Ecriture d'invention, dialogue théâtral sur un débat à propos du but de la poésie.
Fiche : Ecriture d'invention, dialogue théâtral sur un débat à propos du but de la poésie.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar juuuuulie • 26 Février 2017 • Fiche • 525 Mots (3 Pages) • 1 020 Vues
7Paul et Sophie, membres du club de poésie de leur lycée géré par un professeur, débattent sur le but de la poésie.
Le professeur: Bonjour, le débat du club de poésie oppose Paul et Sophie ce mois-ci. Ils vont défendre leurs points de vue sur le but de la poésie. Commençons: Paul, pourquoi estimez-vous que les poèmes ont pour but de produire une émotion liée à la beauté ?
Paul : Bonjour, je me fonde sur mon expérience de lecteur. N’avez-vous pas remarqué que les plus beaux poèmes expriment des sentiments douloureux ? Dans « L’Albatros » de Baudelaire, la douleur du poète liée à sa différence et à son incapacité à vivre parmi les hommes en fait une victime. Ainsi être poète, c’est être mélancolique ce qui provoque une émotion liée à la beauté
Sophie : Permets-moi de t’interrompre ! J’admets que Baudelaire a écrit des poèmes magnifiques, mais que fais-tu des poèmes qui célèbrent la vie et qui sont aussi beaux que « l’Albatros » ? Comme Rimbaud dans « La Maline », quand il retrouve le bonheur d’un repas de son enfance qui mêlait en lui les différents sens. Ainsi, n’estimer que seuls les poèmes exprimant des sentiments malheureux produisent des sentiments liés à la beauté me paraît trop limité.
Paul : Je veux bien reconnaitre qu’il existe des beaux poèmes qui n’évoquent pas des sentiments malheureux. Mais la poésie me semble devoir exprimer de tels sentiments, même si les poètes ne le font pas dans tous leurs textes. Les poètes sont des êtres différents des autres comme le souligne le mythe d’Orphée. Par son chant, Orphée réussit à charmer les dieux qui lui accordent de ramener sa femme Eurydice des Enfers, mais celle-ci ce retourne trop tôt et la perd à jamais. C’est de cette douleur de l’être perdu que naît le lyrisme, or dans ce mythe, Orphée, en raison des pouvoirs magiques de son chant, incarne le poète idéal et ses poèmes expriment sa peine. Vous me suivez ?
Sophie : Oui, Orphée incarne le poète idéal, mais ses poèmes n’incarnent ni la beauté ! Celle qui l’incarne, c’est Eurydice ! Celle que l’ont recherche et qu’on atteint jamais. Sinon comme tu l’as souligné il s’agit de lyrisme, or toute la poésie n’est pas lyrique : oublierais-tu la poésie engagée ? Aragon, Desnos invitent merveilleusement leurs lecteurs à s’engager en résistance...
Paul : Si je te comprends, il y a de beaux poèmes lyriques, tristes comme gais, mais aussi de magnifiques textes engagés.
Sophie : Oui, d’ailleurs si on précise cette quête n’est pas celle de la femme aimée, même si de nombreux poèmes abordent ce sujet, ce n’est qu’une métaphore, elle est celle de la poésie attendue comme langue idéale permettant au langage d’être lavé. Rimbaud parle de se faire « voyant ». C’est le langage qui est l’objet de la poésie...
Paul : Je conclurais avec Baudelaire : « La poésie n’a pas d’autre but quelle-même »
Le professeur : Je vous remercie tous les deux. Votre débat aura permis de mieux cerner la poésie. J’entends la sonnerie : il est temps que vous alliez en cours. La semaine prochaine, lecture de poèmes !
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