Etude Marguerite Duras

Etude linéaire n*10

Introduction

                Marguerite Duras, C’est entrer dans un univers durassien, où nous lisons des textes exceptionnels l’un par rapport à l’autre. Depuis ces premiers romans, elle tente toujours d’une manière directe ou indirecte d’introduire l’histoire de sa vie dans ses récits, dans lequel les techniques d’écriture changent et prennent à chaque fois une nouvelle représentation. La deuxième moitié du xxe siècle voit à la fois l’avènement du Nouveau Roman et l’explosion de l’art cinématographique, deux phénomènes auxquels Marguerite Duras participe activement. 

 Marguerite Donnadieu, née en 1914 à Gia Dinh, en Indochine, est issue d’une famille d’enseignants modestes d’origine française. La petite Marguerite, fille de sept ans et ses deux frères devinrent très tôt orphelins de père. Loin de leur pays natal ils continuèrent à survivre avec leur mère Marie Legrand en Indochine, et vécurent dans l’absolue pauvreté.

Sa mère, fut le personnage dont elle était obligée de tenir compte dans sa vie, plus particulièrement dans Un Barrage Contre le Pacifique (1950) La mère, est un personnage toujours présent, aimé et détesté, à la fois, que M. Duras représente à chaque fois différemment. Son roman, Un barrage contre le pacifique, est un récit autobiographique imprégné de réalisme, qui évoque sa jeunesse. Il raconte l’histoire d’une mère veuve avec ses deux enfants Joseph (20ans) et Suzanne (17ans) qui vivent isolés à Kam situé en Indochine dans un bungalow dont la construction n’est pas finie et ils ont une concession incultivable. Les thèmes principaux de ce roman sont l’amour, le malheur et la politique. Le passage étudié se situe au chapitre deux de la première partie de l’œuvre. Nous nous demanderons qu’est-ce la richesse pour chacun des personnages. Dans un premier temps nous étudierons l’amour perçu par les personnages et la séduction de M.Jo envers Suzanne (ligne1/16). Puis nous analyserons les personnages intéressés par la richesse dont la limousine de M.Jo (ligne17/38).

             La franchise démesurée confère généralement un caractère enfantin aux protagonistes du clan familial : « Vous habitez la région ? » (ligne1)/ « oui, on est d’ici. C’est a vous l’auto qui est en bas ? » (ligne2)/ « Vous me présentez sous le nom de M.Jo. » (ligne3)/ »Elle vient d’où ? Elle est formidable. »(ligne4)

Le caractère enfantin de Suzanne, qui rencontre Monsieur Jo pour la première fois, tient du fait qu’elle réponde directement et uniquement à l’objet de son désir, sans se préoccuper de son interlocuteur. De plus Marguerite Duras semble renouveler les formes traditionnelles du théâtre aussi par la fonction qu’elle attribue aux indications scénique. La voix didascalique peut ajouter des renseignements sur les conditions sociales et affectives des personnages.

Les dialogues qui émaillent le texte relèvent plus de la description qu’un échange verbal classique. En effet, c’est précisément le recours au mode descriptif qui indique l’éveil de la sensualité féminine. Le récit comporte donc  certes sporadiquement, mais dans une proportion significative, des passages descriptifs particulièrement focalisés sur le corps de la femme. La description de la féminité s’opère de la faveur d’une pluralité de verbes de perception (visuel notamment) qui jalonnent le récit. Le registre de séduction y est prégnant : « Une belle fille comme vous doit s’ennuyer dans la plaine… dit doucement M.Jo non loin de l’oreille de Suzanne. »(ligne9/10)

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