Corpus de texte sur la séduction en littérature
Commentaire de texte : Corpus de texte sur la séduction en littérature. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar tahayassine • 20 Octobre 2019 • Commentaire de texte • 689 Mots (3 Pages) • 711 Vues
CORPUS SUR LA SEDUCTION
L'amour et la séduction ont toujours eu une place importante dans le théâtre, et ce depuis l'Antiquité. Ainsi, il n'est pas étonnant de voir les plus grands dramaturges, de toutes les époques, se mesurer les uns aux autres en écrivant des scènes de séduction dans des styles différents. Tout au long de ce développement, nous allons nous pencher sur trois de scènes de séduction dont nous allons montrer les points communs et les différences. Nous montrerons donc l'arrogance de Dom Juan vis à vis de Charlotte dans la scène 2 de l'acte II de Dom Juan de Molière. Nous y opposerons la tirade poétique de Tartuffe dans la scène 3 de l'acte III de Tartuffe de Molière. Nous parlerons aussi de la double énonciation de Perdican dans On ne badine pas avec L'amour d'Alfred de Musset (acte III, scène 3).
Dans un premier temps, on remarque que les personnages des trois textes s'adressent à des femmes de classes sociales différentes : une paysanne pour Perdican (en apparence seulement) et pour Dom Juan, et une bourgeoise pour Tartuffe et Perdican (en réalité). Ainsi l'aristocrate qu'est Dom Juan insiste uniquement sur la beauté physique de Charlotte (champ lexical de la beauté : "mignon" ; "belles" ; "beaux"). De plus Dom Juan utilise un vocabulaire simple, peu soutenu et superficiel, facilement compris par la naïve paysanne. Le statut social de Dom Juan et ses compliments sur le physique de Charlotte lui suffisent pour la séduire. Dans le cas de Tartuffe, la situation est totalement opposée, puisque ce dernier séduit une bourgeoise, par conséquent, il n'insiste pas sur la beauté physique, mais sur l'amour qu'il voue à Elvire, dans une tirade poétique et très lyrique. Ainsi, le champ lexical de l'amour est fortement présent : "coeur" ; "amour" ; "brûlent d'un feu". De plus, cette tirade en vers avec de nombreuses rimes témoigne du lyrisme de la scène et de l'amour profond de Tartuffe pour Elvire. Quant au texte de Musset, il s'oppose aux deux précédents, puisque la séduction n'est pas directe, elle est masquée et la déclaration de Perdican à Rosette s'adresse en réalité à Camille.
De plus, nous pouvons observer dans ces trois extraits que, en fonction de la classe sociale, non seulement l'énonciation , mais aussi la position adoptée par chacun par rapport à la femme, divergent. Ainsi, nous pouvons voir toute l'arrogance, l'hypocrisie et l'égocentrisme de Dom Juan, qui n'a de cesse de rabaisser la paysanne Charlotte (en lui embrassant ses mains sales, par exemple). Dom Juan se place au
dessus de Charlotte gênée, intimidée et dominée par l'omniprésence du courtisan, qui tout au long de la scène, flatte le physique de Charlotte. Par opposition, Tartuffe se dévalorise devant Elvire, il n'est plus que "dévot", "esclave", elle devient sa souveraine. Quand Perdican parle à Rosette, on voit que c 'est lui qui domine, parce que son discours n'est pas très flatteur, il se permet certaines réflexions : "tu ne sais pas lire".
Dans les trois textes, on observe aussi des structures différentes : pour Tartuffe, il s'agit d'une tirade poétique fondée sur un raisonnement avec de nombreux connecteurs logiques : "mais" ; "et", qui lui permet de témoigner son amour pour Elvire. Quant à la scène de Dom Juan, il ne se donne pas le mal d'être poétique ni de raisonner, il se contente de maintenir le dialogue et joue sur le coté tactile en embrassant les mains de Charlotte et en la faisant tourner sur elle-même. Quant à Perdican, lui aussi, maintient un dialogue avec Rosette, mais on peut penser qu'il y a en réalité un dialogue intime entre Camille et Perdican puisque c'est à elle que s'adresse la déclaration de Perdican.
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