Exemple de commentaire composé
Commentaire de texte : Exemple de commentaire composé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Madjiri7236 • 6 Avril 2019 • Commentaire de texte • 483 Mots (2 Pages) • 11 259 Vues
La conquête coloniale a provoqué un peu partout sur le continent des élans de résistance que certains écrivains n’ont pas manqué d’évoquer dans leur production. C’est dans cette tendance que s’inscrit Abdoulaye Mamani, figure majeure du champ littéraire africain d’expression française, avec notamment Sarraounia. Ce roman est publié en 1980 aux éditions de l’Harmattan. Les trois paragraphes extraits de cette œuvre évoquent l’atmosphère qui règne sur le village de Kalgo après un assaut militaire. Au fil du texte, le romancier met en relief la cruauté et l’immoralité de l’œuvre coloniale.
D’une part, l’extrait de Sarraounia met en relief la cruauté de l’œuvre coloniale. Elle est en effet responsable du pillage, de la dévastation du village mis en œuvre. C’est d’abord le champ lexical du feu composé des mots « brûlé », « calcinées », « fumée » et « consumés » qui attire l’attention du lecteur sur la destruction des infrastructures à laquelle se sont livrés les colonisateurs. Leur attaque a engendré un incendie qui a ravagé « les chaumes », « les hangars et les maisons ».
La dimension cruelle de la colonisation est de plus soulignée par les meurtres, les massacres commis dans « Kalgo la joyeuse ». Une hyperbole, « les rues du village sont jonchées de cadavres », traduit l’immensité du carnage exécuté par les « conquérants ». L’impressionnant champ notionnel de la mort qui domine le premier paragraphe avec des termes comme « funèbre », « cadavres », « agonisante », « lugubres » renforce cette atrocité. On le voit, le texte met en évidence la brutalité de la colonisation, mais il suggère aussi son caractère immoral.
Cette page permet d’autre part au romancier de rendre compte de l’immoralité de l’entreprise coloniale. On note tout d’abord que les colonisateurs se sont adonnés à la luxure. La proposition « ils ont forniqué toute la nuit » souligne leurs actes de débauche. Les « mercenaires de la colonne » sont ainsi coupables de viol sur leurs « captives ». Cette ignominie est ensuite renforcée par le comportement du « capitaine Voulet » qui, ainsi que le précise le narrateur, « caresse d’une main distraite la croupe » d’une fille prisonnière.
En outre, ce passage de Sarraounia évoque le caractère indécent des colonisateurs qui transparaît dans leur penchant pour l’alcool. Le lecteur perçoit ainsi leur état d’ébriété. Comme le sous-entend le groupe de mots « une bouteille de cognac à moitié vide », les membres de « la colonne » ont une inclination pour les boissons alcoolisées, une façon de festoyer, au moment où des gens meurent. Cela traduit bien leur absence de sens moral.
Ainsi donc, l’extrait du roman d’Abdoulaye Mamani présente un double intérêt. A l’évocation des crimes et destructions de la colonisation se mêle la relation de la dépravation des mœurs de ses acteurs de premier plan. Grâce à une écriture réaliste, Abdoulaye Mamani procède à la dénonciation du fait colonial .
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