Dom Juan et Sganarelle.

Dans la pièce de théâtre de Molière, la relation entre le maître et son valet est complexe car elle regroupe plusieurs sentiments qui sont parfois contraires tels que le dédain, l’admiration et bien d’autres.

Sganarelle et Dom Juan sont deux personnages que tout oppose à commencer par leur rang social. Dom Juan est noble et Sganarelle est son serviteur. Au niveau de l’éducation pour commencer, Dom Juan en a eu une alors que la classe sociale de Sganarelle ne lui a pas permit d’en recevoir. De plus, certains de leurs points de vue sont complètement différents. Premièrement sur la religion. Dom Juan se moque des croyances et n’y adhère pas du tout, au contraire il les rejète. Libertin de son époque, il croit que “deux et deux font quatre” (Acte III scène 1), c’est à dire aux faits, il est incrédule. De l’autre côté Sganarelle lui est très supersticieux et croit en Dieu et tout ce qu’il y a de surnaturel. Puis sur les femmes. Pour Dom Juan, les femmes ne sont qu’objets, que beautés fugitives auxquelles il aime plaire sans se soucier de leurs sentiments. Alors que Sganarelle ne leur apporte pas une très grande importance, il a pitié des femmes qui se font séduire par son maître et tente même d’en protéger dans la scène 4 de l’Acte II “Mon maître est un fourbe, il n’a dessein que de vous abuser”. On peut donc voir que ce sont deux personnages avec des caractères et des conceptions du bien et du mal qui s’oppose. Tout au long de la pièce ils argumentent et énoncent leurs croyances dans plusieurs dialogues et tirades (Acte I scène 2: tirade de Dom Juan où il énonce son éloge de l’inconstance, Acte III scène 1: débat entre Dom Juan et Sganarelle, Acte V scène 2: éloge de l’hypocrisie de Dom Juan avec ensuite une tirade de Sganarelle).

Malgré cette opposition dans leur façon d’être, on observe une complémentarité entre ces deux personnages. Tout d’abord à travers le fait que Sganarelle soit le valet de Dom Juan, ce qui traduit un besoin d’être servit et assisté de la part du noble. Puis, Sganarelle ne peut vivre sans son maître car il a besoin de “ses gages” et ne subsistera pas sans (Acte V scène 6 “mes gages, mes gages”). On pourrait avoir l’impression que sans son maître, la vie du valet n’aurait pas de but. Aussi, pour Dom Juan, les dialogues qu’il a avec Sganarelle lui permette d’exprimer ce qu’il ressent et de faire l’éloge de ses convictions. Et même si ils ne sont pas d’accord, je pense que le fait qu’il puisse se confier à Sganarelle le rend quelque peu dépendant de son valet dans le sens où sans lui, il n’aurait personne avec qui débattre sur la religion ou autre sujet tabou de l’époque tels que les médecins (Acte III scène 1: débat entre Dom Juan et Sganarelle), thème que Molière approche plus en détail dans sa pièce ‘le Médecin malgré lui’. Menant une vie libertine, il est rejeté par son père, haït par les femmes qu’il trompe, et méprisé par la société qui l’entoure. Il trouve donc en Sganarelle un confident.Ensuite, l’admiration qu’a le valet pour son maître, que l’on peut voir lorsqu’il essaye de parler comme Dom Juan dans la scène 1 de l’Acte I, révèle son appréciation et sa fascination à l’égard de Dom Juan. L’un ne peut donc pas vivre sans l’autre et réciproque.

Dans la pièce, sur 27 scènes, Dom Juan

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