ESSAI L'ÉDUCATION TRANSFORME LES PERSONNAGES DANS LES DEUX ROMANS

ESSAI: DANS QUELLE MESURE L’ÉDUCATION TRANSFORME-T-ELLE LES PERSONNAGES DANS CHAGRIN D’ÉCOLE DE DANIEL PENNAC ET DANS BALZAC ET LA PETITE TAILLEUSE CHINOISE DE DAI SIJIE ?

A L’éducation transforme  les personnages de Dai Sijie.

• Même si le Binoclard est le fils d’intellectuels, l’éducation de Mao le transforme en un jeune homme rééduqué.  Il condamne les chants du vieux meunier en les considérant comme   des « saloperies » et il adopte un ton inquisiteur auprès de Luo et Ma. C’est pourquoi, il modifie les paroles des chants populaires en propageant l’idéologie du Grand Timonier : « Dites-moi, Les petits poux bourgeois, ils ont peur de qui ? De la vague bouillante du prolétariat ».

• Grâce aux romans volés au Binoclard, Luo et Ma sont éduqués et se transforment en deux jeunes garçons plus cultivés. La lecture des livres occidentaux tels que Ursule Mirouët de Balzac ou Jean-Christophe de Romain Rolland leur permet d’acquérir de nouvelles connaissances et d’avoir une vision du monde extérieur plus vaste. En effet, le narrateur devient un libre penseur.

• En lisant Ursule Mirouët et les autres romans de Balzac, Luo devient un jeune garçon passionné, qui connaît l’amour et le désir et il s’imprègne de toute une éducation sentimentale : « Un grand arbre magnifique, planté au fond d’une vallée secrète […] nous avons fait l’amour debout, contre le tronc. »

• En recopiant certains extraits d’Ursule Mirouët de Balzac dans sa veste de mouton, Ma devient un scribe : « Je décidais de copier mot à mot mes passages préférés d’Ursule Mirouët».  Grâce à l’éducation à travers la lecture, le narrateur se transforme en un excellent conteur. Il est capable d’improviser l’histoire et d’éveiller l’intérêt du tailleur lorsqu’il raconte le comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas. D’après Luo, le narrateur possède le pouvoir des mots et il devrait se consacrer à l’écriture : « tu fais mieux que moi. Tu aurais dû être écrivain ».

• L’éducation par le biais de la lecture transforme la Petite Tailleuse chinoise. En effet, grâce aux livres occidentaux lus par Luo et Ma, elle cesse d’être une simple montagnarde. Elle devient une jeune fille plus cultivée et raffinée et elle quitte définitivement la montagne du Phénix du Ciel, à la recherche d’un meilleur avenir : « Balzac lui a fait comprendre une chose : la beauté d’une femme est un trésor qui n’a pas de prix ».

B. La métamorphose de Daniel Pennac dans Chagrin d’école

• L’éducation que Daniel Pennac recevait à l’école était un véritable cauchemar, car il ne comprenait rien : « Il m'avait fallu une année entière pour retenir la lettre a ». Il était donc un très mauvais élève : « Ce que je fus un mauvais élève ».. Il récoltait de mauvaises notes : « Moins 38, Pennacchioni, la température est de plus en plus base ». Tous les commentaires et les remarques faites par les professeurs et par sa famille ne l’aidèrent pas du tout : « Nº175, Pennacchioni, toujours aussi loin des félicitations ! » Tout au contraire, la douleur devint profonde. La voix du cancre ressortait parfois des profondeurs de sa conscience. La cicatrice ne s’est jamais refermée.

• Le déclic pour sa transformation arriva grâce à un professeur : « Puis vint mon premier sauveur. Un professeur de français. En troisième. Qui me repéra pour ce que j’étais : un fabulateur sincère et joyeusement suicidaire. »

•  Son « sauveur » fut un professeur de français « un génie de l’enseignement » qui admirait son art de l’excuse pour les devoirs non faits. Il lui demanda d’écrire un roman pendant un trimestre. Le sujet était libre mais le texte ne devait pas comporter de fautes d’orthographe. Il adora écrire ce roman, ce qui stimula son imagination de futur écrivain. Pour la première fois dans sa scolarité, il existait aux yeux de quelqu’un, qui lui donnait un statut : « j'existais scolairement aux yeux de quelqu'un ». Par ailleurs, il prit goût à la lecture : « en lisant je me suis physiquement installé dans un bonheur qui dure toujours ». La lecture était en train de le transformer petit à petit. En effet, il se cultivait sans se rendre compte : « J’ignorais en les lisant que je me cultivais ».

• En outre, l’éducation reçue par trois professeurs le métamorphosa au fur et à mesure et le sauvèrent de l’échec. Grâce à eux, ces enseignants lui transmirent leur passion pour leur matière comme M. Bal, « un bouddha mathématique » : « Il suffit d’un professeur pour sauver un élève » qui assura à ses camarades de classe et à lui qu’ils auraient un douze comme moyenne au baccalauréat. Ces bons professeurs avaient le don de la communication : « En leur présence- en leur matière- je naissais à moi-même : mais un moi mathématicien, si je puis dire, un moi philosophe … ». Ils n’abandonnaient jamais leurs élèves : « Ils ont plongé. Ils m’ont raté. Ils ont plongé de nouveau, jour après jour, encore et encore… Ils ont fini par me sortir de là. Ils nous ont littéralement repêchés. Nous leur devons la vie. ».

• C’est grâce à eux qu’il prit le goût de l’étude, qu’il prit confiance en lui, qu’il finnisa ses études et qu’il décida de devenir professeur pour aider les élèves en difficulté.

• Une fois consolidée sa carrière de professeur, Daniel Pennac devint écrivain. Il visita des écoles, des collèges et des lycées pour analyser ses romans avec les élèves. Ainsi, l’éducation l’a complètement transformé : de cocon à papillon.

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