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De l'esclavage des nègres de Montesquieu

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Par   •  11 Octobre 2017  •  Commentaire de texte  •  1 822 Mots (8 Pages)  •  2 083 Vues

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De l’esclavage des nègres de Montesquieu

Introduction

Parmi les injustices et les inégalités contre lesquelles luttent les philosophes des Lumières, l’esclavage tient une place importante, car il est la conséquence d’un phénomène politique : la colonisation, et d’un phénomène économique : le commerce triangulaire.

Dans son ouvrage intitulé L’Esprit des Lois, Montesquieu va remettre en cause l’esclavage de façon habile et astucieuse en faisant semblant de se mettre dans la peau d’un d’ un esclavagiste qui cherche à justifier, soutenir et défendre l’esclavage. C’est le procédé de l’ironie par antiphrase qui laissera sous-entendre en lisant entre les lignes ce que Montesquieu pense réellement de l’esclavage, c’est-à-dire tout le contraire de ce qu’il va énoncer. Ce procédé va permettre de choquer le lecteur et de mieux le toucher en poussant les arguments esclavagistes à la limite du ridicule. Cela va lui permettre aussi de se protéger de la censure.

Ce texte doit donc se lire au premier et au second degré. Ce seront les deux axes de notre explication. Au premier degré, il s’agira du point de vue des esclavagistes et au deuxième degré, par l’intermédiaire de l’ironie, le point de vue de Montesquieu, qui est aussi celui des philosophes des Lumières.

I – Lecture du texte au 1er degré : le point de vue des esclavagistes

Au premier degré, le point de vue des esclavagistes est introduit par l’hypothèse de départ, ligne 1 et 2 : « Si j’avais à soutenir le droit que nous avons de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais ». L’hypothèse est marquée par « si » et par le conditionnel « dirais ». Montesquieu n’est pas un esclavagiste, mais va faire comme si.

Nous remarquons la succession d’arguments introduits par des alinéas. Il y en a 8 que l’on peut classer par catégories.

Selon les esclavagistes, l’esclavage se justifie aussi par des arguments historiques :

• Le premier, ligne 3, fait référence à la politique de colonisation et d’expansion territoriale suite à la découverte du Nouveau Monde au XV° et XVI° siècles. C’est une justification suffisante à l’esclavage, selon les esclavagistes.

• Le cinquième argument, ligne est aussi d’ordre historique : il évoque la civilisation égyptienne qui est une référence car c’est une grande civilisation et elle exterminait les hommes roux. La grandeur de cette civilisation est rendue par l’emploi du superlatif « les plus grands philosophes du monde ». Ils représentent pour les esclavagistes un argument d’autorité et aussi un argument par analogie car les esclavagistes peuvent bien pratiquer l’esclavage sur les noirs, c’est après tout moins terrible, selon eux, que d’exterminer les roux.

Selon les esclavagistes, l’esclavage se justifie aussi par des arguments économiques :

• Dans le premier argument, ligne on fait allusion au commerce triangulaire par l’évocation des trois sommets de ce triangle : « l’Europe, l’Afrique, l’Amérique ». Il s’agit de prendre des esclaves en Afrique, de les mener en Amérique cultiver les terres et envoyer le produit de ce travail pour le commerce en Europe. Le but est de gagner de l’argent, l’esclave étant un moyen économique d’avoir de la main d’œuvre.

• Un second argument économique est le prix du sucre, ligne : aux yeux des esclavagistes, cela justifie l’esclavage. La main d’œuvre ne coutant rien, le sucre peut être vendu moins cher.

• Dans le 6° argument, ligne ,on remarque aussi des raisons économiques : l’européen esclavagiste se définit par rapport à sa propre valeur monétaire et se juge civilisé : ligne 19 « policées » et donc domine le peuple noir qui s’extasie devant de la verroterie et des babioles : ligne 18 : « collier de verre ». Cette différence de valeur économique est rendue par l’utilisation du comparatif de supériorité « plus de cas… que… » ligne 18. Cet argument est économique car les européens font une transaction avantageuse : les esclaves ne coûtent rien à acheter et rien à faire travailler. Mais c’est aussi un argument culturel qui montre que les européens se croient civilisés par rapports aux autres peuples considérés comme barbares.

Selon les esclavagistes, l’esclavage se justifie aussi par des arguments raciaux :

• Dans le texte au 1er degré, Montesquieu évoque le physique : le 3ème argument, ligne , parle de la couleur de la peau, de la forme du nez, ce qui justifie l’esclavage aux yeux des esclavagistes. Là encore, le peuple européen se prend comme référence physique et montre son égocentrisme et sa domination.

Selon les esclavagistes, l’esclavage se justifie aussi par des arguments religieux :

• On voit aussi dans le texte que la couleur et la race sont aussi liées à des arguments religieux : le 4ème et 7ème arguments, ligne 10 et ligne 20 reposent sur les croyance chrétiennes de l’époque : la couleur noire était considérée comme la couleur du mal, de l’enfer, du péché et la couleur blanche était le couleur du bien, du paradis.

• Les esclavagistes raisonnent selon des syllogismes qu’ils croient être de bonne foi : cela consiste à penser que Dieu est sage, donc n’a pas pu mettre une âme bonne dans un corps noir (c’est le 1er syllogisme) et donc, si le noir n’a pas d’âme, on put le rendre esclave, ainsi on n’enfreint pas la religien catholique qui dit : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Selon les esclavagistes, l’esclavage se justifie aussi par des arguments politiques :

• Enfin, au premier degré, l’esclavage se justifie par un argument politique : le 8ème argument, ligne , évoque « les princes d’Europe », périphrase pour désigner ceux

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