( cueillies) introduit une hypothèse qui change le message et le sens du texte. « J’ai cueillis ce bouquet pas seulement pour vous l’offrir comme un hommage mais aussi pour vous faire comprendre quelque chose » ce message est exprimé à travers le destin brutal des fleurs, la rapidité de la chute + la rapidité du déclin évoqué : il n’y a qu’une nuit entre le plein épanouissement des fleurs et le moment où elles fanent, si personne ne les avait cueillis ce soir elles seraient tomber à terre demain, les étapes de la vie d’une fleur sont vues en accélérer. A travers l’évocation du destin de ces fleurs, ces vers sont une introduction à une tonalité sombre, inquiétante. En filagramme, c’est le thème de la mort qui est introduit indirectement. On à l’impression que le vers 4 vient casser la vision idyllique des fleurs dans le jardin. La vision du jardin fleuris est casser par le vers 4.
2e quatrain – vers 5 à 8
Cela vous soit un exemple certain Que vos beautés, bien qu’elles soient fleuries, En peu de temps cherront toutes flétries, Et, comme fleurs, périront tout soudain.
Dans ce quatrain on a la vision brutal du flétrissement des fleurs, cette vision s’impose er de manière dramatique car cette vision est la métaphore de l’existence d’une femme dont la beauté est abimée par le temps qui passe. Le temps qui passe est évoqué grâce à l’antithèse fleuries / flétries à la rime, l’opposition est forte surtout que se sont des paronymes ( mots qui se ressemblent ) et peuvent être confondus. La métaphore permet d’exprimer une mise en garde. « cherront » ( =le verbe choir au futur) rappelle le déclin déjà évoqué au vers 4 + la comparaison « comme fleurs périront » explicite la métaphore et dans le quatrain, semble insister pour exprimer l’avertissement que sa jeunesse et sa beauté sont fragiles comme celles des fleurs. Le vers 5 exprime l’avertissement par une tournure au subjonctif qui indique la nécessité de la prise de conscience. Le poète veut dire : « Il faut que cela vous soit… » L’atmosphère de ce quatrain est assombri par l’idée de fatalité du destin. La subordonné de concession « bien que » vers 6, montre qu’il est inévitable que la femme subisse le sort de la fleur.
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