Discours sur le bonheur, Émilie du Châtelet
Fiche : Discours sur le bonheur, Émilie du Châtelet. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sfirud La Guerrière • 2 Juin 2018 • Fiche • 795 Mots (4 Pages) • 2 071 Vues
Discours sur le bonheur
Discours sur le bonheur est la seule œuvre personnelle d'Émilie du Châtelet, écrite entre 1744 et 1746 et publiée posthume en 1779.
Nous sommes en plein siècle des Lumières (Les Lumières sont un mouvement littéraire et philosophique européen du XVIII siècle fondé sur la raison qui permet, selon les philosophes des Lumières, de sortir des préjugés et de l'intolérance, et de faire progresser les hommes vers le bonheur, la liberté et le savoir ), l'idée du bonheur était souvent abordée.
C'est sur ce grand thème philosophique que se penche entre 1744 et 1746, Mme du Châtelet, en lui offrant ainsi une perspective féminine.
I.) La défense des passions
1.) Un texte argumentatif
En quoi ce discours est argumentatif ?
Définition : « Le texte argumentatif cherche à développer un raisonnement ayant pour objectif de faire admettre à un lecteur la validité d’une thèse ou, inversement, de réfuter une thèse couramment admise. L’auteur d’un texte argumentatif veut influencer la pensée du lecteur en l’amenant à changer de comportement ou de point de vue. »
- Antithèses pour accentuer l’opposition entre les deux thèses : « bien et le mal », « malheureux / heureux », « cherchent / cherchent rien »
- Oxymore : « bonheur obscur »
- Procédés oratoires : question rhétorique = « les passions ne font-elles pas plus de malheureux que d’heureux ? ».
- Formules insistantes : « se bien dire et se bien convaincre », « rien n’a faire qu’à », « on n’est heureux que », « ce n’est la peine de vivre que » = les passions sont le seule manière d’être heureux.
- Insistance forte et oratoire : « et je le répète encore ».
=> Caractéristiques d'un texte argumentatif
-Point de vue de l'auteur
- Son jugement : utilisation de la première personne : « je dis », « me », « je n’ai pas », « je dis qu’elles seraient encore à désirer », « je le répète encore ».
- Tournures impersonnelles : Mme du Châtelet donne ses directives au lecteur : « il faut », « il faudrait », « ce serait », « on ».
Point de vue : On ne vit que pour accomplir ses désirs, passions. Le but premier de la vie est d'être heureux, de trouver le bonheur ==> L'épicurisme
- Définition : philosophie qui consiste à rechercher le plaisir sous toutes ses formes, et à remettre en cause la religion et la morale stricte, en profitant de la vie terrestre.
- Champ lexical des plaisirs : « sensations et sentiments agréables », « passions », « désirs », « heureux », « bonheur », « goûts », « amour », « désirer ».
- Insistance avec chiasme : « je dis des goûts, parce qu’on n’est pas toujours assez heureux pour avoir des passions, et qu’au défaut des passions, il faut bien se contenter des goûts » : les goûts sont indispensables, les passions meilleures => La philosophie épicurienne est universelle est universelle : on peut se contenter des goûts.
- Poésie du thème de l’amour avec personnification : « le bonheur souvent obscur [que l’amour] répand sur la vie des hommes] ».
II.) Un texte des Lumières
En quoi c'est aussi un texte des lumières ?
1.)La critique des moralistes
- Critique du raisonnement moraliste des chrétiens (qui recherchent salut, bonheur au paradis mais pas sur Terre et ce par une vie sans passions, sans péchés, par le pardon) et des stoïciens (philosophes opposée à l’épicurisme, basée sur la maîtrise de toutes choses) : « réprimez vos passions, et maîtrisez vos désirs » = impératif deuxième personne marque l’ordre, la vie stricte.
- Antiphrase, procédé ironique : « il faudrait demander à Dieu, si on osait lui demander quelque chose », or les prières sont des requêtes à Dieu ;( ironie qui rappelle Voltaire, amant de l’auteur.)
2.)L'émancipation des esprits
- La nécessité de penser par soi-même au premier plan : « Il faut commencer par »
- L’essentiel est de : « se bien dire à soi-même et par se bien convaincre » = pléonasme, insistance.
Mme du Châtelet, seule, femme, se proclame garante de la morale épicurienne, face aux « moralistes », nombreux et très influents => les opinions s’affirment et divergent.
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