Cours 2nd La femme gelée, analyse incipit
Commentaire de texte : Cours 2nd La femme gelée, analyse incipit. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Avillavicencio • 29 Janvier 2023 • Commentaire de texte • 1 036 Mots (5 Pages) • 593 Vues
Séance précédente : Débat autour de la place de la femme et autour de la citation de Simone de Beauvoir « on ne nait pas femme, on le devient ».
Objectif : Comprendre ce que c’est qu’un incipit et à quoi ça sert, on commence avec le commentaire composé, séance sous la forme d’un commentaire composé et d’une réflexion.
Lecture de l’incipit :
Rappel 🡪 L’incipit est le terme désignant les premiers mots (ou paragraphes) d’une œuvre littéraire. L’incipit programme la suite du texte : généralement, il sert à définir le genre du texte et annonce le point de vue adopté par le narrateur ainsi que les choix stylistiques de l’auteur. Il a pour fonction d’accrocher le lecteur. De poser le sujet dès le début.
Question :
De quoi ce texte parle ?
Réponses : de la femme, de la place de la femme, de l’idéalisation de la femme.
Question :
Quelle représentation de la femme cet extrait propose-t-il ?
Nous avons deux visions contrastées :
- Un portrait de femme idéalisée
- Un portrait femme réaliste
Problématique :
Comment Annie Ernaux, dès les premières lignes de son roman, nous montre un contraste entre la femme idéalisé et la femme réelle ?
Contraste entre ces femmes dites parfaites et les femmes de son enfance qui sont traitées de « noires et coties » 🡪 abimées par la vie.
La femme idéalisée : adjectifs utilisés : fragiles, vaporeuses, silencieuses, sans voix, soumises :
Sensation d’absence physique et corporelle « fragiles, vaporeuses ». Elles se comportent comme le vent, invisibles « petit souffles de la maison », elles sont même comparées à un accessoire de la maison, leur terrain c’est l’intérieur, elles font partie du décor. Comparées à de fées « fées aux mains douces », créatures imaginaires remplie de grâce mais inexistantes. Absence de matérialité. Où sont ces femmes ? Existent-elles vraiment ?
Le modèle au-dessous : frotteuse d’évier, accommodatrice de restes, bien organisés jusqu’à la mort.
« Le modèle au-dessous » représente la recherche absurde de la perfection. Objectif : le paraître. « Frotteuses d’évier à se mirer dedans », il n’y a aucun intérêt à faire ça si ce n’est pas l’envie de ressembler à quelque chose, d’envoyer un message aux autres de perfection. Leur moyen ne les permettent pas d’avoir du luxe, traitées d’ « accommodatrices de restes », contraste entre le fait de devoir manger des restes et de les accommoder pour faire semblant d’avoir autre chose, envie d’orner la réalité, faire semblant que tout se passe bien. Le verbe accommoder devient un adjectif qui signale le caractère faux de ces femmes. Elles sont « à la sortie de l’école un quart d’heure avant la sonnerie », encore le besoin de faire semblant d’être la meilleure mère devant les autres mais ces actes n’ont aucun intérêt pratique.
Ses femmes à elle : Ont le verbe haut, de corps moins surveillés, absence de maquillage ou maquillage excessif.
Les femmes qui entourent la vie d’Annie Ernaux deviennent plus concrètes. Elle s’approprie les femmes de son entourage « mes femmes à moi ». Ces femmes là ne sont plus perdues dans l’espace-temps, elles ont un corps, elles existent d’une façon matérielle mais avant ça elles ont la capacité de s’exprimer « le verbe haut », ce qui est en contraste absolu avec les femmes idéalisés qui étaient silencieuses et soumises, le fait d’avoir « le verbe haut » nous indique au même temps que ces femmes sont insoumises et ont une présence forte, elles ne parlent pas seulement, elles parlent fort et disent ce qu’elles pensent. Cette force est encore appuyée par la description de leur corps. Un corps réel qui n’a rien d’idéal, rempli de défaut « trop lourd ou trop plat ». Ces femmes là travaillent, sont occupées et n’ont pas le temps d’être des femmes modèles. La question de la perfection se posse moins dans les sphères sociales moins élevés. Leur corps et le reflet de leur vie « les doigt râpeux ». Ce ne sont pas des femmes discrètes ni invisibles « des figures pas fardées du tout ou alors le paquet, du voyant, en grosses taches aux joues et aux lèvres », les maquillage (symbole de féminité) est ici absent ou fait mal et vite.
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