Ecriture d'invention-La Liberté guidant le peuple

Ecriture d'invention

La Liberté guidant le peuple, Eugène Delacroix

        Le sol n'était autre qu'un amoncellement de cadavres. Des soldats, des femmes, des enfants, des nobles, des pauvres, des politiciens, des fermiers, des médecins, des malades... Tous étaient confrontés à ce terrible désastre. Le ciel n'était plus que fumée et on ne distinguait plus la cathédrale de Notre-Dame. Les escarmouches qui retentissaient de l'autre côté de la Seine devenaient de plus en plus assourdissantes et les cris des combattants étaient si colossaux qu'ils en faisaient trembler les rangs. La barricade s'effondrait petit à petit et nous étions désormais totalement vulnérables. J'étais forcé de marcher sur les dépouilles, et je tâtais régulièrement les macchabées pour vérifier s'il ne leur restait ne serait-ce qu'un infime souffle de vie. Ce combat était si effroyablement spectaculaire que j'en perdais tout espoir de survie. Heureusement, devant nous se dressait la Liberté. C'était une femme fantastique, hallucinante, sensationnelle, extraordinaire, hors du commun. Elle était si charismatique que le simple fait de brandir l’étendard tricolore envoûtait les troupes : hommes et femmes s'encourageaient mutuellement devant cette déesse tombée du ciel. Il faisait jour au moment de l'affrontement mais le ciel était si obscur et l'atmosphère si pesante qu'on aurait cru être en pleine nuit. Je regardais les soldats s'effondrer les uns après les autres, puis se relever en voyant la Liberté qui s'efforçait de garder la tête haute face à ce combat apocalyptique. Elle était l'éclaircie au beau milieu d'une pluie de coups. La Liberté guidait le peuple.

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