Critique de la pièce de théâtre Arctique
Thèse : Critique de la pièce de théâtre Arctique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar emma.puystiens • 4 Mars 2018 • Thèse • 611 Mots (3 Pages) • 766 Vues
Critique de la pièce de théâtre «Arctique»
Ce n'est pas le froid qui est glacial mais le complot politique.
La pièce de théâtre « Arctique » jouée à 20h30 au théâtre National du 23 janvier au 3 février 2018 a été écrite et mise en scène par Anne-Cécile Vandalem.
Cette dernière est une metteuse en scène très renommée, autrice et actrice belge née le 9 février 1979 à Liège. Elle a débuté sa jeune carrière auprès de metteurs en scène et collectifs théâtraux tels que Charlie Degotte, Dominique Roodthooft et la Cie Transquinquennal. Dès 2003, elle se lance dans l’écriture et la création de spectacles théâtraux dont les spectacles Zaï Zaï Zaï Zaï et Hansel et Gretel. C’est en 2008 qu’elle créé Das Fräulein (Kompanie) au sein de laquelle elle concevra désormais l’ensemble de ses spectacles.
Arctique est un thriller qui aborde la question du réchauffement climatique et de ses enjeux autant au niveau économique que politique. La pièce se déroule en 2025 sur un ancien navire de croisière. Ce dernier est appelé l’Arctique Sérénitique et a comme destination finale le Groenland. Les six passagers, dont l’ancien commandant du navire, l’ex-première ministre du Groenland, un journaliste, une activiste écologiste, la veuve d’un représentant d’une société d’exploitation, le Capitaine et une adolescente sont des passagers clandestins. Au fur et à mesure de la pièce, ceux-ci comprendront la raison imprévisible de leur présence sur ce bateau.
Durant la pièce, la metteuse en scène manie à merveille l’utilisation des caméras et du hors champs qui permettent ainsi de retourner dans le passé d’une manière subtile ainsi que de découvrir tout le coté inexploré de la pièce.
Le décor consiste en une scénographie qui représente un véritable intérieur de bateau. Pour illustrer ce dernier, sont présents tant le plateau recouvert de fauteuils et de tables poussiéreuses que le coin pour le jazz-band. Ces éléments contribuent à rendre la scène la plus réaliste possible. A droite et à gauche, deux portes permettent de quitter ce lieu, l’une pour sortir sur le pont, l’autre pour rentrer dans le navire. Cette scénographie renforce l’intrigue car cela nous offre la possibilité de comprendre plus précisément la pièce grâce à l’écran cinéma donnant des informations complémentaires et qui est lui placé au dessus de la scène.
Ensuite, le thème de la pièce qui est basé sur le réchauffement climatique, la fonte des glaces et l'échec écologique nous dessine un futur inquiétant mais en même temps assez réaliste étant donné que dans les 10 prochaines années il va y avoir un essor économique similaire dans la région du Groenland. C’est un sujet actuel, qui nous touche de près et il est important de tenir la population informée à ce sujet d’une façon plus ludique que les supports traditionnels. A travers la pièce, le Groenland pourrait donc devenir un nouvel eldorado.
Enfin, le jeu d’acteur est extrêmement bien maitrisé, cela donne vie à des personnages drôles et effrayants à la fois par leur degré d’égoïsme et d’individualisme. Lorsque l’on voit sur scène des personnages si déshumanisés, ils semblent faire partie d’un sombre cauchemar burlesque ce qui confère à la pièce un caractère particulier. De plus, la musique cadre très bien avec l’ambiance marine et est magnifiquement interprétée par l’improbable trio de musiciens. A la fin de la pièce, ils revêtiront d’ailleurs un masque de pingouin faisant emblématiquement référence au Groenland et au réchauffement climatique.
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