Corpus exil, introduction.

Le corpus est composé de cinq textes dont quatre appartiennent de façon évidente au genre poétique. Trois sont des poèmes en vers rimés: « L'isolement » de Lamartine est un ensemble de treize quatrains d'alexandrins en rimes croisées; l'extrait des Contemplations de Victor Hugo « A vous qui êtes là » est lui aussi écrit en alexandrins, mais en rimes suivies; le texte de Laforgue s'inscrit dans l'héritage d'une forme poétique ancienne, médiévale, la complainte, qui a ensuite évolué vers la chanson populaire : il se compose de quatre quintils qui adoptent le schéma ABABA, et se clôt sur un vers isolé, qui est une variation du premier et qui reprend la rime. « L' étranger » de Baudelaire est, quant à lui, un poème en prose qui prend la forme d'un court dialogue entre deux voix.

Seule la situation générique du texte de Nerval est problématique. Si Aurélia est un récit à dimension autobiographiqu, né d'une expérience de la folie, son écriture est bien poétique, tant dans sont rythme que dans sa conception et son objet.

Ce corpus est une sorte de variation, au fil du XIXe siècle, entre 1820 et 1885, sur le motif de l'exil. Celui-ci est soit référentiel, soit symbolique. Le contexte biographique et historique n'est pas indifférent: on retrouve chez Lamartine le malaise d'une première génération romantique prise entre la nostalgie d'un temps perdu et un présent invivable, tandis que le Spleen (son de mélancolie) galopant de laforgue, né en Uruguay, se double de condition de vie difficile et d'une santé fragile.

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