J'accuse de Zola
Commentaire de texte : J'accuse de Zola. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Dora Benoit • 26 Mai 2018 • Commentaire de texte • 720 Mots (3 Pages) • 5 016 Vues
Commentaire :
Introduction:
J'accuse ! est le titre d'une lettre ouverte écrite en 1898 par Emile Zola, écrivain naturaliste engagé dans la lutte pour réhabiliter l'officier Alfred Dreyfus, injustement condamné par les tribunaux de l'armée française pour traîtrise envers sa patrie. Dans cette lettre adressée au président Félix Faure, Zola dresse surtout un violent réquisitoire contre ceux qui ont dégradé et banni Dreyfus. Il emploie une argumentation implacable au service d'une exigence de vérité…
- Une lettre éloquente :
- A/ La théâtralité de Zola :
- oralité du texte (ponctuation ! ? ; enchaînement des phrases, syntaxe, succession de phrases juxtaposées)
- mise en scène de l’histoire, il adopte tous les points de vue : l’opinion publique, l’Etat-Major, la sienne
- organisation du texte : reconstruction de l’histoire / la rumeur / les faits ⇒ conclusion
- B/ L’implication de l’auteur :
- « je » → Zola défend en accusant
- modalisateurs d’obligation : « il faut » ; de certitude « il est certain » → donne son point de vue
- « nous » ; « honnête gens » → Zola porte-parole du peuple
- termes forts « révolte » et « l’indignation » + exclamations et interjections « Non !» ; « Ah ! » → Zola se bat pour le cause, c’est un Dreyfusard
- La mise en scène d’un procès :
- A/ Une procédure mystérieuse :
- « on » = pronom indéfini
- question rhétorique « Est-ce donc vrai, les choses indicibles, les choses dangereuses, capables de mettre l’Europe en flamme, qu’on a dû enterrer soigneusement derrière cet huis-clos ? » anaphore de choses → actes dont Dreyfus est accusé sont entourés par le secret
- hyperboles « le plus absolu » →désigne le huis-clos
- champ lexical du secret : « silence » ; « enterrer » ; « mystère » ; « indicibles » ; « huis-clos » x 2
⇒ Il a fallu camoufler le jugement afin de le mener celons ce qui était convenu : rendre Dreyfus coupable à la place d’un autre.
- B/ L’acharnement de l’Etat-Major :
- disproportion 1 homme (Dreyfus) / multitude (les experts, 23 officiers venus témoigné)
- les 14 chefs d’accusation qui ne sont en fait qu’une seule accusation celle du « bordereau » → tous les moyens ont utilisés pour rendre Dreyfus coupable
- ironie dans la phrase : « Un traître aurait ouvert….de mystère plus étroite » → précautions excessives
- rythme ternaire de la dernière phrase → acharnement à accuser Dreyfus + accumulation des actions de l’Etat-Major
- anaphore du mot « crime » → quoique face Dreyfus, il est condamné
- Le réquisitoire de la justice :
- A/ La mise en évidence de la manipulation de l’opinion publique :
- joue sur la peur avec le champ lexical de la terreur : « infamie » ; terrible » ; « monstrueuse » ; « stupeur »
- efficacité de la manipulation « naturellement » + emploie du futur « voudra » ; « applaudira » → réaction de cause à effet
- Zola s’appuie sur la raison donc sur des faits : chiffres ; noms
- utilise l’ironie oxymore « prodige d’iniquité » → interroge le lecteur
- B/ Dreyfus, un homme jugé d’avance :
- logique de l’accusation de crime ridiculisée jusqu’à l’absurde « il ne se trouble pas ; il se trouble, crime » → 2 causes différentes produisent le même effet
- acte d’accusation réduit au « néant » ; « une seule » le bordereau
- disproportion accusation décrédibilisée / peine (île du Diable + « expiation ») → Dreyfus devient une figure christique
Conclusion :
Les preuves irréfutables énoncées par un Zola qui se fait justicier de l'humanité entière porteront leurs fruits : Dreyfus sera réhabilité et réintégré dans l'armée en 1906 mais son plus célèbre défenseur mourra en 1902 d'asphyxie dans son appartement parisien, sans que l'on sache si ce décès était d'origine criminelle ou accidentelle.
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