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Eléments de métrique française

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Par   •  11 Avril 2018  •  Fiche  •  4 247 Mots (17 Pages)  •  779 Vues

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Eléments de métrique française

Jean Mazaleyrat

Rythme, mètre, vers

Caractères anciens du vers effacés, mais la métrique demeure. La nature du cers est indépendante de caractères apparemment primordiaux (syllabisme fixe, rime, découpage des unités du discours).

Accent de mot et accent de groupe

Accent sur la dernière voyelle non muette du mot. Dans un groupe de mots, un accent de groupe plus fort. La cohésion phonétique ne résiste pas à plus de 4 ou 5 syllabes.

La notion de rythme

La répétition des accents crée le rythme. Ordre du retour des accents à intervalles proportionnels et perceptibles, dont l'unité de mesure est la syllabe. Forme des groupes rythmiques (ou mesures).

Le système du vers

Proportion des parties entre elles et des parties à un tout qui est l'ordonnance des segments dans la chaîne verbale. Le vers est un système de rapports. Vers composé d'un système de mesures rythmiques fondé sur une série de rapports perceptibles des parties entres elles et des parties au tout.

Types de structures : binaire, ternaire, quaternaire (ex. de l'alexandrin). Hémistiche : dans une structure métrique binaire, le membre rythmique de détail ou d'ensemble dont la syllabe tonique porte l'un des deux accents majeurs sur lesquels s'articule le système.

Les limites du vers

Présentation de l'énoncé donne une indication sur la structure métrique, suggère des groupements d'ensemble. Seul cas où la présentation graphique détermine absolument le système du vers : syllabe naturellement atone à la fin d'un segment que détache l'écriture (ex. : un mot comme de, le, etc.). Les limites du vers sont celles de la structure accentuelle d'ensemble par laquelle il se définit. Trois règles :

  • une mesure monosyllabique n'est pas un vers autonome
  • un groupe dissylabique n'est un vers autonome que si chaque syllabe porte un accent
  • une groupe de trois syllabes est un vers à partir du moment où s'établissent des rapports sensibles ½, 2/2, etc.

Structure interne en lien avec structure externe (considération de la série dans laquelle le vers prend sa place, qui peut s'organiser selon des correspondances sonores/des proportions/des alternances/etc.). Deux conceptions : un vers est vers par sa structure interne (alors organisation externe = raffinement) ou par l'organisation externe.

Poésie moderne : attention aux éléments hors cadre (isolés par la présentation graphique).

Verset : unité de discours poétique délimitée par l'alinéa et que son étendue empêche d'être globalement perceptible comme vers. Il peut être métrique.

Le poids de la tradition

Conscience rythmique est spontanée. Mais il y en a aussi une conditionnée par la tradition (typiquement 4//4, 5//5, 6//6).

Le principe du syllabisme

Système du vers français basée sur une illusion assez forte, établie sur des rapports d'unités incertaines. On sent les valeurs relatives de syllabes. Conséquences :

  • diérèse et synérèse possibles, e muet aussi, selon l'appréciation et l'oreille
  • libéralité sur la délimitation des syllabes, rigueur dans leur décompte

Règles de la délimitation syllabique :

  • on compte autant de syllabes que l'oreille perçoit de voyelles
  • une consonne entre deux voyelles entame une nouvelle syllabe
  • de deux consonnes placées entre deux voyelles, la première est considérée comme l'élément décroissant de la première syllabe, la seconde comme l'élément décroissant de la seconde syllabe
  • seules les consonnes en l et r dorment avec une autre consonne qui les précède un groupe combiné d'attaque globale d'une syllabe
  • si trois consonnes, les deux premières sont l'élément décroissant de la première syllabe, la troisième l'élément décroissant de la seconde syllabe
  • seuls l et r précédés d'une autre consonne font exception à la règle précédente.

On dit syllabe, et non pas pied.

La prosodie syllabique

Règles traditionnelles et problèmes modernes

  • en matière de poésie, l'insistance et l'attention ont une valeur conservatrice (=lire lentement et hacher les mots).
  • l'alternance des consonnes et des voyelles est quasi systématique => prononciation de l'e muet, solennité du vers.
  • Attention à la diérèse, à la synérèse et à la combinaison des deux avec l'e muet.
  • Chercher la structure rythmique la plus propre à dévoiler la création du poète.

Cas litigieux : la diérèse

Séparation syllabique de deux voyelles en contact dans un même mot (inverse : synérèse). Fossé entre le maintien du hiatus en langue poétique (à cause de sa lenteur) et son effacement dans la langue courante.

                Données historiques

Deux voyelles étymologiquement distinctes forment deux syllabes ; deux voyelles non distinctes étymologiquement n'en forment qu'une. Tendance à la réduction du hiatus.

                L'état classique

Il repose sur des compromis : maintien des principes anciens mais progrès de la synérèse, diction traditionnelle mais prise en considération des considérations phonétiques du temps.

Progrès de la synérèse (venue de la prose) lié à :

  • plus un mot est usuel et familier, plus il est sensible à l'attraction de la synérèse.
  • L'assimilation phonétique de deux mots (les passions et nous passions, par ex.) joue en faveur de la synérèse

                La diérèse et la synérèse, instruments stylistiques

La diérèse étale un mot sur le vers (=> épanouissement, solennité), la synérèse le fait passer plus vite (comme la prose => abréviation, durcissement). La diérèse porte traditionnellement sur les mots rares et savants.

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