Etude Linéaire incipit "Aux Champs", G. Sanian
Commentaire de texte : Etude Linéaire incipit "Aux Champs", G. Sanian. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar geraldinesanian • 17 Octobre 2019 • Commentaire de texte • 1 834 Mots (8 Pages) • 8 814 Vues
LECTURE LINEAIRE EXTRAIT 1 AUX CHAMPS
G.SANIAN
Citation et relevés | Procédés | Interprétation |
PARAGRAPHE 1 ET 2 : UN CADRE REALISTE ligne 1 à 13 | ||
« Les deux chaumières étaient côte à côte » (l.1) au pied d’une colline, proche d’une petite ville de bains. (l.1-2) | - cadre spatio temporel - imparfait > temps de la description - énumération | description précise du cadre et de l’emplacement des maisons l’une par rapport à l’autre précision sur l’endroit ou se trouvent les maisons (précision géographique) > ancrent le récit dans la réalité |
Les deux paysans besognaient dur sur la terre inféconde pour élever tous leurs petits. |
| La présentation que fait Maupassant des deux familles, et le lexique utilisé à connotation péjorative, insistent sur la pauvreté dans laquelle se trouve les familles, ainsi que sur le caractère habituel des travaux qu’ils accomplissent quotidiennement. |
Chaque ménage en avait quatre. |
| Présentation des familles l’une par rapport à l’autre. |
Devant les deux portes voisines toute la marmaille grouillait du matin au soir. |
| présentation des enfants avec des termes peu valorisants + famille trop nombreuse qui fait beaucoup de bruit |
Les deux ainés avaient six ans et les deux cadets quinze mois environ ; |
| présentation des enfants des familles de façon parallèle = même type de ménage Parallélisme crée un effet d’harmonie |
les ménages et ensuite les naissances, s’étaient produits à peu près simultanément dans l’une et l’autre maison |
| sommaire pour résumer la vie des paysans |
Les deux mères distinguaient à peine leurs produits dans le tas ; et les deux pères confondaient tout à fait. |
| Les enfants sont assimilés à des objets, de plus ils sont nommés avec un lexique très péjoratif qui suggère qu’ils ne sont pas individualisés mais considérés comme un tout |
Les huit noms dansaient dans leur tête, se mêlaient sans cesse ; et, quand il fallait en appeler un, les hommes souvent en criaient trois avant d’arriver au véritable. |
| Les enfants ne sont jamais appelés par leurs prénoms, ils sont confondus, cette phrase appuis l’hypothèse de la précédente phrase : enfants ne sont pas individualisés |
La première des deux demeures en venant de la station d’eaux de Rolleport, était occupée par les Tuvache qui avaient trois filles et un garçon ; l’autre masure abritait les Vallin qui avaient une fille et trois garçons. (l.11) |
| Le cadre spatio temporel se précise de plus en plus. Il s’agit là d’une volonté d’ancrer le récit dans la réalité = caractéristique du réalisme. L’auteur a encore recours au parallélisme pour présenter nos deux familles, avec cette fois un parallélisme aussi dans le nombre d’enfants (3 filles d un côté, 3 garçons de l’autre …) |
Dans ce premier mouvement, l’on nous présente deux familles de paysans qui se ressemblent. La construction du récit se fait d’ailleurs avec beaucoup de parallélismes de construction qui visent à nous montrer l’harmonie dans laquelle vivent ces deux familles. Il s’agit aussi pour l’auteur d’insister sur ces similitudes. De plus, nous avons pu constaté l’utilisation d’un vocabulaire péjoratif pour désigner les enfants, visant à les présenter plutôt comme un troupeau d’animaux. Ceci a pour effet de les déshumaniser aux yeux du lecteur. | ||
PARAGRAPHE 3 : UN MOMENT DU QUOTIDIEN ligne 14 à 25 | ||
Tout cela vivait péniblement de soupe, de pommes de terre et de grand air. |
| L’adverbe connote péjorativement le sens de la phrase. Le narrateur semble connaître les émotions des personnages = narrateur omniscient. « Tout cela » = les familles semble vivre avec très peu de provisions, dans la pauvreté. |
A sept heures, le matin, puis à midi, puis à six heures, le soir, les ménagères réunissaient leurs mioches pour donner la pâtée, comme des gardeurs d’oies assemblent leurs bêtes. |
| Cadre spatio temporel précisé sur le moment des repas d’une journée. On met donc ici l’accent sur ce moment, on représente un détail du quotidien ce qui est très fréquent dans le réalisme. (cf tableaux « la becquée ») En comparant les enfants à des animaux, Maupassant précise le champ de la représentation que nous devons avoir de ces enfants ; notre imagination se trouve « ouverte » et l’image est d’autant plus frappante. Le moment du repas semble alors une réelle corvée à la fois pour les parents mais aussi pour les enfants. |
