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Dissertation les faux-monnayeurs

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Par   •  3 Avril 2019  •  Dissertation  •  895 Mots (4 Pages)  •  594 Vues

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                                                                                                                       Nina Sempere Garreau.

COMPTE-RENDU DU TEXTE : « L’aventure de la bâtardise critique : rupture, filiation et mise en abyme dans Les Faux-monnayeurs. » De Michel Lacroix.

L’aventure de la bâtardise critique : rupture filiation et mise en abyme dans Les Faux-monnayeurs, est un article écrit par Michel Lacroix, professeur et chercheur à l’université du Québec à Montréal, étant son domaine expertise les études littéraires. Michel Lacroix articule ce texte d’une façon très claire pour le lecteur puisqu’il va plus ou moins suivre l’ordre du roman en plus de nous mettre en contexte dès le début pour bien comprendre la situation du personnage principale concernant sa bâtardise. Le but de l’auteur dans cet article est d’analyser l’évolution de Bernard, le protagoniste, par rapport au processus de rupture avec les relations filiales que postérieurement seront remises en question, ce glissement de la bâtardise vue comme héroïque à une bâtardise critique, en faisant le lien aussi avec le genre romanesque.

Le roman Les faux-monnayeurs de Gide, va montrer une grande prédilection pour les adolescents, et la bâtardise, constitue l’incarnation par excellence de ceux-ci, dans la mesure dans laquelle la bâtardise permette à l’adolescent de rompre avec son passé, sa famille et avec un futur préconçu, ouvrant ainsi la voie vers l’imprévu et l’autogenèse. Bernard, contre les faux-monnayeurs, veut montrer l’or véritable, c’est-à-dire, il veut être celui qui par ses actes créera et imposera aux autres sa valeur propre.  L’ouverture sur cette aventure va nous montrer des linéaments de roman de formation, marqués pour le protagoniste et pour l’auteur : « J’ai déjà beaucoup changé(…) j’ai cessé de chercher par-dessus toute ma liberté »(FM, P.321) « Nous avons déjà vu Bernard changer » (FM, P.338) Cette transformation tien à voir avec la nouvelle substitution parentale que Bernard maintient avec l’écrivain Éduard qui le prend comme disciple. Cette relation perdure longtemps dans le roman mais finit par se terminer ce qui provoque que Bernard revient au point de départ, chez ses parents. Cependant, ce retour n’est pas vu dans le roman comme un échec, comme une renonciation à l’aventure,  mais marque plutôt une évolution. Bernard passe par la nécessité de la rupture et aboutit à la paternité réciproquement voulue, élective. Le roman va mener ainsi Bernard de l’autogenèse à la genèse de filiations nouvelles.

Avec les aventures de la bâtardise, Gide va créer une mise en abyme, puisque les aventures sont aussi celles de l’écriture du point de vue romanesque. Thibaudet le signale ainsi en soulignant l’homologie entre les figures de l’adolescent et le procédé de mise en abyme, entre les « êtres qui se font » et le « roman qui se fait ». Il y a multiples aspects qui rattachent l’écrivain et la figure du bâtard dans le roman de Gide. Un de ces aspects serait l’adoption entre Éduard et Bernard et on peut noter multiples de filiations entre adolescents et écrivains. Ces multiples relations de maître à disciple n’auraient pas été possibles, d’ailleurs, sans cet autre fil qu’est la vocation littéraire. Bernard, comme tous ses condisciples, rêve en effet d’écrire. On note donc cette proximité entre le personnage de la rupture familiale, le bâtard, et celui de l’aventure intellectuelle, le romancier. Cette double conception permet à l’écrivain d’être tout à la fois un « bâtard » métaphorique et le « faux-père » adoptif, le mentor du véritable bâtard. Ceci fait de lui le maître de la rupture, à cette nuance près que cette désaffiliation est réfléchie, mesurée et surtout critique. Ainsi, on voit que le roman passe de l’héroïsation de la bâtardise à sa conciliation en faisant que le bâtard remet lui-même en question la glorification de la rupture. Cette remise en question naît de la réflexivité des personnages qui n’agissent sans mettre en doute ce qu’ils viennent de faire, de dire. Il y a ainsi une double source de mouvement, de renaissance: celle initiale, fondatrice, de la rupture, et celle, intellectuelle, du doute, du retour sur soi. En fin, ce couplage entre la bâtardise et la critique ne mène pas à la négation de la rupture puisque malgré la critique, la bâtardise, la rupture demeure une valeur constante dans le romande Gide.

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