Duschesse de langeais
Discours : Duschesse de langeais. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar paul Marve • 5 Septembre 2021 • Discours • 780 Mots (4 Pages) • 544 Vues
Dans un article, Roland Chollet1 explique que, d’octobre 1832 à avril 1834, Balzac a rédigé une série de textes dont les sujets sont très proches : Dézespérance d’amour (du 21 octobre au 26 novembre 1832), « La confession du Médecin de compagne »2 (mi-octobre 1832) et La duchesse de Langeais (avril 1834). Ces récits, inspirés probablement par les relations amoureuses de l’auteur lui-même, racontent et répètent la même histoire : une rencontre entre un homme talentueux mais socialement inférieur et une femme noble mais « vaniteuse ». Ils pourraient être le fruit d’une relation de quatorze mois (août 1831 à octobre 1832) 3 entre Balzac et la marquise de Castries (qui deviedra duchesse en 1842).
De ce fait, ces trois récits sont souvent considérés comme des œuvres de « vengeance », d’autant plus que cette expression apparaît pas moins de quatorze fois dans La Duchesse de Langeais.
Non seulement les événements y sont plus nombreux et plus complexes, mais en plus, cette œuvre a été rédigée un an après les faits. La duchesse n’est plus l’image d’une mauvaise « femme sans cœur », mais un vrai personnage qui a ses constances, ses hésitations et ses principes. Enfin, il est évident qu’elle n’est plus un simple sosie de la marquise de Castries :
Au début du deuxième chapitre, l’auteur insère de façon intéressante une digression longue d’une dizaine de pages pour expliquer la situation politique et sociale de l’époque. Cette violente critique du faubourg Saint-Germain peut paraître étrange dans le contexte. Mais, en fait, elle est comme une sorte de préface qui amène au sujet en mettant le doigt sur le problème de l’« amour-propre » et de son rapport avec la noblesse à cette époque.
Après avoir décidé de mettre « un intérêt […] dans sa vie sans intérêt » (954), la duchesse se met à déployer une série de « coquetteries » pour séduire Montriveau. Elle se comporte avec une « grâce respectueuse » (948) avec cet « homme supérieur » (ibid.) avant de l’inviter à venir chez elle. Puis, à l’heure du rendez-vous, quand le général se prépare de façon solennelle « comme s’il s’agissait du premier coup de canon sur un champs de bataille » (951), la duchesse prétend être souffrante. Mais, malgré tout, elle est apparue, sans oublier d’être armée de ses plus beaux atours : elle est « enveloppée d’un peignoir de cachemire brun, habilement bouillonné, languissamment couchée sur le divan ». Ensuite, elle parle de façon spirituelle de son « amitié » et de sa disponibilité pour un homme aussi important que Montriveau :
Pour continuer à attirer cet amour, la duchesse deviendra « vertueuse » : elle évoquera son devoir conjugal avant de se réfugier dans les bras de Dieu. Cependant, elle est séparée depuis des années de son mari, et sa foi catholique n’est que le résultat d’une série de « calculs ». En effet, en s’affichant croyante, la duchesse espère se faire « idolâtrer », ce qui la séparera à jamais de Montriveau. Sa volonté de « rétablir la religion dans son ancienne splendeur » est en fait le meilleur moyen pour elle de se refuser à Montriveau. Au fond d’elle-même, elle ne croit même pas à son propre discours : « La religion dura trois mois. Ce terme expiré, la duchesse, ennuyée de ses redites, livra Dieu pieds et poing liés à son amant» (973).
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