Cyrano de Bergerac
Commentaire d'oeuvre : Cyrano de Bergerac. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ReliqueSand • 27 Juin 2022 • Commentaire d'oeuvre • 484 Mots (2 Pages) • 334 Vues
Ce supplice imaginaire consiste à faire mourir « suffoqué de tristesse » le coupable, grâce à des « chansons ».Il ne s’agit pas d’un supplice physique mais psychologique, qui de « l’âme » l. 25 passe au « cœur » et « consume » le condamné l. 26.Il est décrit avec un registre tragique : le mot figure ligne 25 avec l’adverbe intensif « si » et est accompagné de tout un champ lexical de la désolation « douleur » l. 22, « la plus mélancolique et la plus funèbre » l. 23 (construction avec des superlatifs), « funeste » l. 24 « amertume de son chagrin » l. 25 « meurt suffoqué de tristesse » l. 27L’idée est de montrer que dans ce monde la personne peut mourir de culpabilité. Donc que dans l’idéal, il est inutile de recourir aux supplices en cours au XVII° siècle.IV Enfin, la pie conclut son discours (l. 28 à la fin) par une reprise d’une qualité essentielle du souverain, la douceur :Pour cela, elle recourt à un exemple concernant le souverain actuel des animaux, « une colombe », une allégorie de la paix. L’hyperbole l. 31 « eut toutes les peines du monde » souligne l’incompréhension du souverain à envisager ce qu’est un conflit. Le choix des oiseaux vient illustrer la hiérarchie qui existe : les « moineaux » évoqués l. 31 font métaphoriquement penser au peuple.L’exemple illustre l’extrême bienveillance des souverains, déjà notable dans « nos rois sont fort doux » l 28 et les hyperboles « jamais » ou « si cruelle »l 28 et 29.Conclusion : il s’agit d’un texte très subversif au XVII° siècle, qui montre l’efficacité de l’argumentation indirecte quand elle passe par l’imaginaire. La société animale fonctionne ici comme une utopie : elle est imaginaire, idéale, et elle permet la critique des défauts du pouvoir réel de l’époque. L’auteur critique clairement l’anthropocentrisme, l’arrogance des hommes, mais vise plus précisément la monarchie française. Ses défauts : l’absolutisme, la cruauté dela justice, le recours à la guerre. Il y oppose une société où le pouvoir repose sur le consentement du peuple, l’égalité absolue entre roi et sujets, et la bienveillance extrême du monarque.Ce texte annonce la critique de la monarchie par les philosophes des Lumières au XVIII° siècle, en particulier le célèbre passage de Candide de Voltaire, où celui-ci visite l’Eldorado : mêmes caractéristiques de l’utopie politique. La différence est qu’Eldorado est une société humaine et pas une société extra-terrestre peuplée d’animaux.Autre ouverture possible : une fable remettant en cause le sentiment de supériorité des hommes par rapport aux animaux et l’abus de pouvoir des « grands » : « L’Homme et la Couleuvre » fable 1 du livre X ; avec la différence que LF ne propose pas d’autre système politique mais prône la prudence et la soumission « Que faut-il donc faire ?/ parlerde loin ; ou bien se taire »
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