Corpus, Au théâtre les acteurs délivrent un message verbal

Au théâtre les acteurs délivrent un message verbal, ou gestuel. Ce message est renforcé par le symbolisme des objets qui se trouvent sur la scène. Ils possèdent chacun un message très particulier. Dans les trois textes qui nous sont proposés, La barbier de Séville, et Le mariage de figaro, Beaumarchais utilisent une lettre et un fauteuil, quant à Eugène Ionesco dans Les chaises donnent un rôle aux chaises.

Dans ces extraits de pièces de théâtre on peut d’emblée déduire que les objets présentés sont déclancheur d’une action. Le premier texte est un dialogue entre Bartholo et Rosine, celle- ci prisonnière de son tuteur met au point une ruse afin de lui jouer un mauvais tour comme le montre l’aparté destiné au spectateur ligne 14-15 : « Ah, Ciel ! que faire ?... Mettons vite à la place la lettre de mon cousin, et donnons-lui beau jeu de la prendre ». L’emploi de la deuxième personne du pluriel inclus directement le spectateur de manière à ce qu’il sente la tension de cette action. Le tour est joué par Rosine et a pour complice l’assistance. Quant au fauteuil de l’acte 1 scène 8 dans le Mariage de Figaro, sert à cacher un personnage, Chérubin (le petit page), qui n’est pas supposé se trouver dans la pièce sous peine de dispute. Suzanne, une jeune femme de chambre, fait tout pour cacher le petit page derrière ou sur le fauteuil à son maître le comte Almaviva. Le comte surpris veut se cacher aussi ligne 33 : « Et pas un lieu pour se cacher ! Ah ! derrière ce fauteuil… assez mal ». Ici nous pouvons constater que le fauteuil est de la même valeur qu’un acteur et que son rôle est bien présent. Puis dans l’œuvre théâtrale de Ionesco, les chaises parraissent plus importantes que les caractères de la pièce. Les didascalies lignes 14 et 28 nous montre la vielle toujours accompagne de sa chaise : « La Vielle apparait avec sa chaise » et « Elle reprend la chaise ». La chaise ici est vraiment au support de l’échange entre les deux personnages. Ces objets cités au préalable ont néanmoins plusieurs utilités.

Deuxièmement les objets au théâtre sont indicateurs de sentiments. Ils peuvent donc en révéler plus sur la personnalité du personnage qu’incarne l’acteur. Dans le cas de Bartholo, la lettre nous montre ses intentions envers Rosine ligne 3 : « De sa femme ? ». On voit ici qu’il veut l’épouser et montre sa jalousie envers la lettre d’un quelconque amant : « Madame ! Madame ! » l21 montre un empressement du personnage puis sa colère par une menace ligne 23 avec la phrase injonctive : « Donnez cette lettre, ou craignez ma colère. ». L’objet est ici l’objet révélateur des sentiments de Bartholo et montre qu’une simple lettre peut faire agiter une personne. Suzanne elle, montre son ingéniosité face à une situation délicate. On dénote une personnalité pleine de malice, elle maintient le dialogue distraire le comte. La représentation de la scène montre bien qu’elle est constamment en mouvement. Puis la chaise dans le dernier texte, semble être une part de la Vielle à elle-même. Elle montre aussi le respect vis-à-vis du colonel par la didascalie : « la vielle s’approche, trainant d’une main sa chaise, fait une révérence sans lâcher la chaise » l20.

Troisièmement les accessoires sont en accord avec l'atmosphère et/ou du registre de la scène. On parle du registre comique dans le barbier de Séville, qui se moque de Bartholo lorsque qu’il parvient à dérober la fameuse lettre. La situation de Bartholdi est faite pour amuser le spectateur en se jouant du personnage. De même pour la scène du mariage de Figaro : le détournement de situation mit en scène par Suzanne pour cacher le petit page et le comte qui ne se doute pas de sa présence alors qui fait des avances ouvertement à la femme de chambre. Le comique est présent et on peut alors anticiper la réaction du comté lorsqu’il réalisera que ses paroles ont été entendu par Chérubin. La pièce de Ionesco est dite « théâtre de l’absurde ». Ce type de théâtre montre une existence dénuée de signification et met en scène la déraison du monde dans laquelle l'humanité se perd. Les chaises sont très symboliques dans la pièce et incarne donc l’absurdité.

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