Etude linéaire d’un extrait d’Aline et les hommes de guerre de Karine Silla, 2020
Commentaire de texte : Etude linéaire d’un extrait d’Aline et les hommes de guerre de Karine Silla, 2020. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar shosho_p • 4 Novembre 2022 • Commentaire de texte • 1 137 Mots (5 Pages) • 504 Vues
Etude linéaire d’un extrait d’Aline et les hommes de guerre de Karine Silla, 2020
Introduction :
Karine Silla, actrice, réalisatrice et écrivaine française, publie en 2020 le roman Aline et les hommes de guerre où elle raconte la vie d’Aline Sitoé Diatta, une Sénégalaise engagée. Dans l’extrait proposé, Aline âgée alors de 10ans, dialogue avec son voisin, Diamacoune, qui lui raconte l’expérience qu’il a vécue pendant la guerre 1914-1918, expérience à la fois traumatisante et édifiante. Comment l’absurdité de la guerre, l’horreur et la souffrance partagées favorisent-elles la fraternité entre les hommes ? L’étude linéaire suivante évoquera d’abord les yeux différents des peuples pour un même regard puis elle s’intéressera au partage, à la solidarité et à la fraternité
Plan :
I/ Des yeux différents pour un même regard.
Le complément circonstanciel de lieu « dans les tranchées » plonge le lecteur dans l’atmosphère de la guerre où les différences s’annulent comme l’indique l’anaphore de la négation partielle « il n’y avait plus » qui sonne comme une incantation. L’union est montrée par l’emploi de « nous » et « tous » : en effet un point commun unit les colons et les nègres : la prise de conscience de leur mortalité, de leur humanité, renforcée par la métaphore « à l’orée de la mort » qui montre la proximité et l’omniprésence de la mort. Diamacoune compare la couleur de peau et la couleur des yeux et montre que celles-ci n’ont aucune valeur en utilisant la négation totale « n’avait pas » : la mort rend les hommes égaux. La réflexion enfantine d’Aline : « Pourquoi les blancs ont les yeux de toutes les couleurs » apporte un peu de légèreté au discours très grave de Diamacoune. Alors que celui-ci s’évertue à annihiler les différences, l’enfant distingue les « blancs » et leurs « yeux de toutes les couleurs » qui semble l’émerveiller. Diamacoune n’élude pas la question de l’enfant mais y répond avec poésie et douceur à l’aide d’une énumération contenant des comparaisons et des métaphores : « des dorés comme le miel que tu savoures ». Aline associe la couleur des yeux avec le ciel et avec Dieu ; sa naïveté est touchante et elle admire ce qu’elle ne connait pas et qui lui semble extraordinaire, conférant à la couleur la possibilité d’un rapprochement divin. Le voisin d’Aline ne veut pas briser son imagination et ses rêves en lui répondant « je ne sais pas… ». Cependant, il ramène le sujet à la réalité de la guerre et aux conditions de vie difficiles avec l’antithèse « ternis » et « brillant » qui qualifient les yeux : la faim, la soif, besoin naturels et humains, se lisent dans le regard ; la couleur des yeux, et par contamination, celle de la peau, passent au second plan : seule importe l’humanité, commune à tous. Le champ lexical du regard est très présent dans ce début de texte : les sentiments passent par les yeux, chacun à un regard différent mais tous portent le même sur la guerre. Diamacoune insiste sur la solidarité dans la misère et développe l’idée de la franchise et de l’affrontement avec la négation : « personne ne fuyait le regard ».
II/ Partage, solidarité
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