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Dom Juan, Molière

Commentaire d'oeuvre : Dom Juan, Molière. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Janvier 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  5 145 Mots (21 Pages)  •  971 Vues

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Certes comédie

Pièce de théâtre destinée à provoquer le rire par le traitement de l'intrigue, la peinture satirique des mœurs, la représentation de travers et de ridicules

 Comique de caractère :

→ Airs prétentieux de Sganarelle alors qu’il tient des discours absurdes (I, 1 : le tabac rend « honnête homme », expressions pédantes telles que « Quoi que puisse dire Aristote et toute la Philosophie », « inter nos » = entre nous). Sganarelle croit tenir des discours conformes à la religion catholique alors qu’il met sur le même plan Dieu et les croyances populaires, les superstitions : « un hérétique qui ne croit ni Ciel, [ni saint, ni Dieu,*] ni loup-garou » (I,1).(*passage censuré)                                                                                                                          → La pleutrerie ( = lâcheté) et la grossièreté de Sganarelle, qui Sganarelle prétexte une diarrhée subite (« je crois que cet habit est purgatif ») pour justifier sa fuite devant le danger, ou qui n’arrive plus à articuler un mot devant la statue (III, 5).                                        → Gourmandise de Sganarelle qui tente de dissimuler le morceau qu’il a mis dans sa bouche. (IV, 7).

 Comique verbal :

→ Acte II : Parler paysan de Pierrot, Charlotte et Mathurine.                                                        → V, 2 : Sganarelle, outré par le masque de faux dévot que vient de prendre Don Juan, se lance dans une tirade sans queue ni tête.                                                                                          → IV, 3 : Don Juan dit à Monsieur Dimanche qu’ « Il n’y a rien au monde qu’[il] ne fisse » pour lui, « Et cela sans intérêt » (jeu de mot).

 Comique émanant de l’ironie dont fait preuve Don Juan à l’égard des autres personnages:

→ I, 2 : Don Juan feint de na pas comprendre ce qu’il peut y avoir de répréhensible dans sa conduite : A Sganarelle qui s’indigne de le voir se « marier tous les mois », Don Juan répond « Y a-t-il rien de plus agréable ? »                                                                                                        → I, 3 : La réponse de Don Juan au discours de Done Elvire fait retomber la pièce dans le genre comique : le spectateur s’amuse de l’embarras de Sganarelle qui doit justifier son départ à la place de son maître.                                                                                                           → III, 4 : Don Juan laisse Don Alonse et Don Carlos se disputer longuement quant à la décision qu’ils se doivent de prendre (lui laisser ou non la vie sauve, puisqu’il vient de sauver Don Carlos d’une embuscade), et conclut ironiquement : « Je n’ai rien exigé de vous, et vous tiendrai ce que j’ai promis ». C’est une façon de leur faire sentir qu’ils sont ridicules de s’encombrer l’esprit de tous ces raisonnements et scrupules.                                                        → IV, 4 : Don Juan répond à la tirade moralisatrice de son père Don Louis : « Monsieur, si vous étiez assis, vous en seriez mieux pour parler ».

 Comique gestuel (comique de farce) :

 Don Juan donne 4 gifles de suite à Pierrot venu s’interposer entre Charlotte et lui ; Sganarelle venu défendre Pierrot prend une gifle à sa place (II, 3) ; il tombe de son cheval, alors qu’il s’était lancé dans un long discours « élevé » pour prouver l’existence de Dieu (III, 1).

 Comique de situation :

II, 2 : Don Juan fait tourner Charlotte sur elle-même pour vanter ses charmes, mais se moque de sa naïveté : il lui fait « ouvr[ir] les yeux entièrement », montrer les dents, …                           II, 4 : Don Juan entre les deux paysannes, parvenant à maintenir le quiproquo jusqu’à la fin.                                                                                                                                                              IV, 3 : Don Juan interrompt sans cesse Monsieur Dimanche afin de l’empêcher de lui réclamer de l’argent et lui pose des questions sur la santé de sa famille, de son chien... Monsieur Dimanche se trouve donc contraint de le remercier ! (« Monsieur, vous avez trop de bonté pour moi »).

 La fin de la pièce ne se clôt pas sur la mort de Don Juan mais sur l’intervention de Sganarelle, ce qui allège l’atmosphère : l’apparent égoïsme de Sganarelle qui réclame ses gages, et trouve lieu de se plaindre lui-même, fait retomber la pièce dans une atmosphère comique.

Si l’on s’en tient à la multiplicité des éléments comiques dans la pièce, sa définition ne fait pas problème. En effet, Sganarelle. est bien l’héritier du valet bouffon du théâtre espagnol (ce valet qu’on appelait le gracioso[1]), et à ce titre, les lazzi[2] qu’il accumule sont des preuves visibles et audibles du comique de la pièce de Molière.  De plus, nombre de situations, où se retrouve notamment Don Juan, regorgent des quatre types de comique, et donnent à la pièce une vivacité et une énergie essentielles. Pourtant, force est de constater qu’une ombre plane sur la scène, dont le spectre, la statue, les poursuivants de Don Juan, Elvire transfigurée, jusqu’à Sganarelle prophétisant la fin de son maître, sont les symptômes.

Dom Juan apparaît d’abord comme un plaisant séducteur, libertin, un personnage de comédie

1) Le séducteur « épouseur à toutes mains »

Dom Juan est avant tout un personnage séducteur, libertin. On emploie d’ailleurs fréquemment l’antonomase : « C’est un Dom Juan » pour désigner un galant. L’acte II de la pièce de Molière montre le personnage au sommet de son art de séduction. Il séduit Mathurine et Charlotte, deux paysannes, simultanément, leur promettant à chacune le mariage. Le patois des paysans, le burlesque de la situation donnent à la scène une tonalité résolument comique qui rend Dom Juan « amusant ». Dom Juan a également séduit Done Elvire pour finalement l’abandonner.

2) Le libre penseur

Mais Dom Juan ne se joue pas seulement des femmes. Il tourne en dérision les pensées de son valet sur Dieu et sur la médecine. La présence du valet, notamment avec sa tirade sur le tabac en début de pièce, ou encore à la dernière scène quand il réclame ses gages permet non seulement d’établir un contraste entre les deux personnages, mais surtout permettent de traiter sur un ton léger des sujets sérieux. Dom Juan n’apparaît pas alors comme un personnage noir mais comme un simple sceptique qui se moque de tout.

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