Incipit Candide, Voltaire

Fiche révision n°1: Incipit de Candide

Le XVIIIème siècle est animé par les philosophes des lumières qui ont pour but d’éclairer le peuple. De grand penseurs défendent plusieurs valeurs fondamentales, telles que la liberté, l’égalité et la tolérance, qui seront plus tard portées par la révolution française. Voltaire de son nom François-Marie Arouet est le chef de fil de ce mouvement en s’illustrant notamment dans l’affaire Callas et celle du Chevalier de la Barre. Il a participé à l’écriture de l’Encyclopédie, il a également rédigé des poèmes, des pièces de théâtre mais aussi des contes philosophiques comme Candide ou l’Optimiste. Celui-ci a été publié en 1759, il raconte les aventures d’un jeune héros naïf qui va découvrir la dure réalité du monde. Nous sommes au chapitre I, page 43, ligne 1 à 62, l’incipit, le narrateur présente le décor et les personnages dont Candide, le jeune héros éponyme, qui se fera chasser du château. Comment Voltaire parodie les codes de l’incipit du conte pour proposer une satire philosophique et sociale ?

Tout d’abord nous allons observer comment Voltaire détourne le conte ; puis nous analyserons la critique sociale qui vise l’ordre de l’ancien régime ; et enfin nous nous attarderons à étudier la parodie du discours philosophique à partir de la doctrine de Pangloss.

I) Le détournement du conte

A) un incipit qui a l’apparence du conte

Incipit respectant les règles du schéma narratif :

(Situation initiale (L 1 à 51) : utilisation de l’imparfait pour décrire le décor ; formule inaugurale ; cadre spatial évoquant un univers merveilleux ; cadre temporel indéterminé ; personnages à l’allure d’un CM (nobles, domestiques…), stéréotypés (noms explicite ex : Candide ; statuts exagérés…) ; personnages sans épaisseur psychologique.

(Élément perturbateur (l 52) : annotation temporelle « un jour » qui rompt le récit tout comme le changement de temps.

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B) Mais Voltaire détourne ces codes pour les parodier

Noms des perso qui font sourire le lecteur. Leur choix est ironique :

(Cunégonde : nom pompeux qui résonne avec dévergonde

(Pangloss : nom signifiant « tout langage » qualifiant son verbiage pédant et absurde

(Le baron Thundertentronckh : « thunder » signifie « tonnerre »

Élément perturbateur sous forme de scène grivoise ( Pangloss et la servante exerçant une leçon de physique expérimentales ( euphémisme qui désigne un rendez-vous galant. Cette grivoiserie perturbe Cunégonde et son agitation est désignée par « elle observa sans souffler » ; « elle s’en retourna toute agitée, toute pensive, toute remplie du désir d’être savante » ( anaphore résumant son excitation. L’univers du CM se dégrade par cette tonalité grivoise qui vient colorer la narration.

Voltaire parodie le genre du conte merveilleux en mettant l’ironie au service d’une satire sociale.

II) Une critique sociale qui vise l’ordre de l’ancien régime

A) La critique sociale est facilitée par une focalisation interne ironique

Le narrateur feint d’adopter le pdv de Candide dans la description du château et dans le portrait des ses habitants. Le lecteur perçoit l’enthousiasme de Candide à l’égard de cette société dans l’utilisation d’hyperboles répétées qui s’accumules : « le plus beau des château » ; « le plus grand Baron de Vestphalie ».

B) Voltaire feint d’utiliser le pdv de Candide affin de démontrer que la Baronnie ne repose que sur des apparences

Décalage entre la description très méliorative de la baronnie et la basse réalité :

(Le baron est en fait prétention ( il se fait appeler « Monseigneur » ; il paraît ridicule aux yeux de ses serviteurs « qui riaient quand il faisait des contes » (L 17) ( sans doute pour le flatter ou s’en moquer ; de + le baron semble incapable d’assurer un train de vie conforme à son rang social puisque ses domestiques endossent plusieurs livrets :

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