Critique des souris et des hommes de Steinbeck.

    Des souris et des hommes est un spectacle qui nous parle : exclusion, racisme, machisme : tous ses thèmes actuels si bien représentés sous la plume de Steinbeck.

Dans la lumineuse salle du Palais Royal Marcel Duhamel remanie avec subtilité ce roman connu de tous par son scénario convaincant, simple et efficace.

     Dans ce roman il est avant tout question d’amitié. Deux hommes, très différents : Georges Milton, petit chef vif d’esprit. Lennie : colosse légèrement attardé mais véritable force de la nature que j’assimilerais, pour ma part, à un Quasimodo des temps modernes. Partageant le même rêve de posséder, un jour, une petite propriété pour élever des lapins, les deux hommes vadrouillent de ferme en ferme pour économiser suffisamment pour se payer cette terre promise. Néanmoins, Lennie a la fâcheuse manie de vouloir caresser toutes les choses douces : du velours, de la soie, des souris, des chiots… et même la peau ou les cheveux des femmes, ce qui lui causera bien des ennuis, emportant son compagnon Georges dans ses misères.

     Le décor est composé d’un mobilier sommaire, construit en planches de facture modeste. Ils font donc le pari de cette simplicité, effaçant tout effet superflu et privilégiant la sincérité. Cela fonctionne parfaitement. Parlons des acteurs. En effet, il n’est pas difficile de cerner le personnage de Lennie. Essayer par contre de jouer ce personnage mystique sur scène sans tomber dans la caricature et vous comprendrez la brillance de cet acteur, qui incarne à merveille la douce brute qu’est Lennie . En effet, Jean-Philippe Evariste se glisse sans difficultés dans la peau de se personnage et nous livre un jeu assuré et convaincant. On y retrouve tout les dialogues relatés par l’auteur, c’est sans aucun doutes une adaptation sans failles du roman.

     Dans son genre, une réussite incontestable qui a déjà connu plus de 10 ans de succès. Sincère et touchant, un spectacle pour les petits comme pour les plus grands qui ne vise pas la création mais avant tout l’émotion.

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