En quoi cette scène de théâtre permet-elle de donner à sentir dès l’exposition les tensions à l’œuvre entre les bonnes et madame, mais aussi entre les deux sœurs ?
Dissertation : En quoi cette scène de théâtre permet-elle de donner à sentir dès l’exposition les tensions à l’œuvre entre les bonnes et madame, mais aussi entre les deux sœurs ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar bougnoule22 • 7 Novembre 2021 • Dissertation • 1 541 Mots (7 Pages) • 496 Vues
« et tu n’as pas pu aller jusqu’au bout. »
Introduction :
« Une pièce pour temps de décadence » (un critique du Figaro en 1947) le scandale de cette pièce inspirée par un fait divers sanglant (le crime des sœurs Papin, un fait divers sanglant…)
Ce dernier fut mis à distance et réinvesti par un auteur sulfureux, J. Genet (rappeler les principaux éléments de sa biographie) .
Dans un contexte historique et littéraire agité : le nouveau théâtre, la philosophie de l’absurde, l’après 2ème GM (contestation de la IVème république)
Les Bonnes : une tragédie moderne dont les personnages principaux ne sont pas des personnages nobles ou divins, mais deux sœurs, Claire et Solange, deux domestiques travaillant au service d’une bourgeoise appelée « Madame ». La pièce s’ouvre sur la mise en scène d’une « cérémonie » rituelle entre les deux domestiques, dont l’une joue madame et l’autre sa propre sœur. Cette cérémonie sert d’exutoire à leur pulsion meurtrière qui va structurer cette pièce sans acte ni scène mais et où la tension dramatique monte jusqu’au dénouement final.
Ici = début de la pièce, scène d’exposition qui suscite le trouble chez le spectateur car confusion des rôles, théâtre dans le théâtre, absence de réalisme, violence extrême.
Dans cet extrait : fin de la cérémonie, montée de la tension dramatique : on assiste à l’explosion de la colère et de la haine de Solange contre le personnage de Madame qui est joué par sa propre sœur.
Problématique : En quoi cette scène de théâtre dans le théâtre permet-elle de donner à sentir dès l’exposition les tensions à l’œuvre entre les bonnes et madame, mais aussi entre les deux sœurs ?
« La révolte des bonnes »
La relation ambiguë des deux sœurs : l’amour, la haine, la fusion
Une « cérémonie »malsaine : le théâtre dans le théâtre et le malaise des spectateurs
I] « La révolte des bonnes »
1°- Le renversement du pouvoir
Le spectateur assiste très surpris à un renversement du pouvoir : la bonne va dominer sa patronne : « Je suis prête »= présage …, « elle crache », « Moi aussi je vous hais », « Vous ne m’intimidez plus », « Nous ne vous craignons plus », « Je vous hais » : la « révolte des bonnes » est en marche.
Multiplication des verbes à l’impératif qui expriment l’ordre (la domestique docile devient celle qui donne des ordres) : « Avouez ! Avouez le laitier ! », « Riez un peu, riez et priez vite »…
La domination est perceptible à travers la disproportion des prises de parole : renversement, c’est la bonne qui domine le dialogue. (rupture par rapport au début de la pièce)
2°- La montée en puissance de la révolte
La colère de Claire/Solange monte tout au long de la scène (montée de la violence)
Voir le crescendo dramatique rendu par les didascalies : « doucement d’abord », puis « elle crache », « marchant sur elle », « gifle » enfin « elle tape sur les mains de Claire qui protège sa gorge » = le ton monte, puis la bonne s’impose physiquement pour ensuite entreprendre d’étrangler sa sœur/madame.
Métaphore de la révolte comme un ballon qui gonfle et qui menace d’exploser : « la révolte des bonnes. La voici qui monte…elle va crever et dégonfler votre aventure » = menace le couple formé par madame et monsieur
Répétition du verbe haïr par 4 fois, formule qui encadre la première tirade de Solange/Claire.
3°- La confrontation de deux univers
Cette confrontation de la bonne et de sa patronne est avant tout une affaire de rivalité féminine. Deux portraits antithétiques s’opposent : celui de madame et celui de la bonne
Madame : une féminité exacerbée : elle est définie par sa « poitrine », « ses cuisses », ses « pieds » + des matières précieuses. Madame apparaît comme une divinité, une idole (elle est « auréol[ée] par le danger) qui prive la bonne de tous les attributs de la féminité.
Voir le champ lexical du vol : « dérober », « m’en priver », « me prendre » ; répétition de « et m’en priver » et énumération des attributs de la féminité
La bonne est l’antithèse de madame : univers domestique des travaux ménagers : univers prosaïque : parallélisme « vous avez vos fleurs, j’ai mon évier », homéotéleute : « gants » « dents », la bonne est présentée comme un être souillé et impur, champ lexical de la puanteur : « exhalaisons », « odeur de mes dents », « rot ». Son nom, Claire, est en contradiction avec son apparence : elle n’est que « ténèbres…infernales »
« Devenez plus belle pour les mépriser. » Madame : une féminité écrasante et insupportable
Transition :
II] La relation ambiguë des deux sœurs : l’amour et la haine
1°- L’intrusion
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