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Dissertation Apollinaire Alcools

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Par   •  30 Avril 2021  •  Dissertation  •  1 166 Mots (5 Pages)  •  5 846 Vues

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Sujet :

Dans une lettre datée du 29 juillet 1918 adressée à son ami André Billy Guillaume Apollinaire écrit : « Je ne me suis jamais présenté comme destructeur mais comme bâtisseur. »

Cette phrase éclaire-t-elle votre lecture du recueil Alcools ?

Le recueil Alcools de Guillaume Apollinaire, publié en 1913, bouleverse les codes traditionnels de la poésie. Il paraît à une époque de grands changements dans tous les domaines. Le monde culturel n’échappe pas à ce profond mouvement de marche vers la modernité. On se rappellera les mouvements tels que le Cubisme ou le Fauvisme qui sont en plein essor. Apollinaire se situe donc en plein dans la mouvance de son époque. Cependant, son recueil reçut un accueil plutôt mitigé. La phrase extraite de sa correspondance « Je ne me suis jamais présenté comme un destructeur, mais comme un bâtisseur » exprime l’incompréhension de ses contemporains ainsi que la souffrance qu’elle a pu entrainer chez ce poète. En effet, on reproche à sa poésie de détruire ses racines alors qu’il revendique au contraire de construire à partir de celles-ci. La modernité affichée par Apollinaire est-elle synonyme de destruction du passé ou au contraire de son évolution ? La poésie d’Apollinaire fait elle table rase de ses prédécesseurs ou au contraire s’en inspire-t-elle afin de l’amener vers d’autres horizons ?

Nous verrons donc dans une première partie en quoi on pourrait reprocher à ce poète de détruire la poésie, puis nous évoquerons ce qui permet d’affirmer le contraire. Enfin, nous étudierons comment ce précurseur a renouvelé le genre poétique au XXème siècle.

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Le recueil Alcools bouleverse tous les codes de la poésie en premier lieu, et c’est ce qui ressort le plus au premier regard, sur la forme. On constate l’absence totale de ponctuation. En chantre de la modernité, Apollinaire inscrit son œuvre dans le renouveau notamment des formes. L’absence de ponctuation est donc un signe évident de cette volonté de se différencier du passé, d’y échapper. Elle est revendiquée par l’auteur qui explique que le rythme qu’il impose à ses vers tient lieu de ponctuation. Cela parait déroutant à première vue et nie totalement les standards de la poésie versifiée. Le vers libre succède au mètre, le lecteur est perdu au milieu d’un mélange apparemment abscons.

D’autre part, ce recueil est construit de manière disparate, sans réel sens perceptible de prime abord. « Zone » est ainsi un hymne à la modernité et il est suivi de « Le pont Mirabeau », poème lyrique sur la blessure amoureuse … Encore une fois, le lecteur se retrouve perdu dans un monde chaotique.

Le titre même de ce recueil, Alcools, au pluriel, peut être sujet à controverses. En effet, l’alcool n’est pas perçu comme positif, il est symbole de perversion, d’errances personnelles. Il ne s’agit donc pas d’un sujet poétique par essence. On lui reprochera facilement l’idée de débauche, déjà relevée à l’encontre de Baudelaire avec Les Fleurs du mal.

Les thèmes abordés le sont parfois de manière parfois irrévérencieuse. Dans la « Chanson du mal aimé » il écrit : « Ta mère fit un pet foireux / Et tu naquis de sa colique. ». Ce langage vulgaire est choquant et ne convient pas à l’image classique que l’on se fait de la poésie, genre noble et subtile.

Il faut donc reconnaître que la poésie a du mal à se retrouver dans ce recueil étrange, sans repère évident. L’auteur semble vouloir égarer son lecteur et nier l’essence même de la poésie.

Cependant, Apollinaire réfute ces critiques et force est de constater qu’il suit les thèmes poétiques majeurs tel que l’amour, et il revisite des formes classiques de la poésie médiévale. Il s’inspire en particulier des formes chantées des ballades médiévales. On en retrouve un parfait exemple dans « Le Pont Mirabeau » dont la structure extrêmement régulière faisant alterner des quatrains de vers hétérométriques et le retour d’un distique en guise de refrain.

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