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"De l'esclavage des nègres"/ Montesquieu

Commentaire de texte : "De l'esclavage des nègres"/ Montesquieu. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  12 Avril 2022  •  Commentaire de texte  •  1 367 Mots (6 Pages)  •  667 Vues

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L’abolition de l’esclavage a été décrétée en 1848 en France. Cent ans plus tôt, des philosophes pensaient déjà à l’abolir, mais devaient faire face à une société où l’esclavage des nègres était bien ancré. Dans ce texte argumentatif, Montesquieu dénonce l’esclavagisme en s’appuyant sur la raison. Cet extrait, De l’esclavage des nègres, est issu de l’une de ses œuvres majeures : De l’esprit des lois. Il s’inscrit pleinement dans les courants d’idées du siècle des Lumières. Nous pouvons nous demander, quelle stratégie adopte Montesquieu pour discréditer les défenseurs de l’esclavagisme ? Afin de répondre à cette problématique, nous aborderons dans un premier temps le raisonnement absurde que Montesquieu met en place afin de critiquer l’esclavage, puis l’utilisation qu’il en fait pour donner son point de vue sur la situation.

Montesquieu instaure un raisonnement absurde très apparent. Il énonce successivement des arguments dont les situations sont paradoxales, qui témoignent du caractère absurde de l’esclavage des nègres. L’utilisation du verbe « devoir » dans « ils ont dû mettre en esclavage ceux de l’Afrique »,(L.3) marque un enchainement de cause à conséquence entre le fait de ne plus avoir de main d’œuvre en Amérique, et aller par défaut la chercher en Afrique. Le choix d’avoir pris des esclaves nègres et pas une autre civilisation n’est pas justifié. La phrase qui suit « le sucre serait trop cher, si l’on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves » (l. 5), est aussi un argument dont la justification n’a pas de sens, puisqu’il n’y a pas de lien entre le type de personne qui travaille et le prix. Le paradoxe ligne 16 qui explique que « les nègres n’ont pas le sens commun » car ils préfèrent un collier de verre à de l’or montre à quel point la société esclavagiste est ridicule : pour être considéré comme un humain, il faut apprécier l’or comme les « nations policées »(l.17). Rien que pour cette caractéristique, les nègres sont exclus de l’humanité. L’argument qui suit montre que ce traitement est contraire aux principes de la religion chrétienne : « si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens ». Montesquieu explique ici qu’afin de rester dans les règles de la chrétienté, les hommes préfèrent déconsidérer les esclaves et pouvoir ainsi les traiter comme ils le souhaitent, plutôt que de les inclure dans l’humanité et devoir se plier au respect d’autrui. On réalise que les esclavagistes font tout pour tenter de se justifier et inclure leurs pratiques dans la « normalité ».

Dans la poursuite de ce raisonnement par l’absurde, un argument qui revient à de nombreuses reprises est la différence physiologique des nègres, qui expliquerait leur soumission. « ils ont le nez si écrasé qu’il est presque impossible de les plaindre » (L.6-7) : en aucun cas la forme du nez justifierait l’absence de pitié à leur égard. L’utilisation de l’adverbe d’intensité « si » (hyperbole)insiste sur ce paramètre, mais est inutilement présent. Aux lignes 8 et 9, Montesquieu explique la déshumanisation des esclaves nègres par un choix de Dieu : « On ne peut se mettre dans l’esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir. ». Il complète les termes »Dieu » et « âme » par des propositions juxtaposées qui améliorent les termes qu’elles complètent, comme pour rendre plus crédible sa justification qui n’a pas de sens. De plus, cette explication est contraire à ce qu’il écrit par la suite : la déshumanisation va à l’encontre des principes religieux. On fait donc face à un paradoxe flagrant qui prouve qu’il n’y a pas de justification à l’esclavage. Le « faux argument » de la couleur de peau est comparé avec la couleur de cheveux des égyptiens (l.13-15), qualifiés comme « les meilleurs philosophes du monde ». Ce superlatif (hyperbole) se veut d’instaurer un argument d’autorité, comme quoi tout être différent mérite d’être maltraité. Ainsi, les roux étaient tués par les Egyptiens, les noirs sont déshumanisés par les Européens. On peut donc se dire que la situation des esclaves et meilleure que celle

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