Les enfants étaient assis, par rang d’âge, devant la table en bois, vernie par cinquante ans d’usage. |
| L’imparfait à la voix passive signale la passivité des enfants dans l’action du repas. Le narrateur par quelques indices parsemés au fil du texte aide le lecteur dans sa représentation de la scène. Il sait tout de leur vie. |
Le dernier moutard avait à peine la bouche au niveau de la planche. |
| C’est la première fois depuis le début qu’un enfant est désigné de façon singulière, même s’il s’agit d’une périphrase. Cela montre certainement que dans la suite du récit il aura une importance= mise en relief. + précision sur sa taille = le plus jeune enfant ? |
On posait devant eux l’assiette creuse pleine de pain molli dans l’eau où avaient cuit les pommes de terre, un demi-chou et trois oignons ; et toute la ligne mangeait jusqu’à plus faim. |
| Le narrateur décrit avec précision la nourriture qui est servie lors des repas. Le rythme ralentit pendant ces explications |
La mère empâtait elle-même le petit. Un peu de viande au pot-au-feu, le dimanche, était une fête pour tous ; et le père, ce jour-là s’attardait au repas en répétant : « je m’y ferais bien tous les jours. » |
| L’enfant est encore désigné de façon singulière. La nourriture est encore abordé mais cette fois il s’agit d’un repas plus complet, il est assimilé à un jour de fête ce qui précise la situation précaire dans laquelle sont les familles, ils ne peuvent pas se nourrir et manger ce qu’ils souhaitent lorsu |
Ce long paragraphe (ligne 15 à 23) décrit un moment du quotidien des familles de paysans : celui du repas. Ce phénomène vise à ancrer le récit dans le réalisme et est une spécificité de la nouvelle réaliste | ||
PARAGRAPHE 4 : UNE RUPTURE MARQUEE ligne 25 à 34 | ||
Par un après-midi du mois d’aout, une légère voiture s’arrêta brusquement devant les deux chaumières, et une jeune femme qui conduisait elle-même, dit au monsieur à côté d’elle : |
| Il y a un changement soudain marqué dans le récit par le repère temporel et le passage au passé simple = élément perturbateur |
- Oh regarde Henri, ce tas d’enfants ! sont ils jolis à grouiller comme ça dans la poussière ! |
| La rupture dans le récit est aussi visible dans l’opposition marquée entre les deux milieux sociaux qui se rencontrent. |
L’homme ne répondit rien, accoutumé à ces admirations qui étaient une douleur et presque un reproche pour lui. | - opposition admiration / douleur | on comprend que le couple ne peut pas avoir d’enfants et que c’est douloureux pour les deux |
La jeune femme reprit : - Il faut que je les embrasse ! Oh ! comme je voudrais en avoir un ! Celui-là, le tout petit. |
- « le tout petit » GN | > exprime la nécéssité que la femme éprouve de devoir embrasser les enfants, elle en ressent le besoin utilisation du conditionnel montre son souhait d’avoir un enfant traduisent son impatience, son enthousiasme aussi à la vue de ces enfants. - un enfant est désigné, toujours le même qu’on désigne encore dans le « lot » avec un peu plus de précision que les autres |
L’utilisation du dialogue est une façon de représenter la scène, comme si elle se déroulait sous nos yeux. Par ce procédé, Maupassant donne de la vie à son texte, et nous avons l’impression d’assister à la scène. De plus, l’on se rend compte de façon très nette, du milieu social auquel appartiennent les d’Hubières par leur façon de s’exprimer, qu on verra bien moins noble chez les paysans plus tard. | ||
PARAGRAPHE 5 : UNE OPPOSITION MARQUEE DES MILIEUX ligne 34 à la fin de l’extrait | ||
Et, sautant de la voiture, elle courut aux enfants, prit un des deux derniers, celui des Tuvache, et l’enlevant dans ses bras, elle le baisa passionnément sur ses joues sales, sur ses cheveux blonds frisés et pommadés de terre, sur ses menottes qu’il agitait pour se débarrasser des caresses ennuyeuses. Puis elle remonta dans sa voiture et partit au grand trot. |
| > enchaînement d’actions rapides Les riches ont la liberté de partir, de s’arrêta, tandis que les paysans sont condamnés à rester dans un lieu marqué par la misère |
Les paysans semblent indissociablement liés au lieu qu’ils habitent (et qui est présenté avant eux dans la première phrase de la nouvelle) : un lieu marqué par la misère, un lieu que l’on ne quitte pas, comme une fatalité. Au contraire, le couple riche est de passage, en mouvement |
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