Excipit l’étranger Albert Camus
Commentaire de texte : Excipit l’étranger Albert Camus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Gurz • 27 Juin 2018 • Commentaire de texte • 497 Mots (2 Pages) • 1 171 Vues
Les indices de l'excipit :
La solitude retrouvée du narrateur : exclusion des autres (« lui » mis en évidence et rejeté en début de phrase l.1), omniprésence du JE (davantage encore que dans l'incipit) + temps verbaux de l'introspection, de l'intériorité (passé composé et imparfait) + l'épuisement et le refuge dans le sommeil l.1-2 (comme dans le trajet qui le menait à Marengo au chapitre 1, 1° partie).
Le champ lexical de l'achèvement, de la fin : « la fin » l.9, « des vies s'éteignaient » l.10-11, « que tout soit consommé » l.17-18, « mon exécution » l.19. Son exécution publique doit permettre à Meursault de donner du sens l'absurdité de sa vie.
La référence au décès de la mère (qui ouvrait le livre : « aujourd'hui, maman est morte ») l.7-13 permet de « boucler la boucle » : Meursault explique pourquoi la vie et la mort de sa mère à l'asile de vieillards ne devaient pas susciter la tristesse. Il compare l'existence à un jeu l.9-10. Il se sent proche d'elle l.13-14 (parallélisme avec la ligne 12). Sorte d' « arrêt sur image » (nombreux repères temporels) : l.5-6 « à ce moment, et à la limite de la nuit », l.7-8 « pour la première fois, depuis bien longtemps ».
Pourtant cette fin ressemble à un début : l.10 « recommencer », l.12 et 13-14 « tout revivre », l.15-16 « je m'ouvrais pour la première fois », l.18-19 « souhaiter ». La mort de Meursault apparaît comme un nouveau départ.
II) La révolte et l'apaisement paradoxal :
Même refus du registre pathétique qu'au début : absence de sentiments personnels dans champ lexical de la sérénité : l.1 « retrouvé le calme », l.2 « dormi », « indifférent » l.7, « purgé du mal » l.14. Renoncement à la tristesse de la mort : le hurlement des sirènes annonçant des décès ne provoque aucun émoi chez lui l.6-7 (au contraire, évocation légère : « elles annonçaient des départs pour un monde » [euphémisme ; cf. l.10-11 « des vies s'éteignaient »]).
Poétisation du langage : nombreuses figures de style (comparaisons et métaphores), par exemple l.11 : « le soir était comme une trêve mélancolique ».
Intériorisation des sensations extérieures : l.2-3 « des étoiles sur le visage », accumulation de verbes d'action : l.3 « montaient jusqu'à moi », l.4 « rafraîchissaient mes tempes », l.5 « entraient en moi comme une marée » (comparaison). Puis mouvement inverse : élargissement cosmique (de l'individu au monde qui l'entoure) : l.4 « merveilleuse paix » (hyperbole méliorative) ; l.5 « été endormi » (la Nature ressemble à Meursault à cet instant), l.16 « tendre indifférence du monde » (oxymore) : communion extérieure avec la Nature.
Réconciliation dans la révolte : la révolte de Meursault monte d'abord sourdement : les anaphores l.10 « là-bas, là-bas aussi » (avec insistance grâce à l'adverbe « aussi ») et l.12 « personne, personne »
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